L’Art de présenter ses excuses

Je te prie de m’excuser et je te demande pardon” – Cette phrase est toute simple, tellement immense, et si puissante !
Pourquoi alors, certains ont tellement de mal à la formuler ? Qu’est-ce qui la rend si difficile à prononcer ?
Abordons ensemble l’Art de présenter nos excuses.

L’art de présenter ses excuses

L’art de présenter ses excuses est, à mon sens, trop minimiser. Et, pas suffisamment reconnu.
Il n’est pas rare d’entendre “Je m’excuse”. Cette formule courante qui permet d’alléger le poids des choses mais qui n’est en rien en lien avec l’Art de présenter nos excuses.

Que nous nous excusions nous-même est une chose, certes. Mais cela ne concerne que nous. Et nullement l’autre ou les autres personne.s qui ont subi le préjudice de nos paroles, pensées, actes, ou autres.

Présenter ses excuses, ce n’est pas s’excuser soi. Cela ne regarde que nous et ne concerne personne d’autre que nous. Non. Présenter ses excuses, c’est remettre notre demande à pouvoir être excusé.e.s dans les mains de celle/celui/ceux qui ont été touchés.

Tout le monde fait des erreurs et génèrent des impacts ou des blessures aux autres

C’est regrettable, ou pas d’ailleurs, mais personne n’est parfait. Vouloir se prétendre à soi-même que nous tendons à l’être, est l’assurance de s’offrir une vie d’enfer et de souffrance à soi et ceux qui nous côtoient. Il s’agit d’une des pires illusions.

Dans la Bhagavad-gita, il est dit que les 3 plus grands péchés les trois gunas sont : la méchanceté, l’ignorance et la recherche de vertu.
La recherche de vertu dans le sens de se croire vertueux ou de vouloir entretenir une image nécessairement illusoire de perfection. Cela est un piège qui est le fruit d’une stratégie pour collecter de l’amour. Cela est aussi reconnu comme un driver.

Bref, ce qui se joue n’est donc pas de savoir si nous faisons des erreurs et infligeons des impacts autour de nous. Car c’est un fait, nous faisons constamment cela sans nous en rendre compte, souvent; par choix ou intention parfois.

Ce qui se joue réellement, c’est d’apprendre à présenter nos excuses. Même si nous ne voyons pas où nous avons trébuché. Et aussi, évidemment, d’autant plus même, lorsque nous le percevons.

Demander pardon est un témoignage d’intelligence

Croire ou faire croire avoir raison est finalement chose facile. Nous pouvons facilement nous en persuader nous-même et aussi en persuader, par des manipulations réthoriques perceptives, ou cognitives notamment, en convaincre les autres. Mais, cela ne sert véritablement à rien à part gonfler notre ego. Cela ne fait de nous ni quelqu’un de meilleur ni de moins bon. Et cette manipulation n’a aucun impact réel sur notre valeur.

Savoir demander pardon est une preuve d’intelligence. Car alors, nous acceptons que nous sommes perfectibles et que nous sommes conscient.e.s que notre perception humaine est limitée. Ce qui est un fait scientifique et clinique avéré.
Or, cela concerne tout le monde. Celui qui ne l’accepte pas fait témoignage d’autre chose que d’intelligence.

On m’avait affirmé, il y a quelque temps que pardonner l’autre pourrait l’encourager à réitérer ses fautes. Si vous pensez cela, je vous invite à lire cet article : Pardonner encourage-t-il les autres à persister dans leur (s) erreur (s) ?

Pourquoi ne parvenons-nous pas, alors, à présenter nos excuses ou à demander pardon ?

Il s’agit d’un problème d’ego et plus particulièrement un témoignage de fierté mal positionnée ou mal aspectée.

Accepter de présenter nos excuses ou demander pardon pour beaucoup de personnes qui n’y parviennent pas reviendrait à dire :

Oui, j’ai péché. C’est ma faute. Ma très grande faute. Je suis quelqu’un de petit, de mauvais… ou autre.

Mais, cela, ce n’est que l’histoire que nous racontons.
Ce n’est pas vrai. Présenter nos excuses ou demander pardon de nous diminue pas. La seule chose qui diminue c’est l’enflure de notre propre ego.

Si nous sommes honnête, qu’est -ce que cela coute de dire :

– J’entends/comprends/observe que tu as été blessé.e. par mes actes/actions/propos. Je te demande pardon et te présente mes excuses pour ce que j’ai pu te faire endurer.

L’étape d’après étant de pouvoir offrir un :

– Comment puis-rectifier cela ? ou Comment puis-je me rattraper ? ou Comment puis-je t’aider à me pardonner ?

Nous ne sommes peut-être pas responsable de la totalité de l’impact.

Mais est-ce qu’il ne vaut mieux pas soulager la douleur que résonne alors dans notre relation. Plutôt que de discuter la taille du bout de gras qui correspond à notre part de responsabilité dans l’histoire ?

Evidemment, que nous pourrons ensuite verbaliser des demandes, avoir des discussions, ajuster les choses… etc… Mais comme dans tout incendie, d’abord, il est essentiel d’éteindre le feu.

Et, de toutes les manières, il y a un précepte inévitable : Nous sommes co-responsables de tout ce qui peut se jouer dans la relation. Car, de fait, nous en sommes co-acteur. Intrinsèquement, nous avons joué un rôle dans ce qui s’est joué dans la relation.
Avoir conscience de cela est extrêmement important et imminement essentiel. J’ai parlais récemment sur les réseaux sociaux.

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Une publication partagée par Laetitia Trilleau (Accompagnement Authentique de l’Être) (@laetitiatrilleau)

Qui je suis si je ne m’autorise pas à présenter mes excuses ou à demander pardon pour les tords conscients et inconscients que j’inflige aux autres ?

Il ne s’agit pas ici d’une invitation à prendre responsabilité des tords d’autrui. Mais uniquement des nôtres qu’ils soient connus ou inconnus de nous.

D’ailleurs, il existe une pratique en lien avec cela, qui va même plus loin. Elle se relie alors à la vision de l’interdépendance universelle et à la notion de constellations familiales… avec une vision dans laquelle l’humanité entière est une même famille.
Dans ce contexte, l’autre est une part de moi et je suis une part de lui. Cette pratique, vous la connaissez peut-être. Elle se nomme Hoʻoponopono.

L'autre est mon miroir. L'autre c'est moi.

Voici ce qu’en dit Wikipedia :

Le Hoʻoponopono (ho-o-pono-pono, parfois traduit en « remettre les choses en ordre », « rétablir l’équilibre ») est une tradition sociale et spirituelle de repentir et de réconciliation des anciens Hawaïens. Des coutumes identiques de thérapie familiale se retrouvent aussi dans toute la région de l’océan Pacifique. Le hoʻoponopono traditionnel était dirigé par un ou une kahuna lāʻau lapaʻau1 (prêtre guérisseur ou prêtresse guérisseuse) pour guérir les maladies physiques ou psychiques au sein des groupes familiaux. La plupart des versions modernes sont conçues de telle façon que chacun puisse le faire seul.

Dans sa pratique la plus basique, elle consiste à verbaliser ceci :

Je suis désolé.e
S’il te plaît
Pardonne-moi
Je t’aime
Merci

à toute personne à qui nous souhaitons du bien, que nous souhaitons voir devenir meilleure, guérir, s’améliorer, être départie de méchanceté, douleur, souffrance …etc…

Alors, pourquoi ne pas commencer à offrir cela aux personnes qui sont en lien avec nous et qui sont chères à notre coeur ?

Cela ne nous rendra pas moins bon.ne. Le seul risque ici est que ces bons sentiments et ces bonnes sentiments qui nous traversent contribuent à nous rendre meilleur.e. nous aussi.

Cela commence ici.

Je tiens de tout coeur à vous offrir ce cadeau en vous souhaitant de pouvoir l’offrir à votre tour, si tel est votre choix.

Si d’une manière ou d’une autre
j’ai pu vous blesser,
en parole, en écrit, en pensée ou en actes,
je vous présente mes excuses.
Pardonnez-moi, s’il vous plait.
Merci.
Je vous aime.

Sincèrement,

Lætitia

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Solverwp- WordPress Theme and Plugin