La parité et l’égalité homme-femme est-elle réellement possible ?

La parité, on y travaille dans la société et les sociétés. Les RH se mobilisent autour de cette question. Mais qu’en est-il de l’égalité homme-femme est-elle réellement possible et applicable ? Car, pour cela, il faudrait aussi parler de l’inégalité autour de la maternité et du congé parental ne croyez-vous pas ?

Beaucoup s’offusquent de la différence de rémunération et de positions stratégiques dans les différentes sphères des décideurs, entre les hommes et les femmes.
Je suis absolument en accord avec ça. C’est inacceptable ! L’égalité homme-femme devrait être la règle.

Sauf que c’est une jolie et séduisante proposition qui ne semble valable qu’en théorie.
Dans la pratique, il y a des éléments extérieurs, entre autres choses évidemment, qui viennent interagir avec ce point. Des éléments structurels propre à la nature de l’humain et qui diffèrent entre homme et femme.
C’est systémique. Oui, on ne se refait pas. Une systémicienne ne peut pas passer à côté.
Mon champ d’action c’est la pratique : le Vivant et la Vie.

Si quels éléments de comparaison se basent-on pour déterminer s’il y a ou non égalité homme-femme ?

Pour illustrer, je vais prendre mon cas. On n’est jamais mieux placé pour parler que de partir de notre propre cas.

J’ai eu une scolarité exemplaire, de grande qualité et des expériences professionnelles très nourrissantes et variées.
Jusque-ici tout va bien.

Première #grossesse, il y a 15 ans, mon employeur me met la pression pour que je continue à travailler durant mon congé maternité.
Si, si, ça existe encore ! Même si c’est absolument illégal.
Je le quitte avec une rupture conventionnelle.
Jusqu’ici, tout va bien mais il commence à y avoir un petit quelque chose.

Mon fils nait prématuré sans complication.
On n’est pas passé loin d’un problème au risque vital. Mais par chance, je suis à l’écoute de mon corps, de mes ressentis et je me suis autorisée à me confronter au corps médical. Sinon, la donne aurait été bien différente. Probablement dramatique.

Je reprends une activité salariée 1 an après. Je découvre alors les galères du système de garde.
Un vrai casse-tête auquel s’ajoute la difficulté de devoir le mettre en cohérence avec un poste de consultant terrain B-to-B impliquant des rendez-vous plus ou moins longs et des déplacements souffrants des impondérables de circulation.
Récupérer mon enfant à heure fixe tous les jours est un challenge en soi.
Ca n’a pas été évident mais on a géré. Tout le monde a survécu.
J’ai fini par négocier un 4/5 avec mon boss qui m’a été accordé.
Même si, à l’époque, j’ai la chance d’avoir un patron jeune et facilitant, la première inégalité homme-femme professionnelle que je vis commence ici.

Un an après une belle promotion m’est offerte, juste avant que mon deuxième fils s’annonce lui aussi de façon quasi-concomitante.
La grossesse se révèle rapidement difficile, problématique et surtout totalement incompatible avec mon travail. Je dois rester alitée et les déplacements tout comme la position assise m’est fortement déconseillée.
Nous échangerons avec mon employeur qui me facilite une fois de plus les choses. Je l’en remercie encore aujourd’hui pour sa bienveillance d’homme.

Deuxième expérience de l’impossibilité d’une égalité homme-femme en tant que femme enceinte

in égalité homme-femme au travail

Ce que je vis alors, aucun homme ne m’expérimentera.
Je dois mettre ma carrière en pleine ascension en veille pour pouvoir espérer donner la vie tout en préservant la mienne.

Mon fils cadet nait grand prématuré avec de nombreuses complications.
Suite à sa naissance, beaucoup d’hospitalisations se sont enchainées de façon tout à fait aléatoire sans possibilité d’anticipation ; De multiples prises en charges, suivis et accompagnements sont nécessaires.

Son père est chef d’entreprise avec un nombre conséquent de salariés, malgré son implication et son investissement (cohérents avec sa valeur principale famille), il ne peut envisager de lâcher son entreprise.
Il est frustré ; lui aussi. Mais parce qu’il ne peut pas avoir plus de place ou de présence.
Ici, nous sommes à égalité homme-femme car avec ma valeur principale liberté, moi-aussi je suis frustrée.

Après les congés maternité et parental, je ne peux pas reprendre mon poste compte tenu de al situation qui perdure. Je renonce à ma promotion.
Autant vous dire, qu’en terme d’inégalité homme-femme, ici je ne sais pas trop quoi poser.
Le père aurait aimé être à ma place et moi à la sienne.

Je fais une croix sur le salariat qui était devenu incompatible avec la situation.

Notre égalité homme-femme, résidait désormais dans le fait que nous soyons tous les deux chefs d’entreprise

l'égalité homme-femme au travail et inatteignable de par l' inégalité naturelle de la maternité

A quelques très grosses différences près. En vérité, ici il n’y a aucune espèce d’égalité qui soit.

Je m’installe à mon compte pour être souple et flexible en fonction des besoins et nécessités. Ma seule motivation et de pouvoir accompagner mon fils dans son parcours tout en gardant une activité professionnelle.
Cela devient ma voie de survie. Un jour après l’autre.

Cela a duré 6 ans avant que les problèmes de mon fils se calment. 6 ans intenses à devoir gérer des urgences et prendre des choix cruciaux, vitaux même, sans délai. Autant vous dire, que la résilience, la gestion du stress, des priorités, de crise, de l’inattendu, et les prises de positions… Je connais.
A cela s’ajoute la vie, ses évènements, une séparation, une nouvelle union, un nouvel enfant, les confinements… Bref.

Avoir 3 enfants, donc 3 grossesses, 3 congés maternité puis parentaux, auxquels s’ajoute une période indéfinissable, qu’on soit pour la parité et l’égalité homme-femme ou non, cela a des conséquences.

Qu’on le veuille ou non, que l’on soit idéaliste ou non.
J’ai beau être utopiste, je suis aussi et surtout réaliste et pragmatique.
Sur le papier, en théorie c’est beau.
En pratique, c’est une autre salade.
Là aussi je veux bien aller vivre en théorie. Parce qu’en théorie, tout se passe bien.

Dans les faits, dans la matière, l’égalité homme-femme n’existe pas

La femme et l’homme sont différents quoi qu’on en dise.
La biologie, la vie, la nature induise cela de fait.

L’expérience, la conscience, les perceptions… me montrent que pour être en équilibre, chacun doit pouvoir accepter sa nature puis composer avec.
Pour une femme, avoir un ou des enfant.s à plus de conséquences que pour un homme, quoi qu’on en dise. Le petit enfant a besoin de sa mère pour ne pas subir les conséquence de l’élan interrompu vers la mère. Et par la suite, il aura besoin de son père.

Je ne regrette aucun de mes choix. J’ai donné à mes enfants le meilleur de ce qui m’était possible.
Je continue évidemment à le faire.
Alors, certes mon ego ronchonne de tout ce potentiel de réussite professionnelle dans lequel nous n’avons pas pu croquer. Mais qu’importe, ce n’est pas le plus important. J’ai donné le maximum pour que mes enfants puissent démarrer leur vie avec les meilleures ressources possible.

Les pères auraient aimé pouvoir être plus présents. Ils l’ont été autant qu’ils ont pu.
Mais ils n’auraient pas pu vivre la grossesse à ma place ni prendre en charge le maternage. Même s’ils l’auraient souhaités.

Le dispositif du gouvernement qui consiste à chercher à sensibiliser le père à prendre 6 mois de congé parental en le rendant inaccessible à la mère n’a aucun sens.
Cela n’aide pas ! Bien au contraire !

Si le père n’a pas de possibilité factuelle de prendre ce congé parental de 6 mois. Le couple, ou uniquement la mère parfois, se retrouve alors en rupture financière avant l’entrée de l’enfant à la maternelle.
Si en plus de cela, ils se trouvent dans une zone où le système de garde est défaillant… comme c’est le cas pour une grande majorité de la France… et qu’ils n’ont pas de relai familial à proximité. Comment font-ils ?

Généralement, la mère ne retournera tout de même pas travailler mais se retrouvera sans revenu.

Alors comment fait-on pour l’ #égalitéhommefemme ?

Sur quoi la base-t-on ?
Quels critères sont pris en compte ?
Car en toute sincérité, il est bien plus simple d’aller travailler que de devoir gérer des problématiques familiales et de santé.

La seule solution valable selon moi, dans un premier temps, serait que les #RH reconnaissent et valorisent davantage les compétences développées durant ces expériences de la vie. Et les reconnaissent comme hautement transférables.
A plus long terme, que le système de garde proposé soit mieux adapté aux besoins et contraintes des familles.

Pour autant, je fais partie des personnes convaincues que la mère devrait pouvoir s’occuper de son enfant pleinement la première année. Car cela est dans l’ordre de la nature. Certaines traditions, notamment au Japon, reconnaissent ce besoin. Il est d’ailleurs courant, que la première année de vie de l’enfant, la mère retourne vivre chez ses parents pour avoir l’aide et le soutien de sa propre mère.

Le besoin que l’enfant a de sa mère dans son début de vie est très important, il est essentiel même pour la bonne construction de l’enfant et pour lui laisser un champ de possibles maximal. Dans certaines pratiques thérapeutiques, notamment lors de constellations familiales, il est courant de constater que les difficultés de vie d’un adulte sont souvent liées à une interruption prématurée du mouvement vers la mère. Il n’est donc pas que question d’égalité.

Par contre, si nous prenions en considération une intention d’équité, la première année d’accompagnement à la vie devrait être mieux rémunérer. Au Luxembourg, le.s parent.s qui décide.nt de prendre un congés parental sera rémunéré à 50 % de son salaire. Nous sommes bien loin de la maigre compensation financière proposé par l’état français…

Qu’en pensez-vous ?

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