Il y a quelque chose d’extrêmement important que je ré-apprends constamment avec le temps.
C’est que chaque chose que nous croyons être une vérité ne l’est pas au sens où nous le croyons.
Elle peut être vraie à un certain niveau ou dans un certain contexte et absolument fausse ailleurs.
Il en est de même avec la procrastination que la plupart des coachs nous invitent à combattre.
Moi, je n’en ferais rien.
Je vous propose de vous offrir la possibilité de voir en quoi la procrastination est notre meilleure amie.

Cela fait déjà un moment que j’ai compris et intégrer que lutter contre un élément est une perte de temps et d’énergie et ne sert absolument à rien à part nous fatiguer en renforçant l’élément contre lequel nous prétendons lutter en le nourrissant.

Dans la perspective avec laquelle je vais nous amener à regarde la procrastination, nous allons pouvoir comprendre qu’elle est simplement une amie fidèle et bienveillante présente envers et contre tout. Mais, comme nous ne la reconnaissons pas comme telle, nous la délaissons.
Et par là même, nous nous empêchons de reconnaitre à sa juste valeur.
Alors qu’elle donne tout pour nous.

Pour permettre d’élargir notre conscience en dévoilant les pans de ses bienfaits, il y a un, voire deux, point.s qu’il est essentiel de prendre en considération au préalable, me concernant et donc concernant les points de vue que je vais vous proposer de visiter.

Avant même d’être coach certifiée depuis plus de 10 ans, je suis une systématicienne, une croyante en la valeur du Management de la Qualité Totale et fervente une alchimiste spirituelle.

En quoi est-ce important me direz-vous ?

Hé bien l’un me permet de voir les processus à plus grande échelle, le second de voir l’opportunité dans l’inconvénient et le dernier d’avoir une vision autre de toute chose.
Les trois me permettent d’aller au-delà de la limitation des opposés (le bien et le mal par exemple), de voir que chaque chose est aussi son contraire. Que tout est à la fois imbriqué, intégré et interconnecté.
Mais aussi et surtout que toute chose tend à apporter une amélioration.
Ce qui nécessairement amène à avoir une vision au-delà de l’individuel, de la surface des apparences et du petit moi au service de quelque chose de plus grand qui bénéficie à tous.

La procrastination c’est mal car l’oisiveté est punissable au regard de la morale, de la loi du collectif et du tout mental

Au début de ma carrière de coach, j’ai professé à l’encontre de la procrastination. Personne n’est parfait et les erreurs nous permette de nous améliorer 😉

Il faut avouée qu’il s’agissait d’un sujet courant, généraliste, séduisant qui avait bonne presse : lutter contre la procrastination (cf. Dites STOP à la procrastination).

Or, l’expérience m’a rapidement montré que la volonté était bien loin d’être suffisante aussi grande et forte soit-elle. Avec l’expérience vient la sagesse n’est-ce pas ?

Cela m’a poussée dans des investigations, des recherches et des formations thérapeutiques.
Avec l’outil qu’est l’hypnose, cela rendait les choses plus faciles parfois.
Mais certains contextes avec présence de trauma, par exemple, rendaient les automatismes de survie prioritaires et difficilement démontables sans traiter la racine du trauma.

Alors j’ai continué à étudier, à me confronter et aussi à m’observer.
Oui, j’avoue avoir été mon premier sujet d’observation.
De l’intérieur, on observe de nombreuses choses qui se jouent et qui sont difficilement perceptibles chez l’autre.

La procrastination : un gilet pare-balle

La procrastination est une cousine de la paresse à quelques détails près.
En alchimie spirituelle, on voit la paresse comme de l’argent lépreux. Ce qui veut dire qu’il est dans sa forme négative : malade et vulgaire; qu’il n’a pas été guéri et sublimé.

N’omettons pas de reconnaitre que l’argent est le métal le plus précieux avant l’or. La paresse est donc précieuse. Mais il est nécessaire de la transmuter et de la sublimer. (cf. Lachez prise et foutez-vous la paix).

La procrastination n’est pas contre nous elle nous retient et nous invite à nous poser un moment.
A être plus réceptif/ve et à l’écoute de ce qui est entrain de se dérouler ou de poindre.
Cela, pour que nous puissions identifier la nature du danger, du risque, du piège… plutôt que d’aller nous jeter dans la gueule du loup et nous faire dévorer.
Comme le petit chaperon rouge a pu le faire par naïveté… et innocence ?

Bien que la procrastination, soit souvent perçue comme une tare dans une société axée sur la productivité et la performance. Elle peut en réalité offrir des avantages insoupçonnés.
Car oui, la procrastination peut servir de mécanisme de protection psychologique, physiologique ou systémique. Ainsi, elle contribue à une vie plus équilibrée et authentique.

Les deux visages de la procrastination dans la fable du lièvre et de la tortue

Le lièvre est typiquement la manifestation de la mauvaise aspectation de la procrastination. Il est orgueilleux, se croit plus fort, puissant et compétent qu’il ne l’est. Il ne sait ni prévoir ni anticiper avec discernement. Trop sûr de lui, il procrastine inutilement. Ce qui permet à la constance persévérante et la force tranquille de la tortue de faire son chemin vers le succès.

Quel est l’autre visage de la procrastination ici ?

Je vous laisse y réfléchir un moment en observant cette image qui devrait vous rappeler votre enfance.

Voici donc l’autre visage de la procrastination, celui qui en fait une amie

La maxime ne dit-elle pas : rien de sert de courir, il faut partir à point ?

C’est bien de cela dont il s’agit.
La procrastination nous dit :
– Attend encore un peu. Pose-toi et regardons les tenants et les aboutissants. Ou sommes-nous sur.e.s que les éléments sont mûrs, prêts à être cueillis et dégustés ?

L’amie procrastination est aussi là pour nous préserver de grands dangers que nous ne voyons pas.

Ce sont souvent des dangers identifiés dans notre inconscient ou l’inconscient collectif et qui alerte notre subconscient en le mandant de ne surtout pas bouger.

Voici un exemple concret de l’amie procrastination qui veut nous protéger et protéger notre système de vie

Cathy est cheffe d’entreprise et maman d’une adolescente de 14 ans.
Elle s’échine depuis des années à faire décoller son business, pourtant elle y investit beaucoup de temps et y met toute sa volonté.

Pour autant, elle est attentive à préserver du temps de qualité avec sa fille pour entretenir le lieu et se ressourcer.
Elle est mariée avec Paul. Même si leur relation à des hauts et des bas souvent liés à son manque de disponibilité, elle tient profondément à sa relation.

Il y a quelques semaines, on lui a fait une proposition de business qui lui permettrai enfin de décoller.
Pour cueillir cette opportunité qui lui est servie sur un plateau d’argent, il lui faut compléter un dossier de partenariat. Alors que tous les voyants sont au vert, elle procrastine à remplir et signer ce dossier.
Elle se fait accompagner pour pouvoir vaincre cette procrastination qui n’a ni queue ni tête.
Cathy a toujours été une femme dynamique, entreprenante, qui se réalise dans l’action.
Mais là, elle a tout essayer, rien n’y fait.

“La procrastination n’est pas le fruit de la mauvaise volonté
mais une question de préservation de l’être.“

Ce qui ressortira lors de l’accompagnement est que l’opportunité est véritablement en or. C’est la promesse d’un futur professionnel radieux qui lui permettrait enfin de gagner sa vie confortablement. Elle serait enfin parfaitement indépendante financièrement. C’est ce qu’elle a toujours voulu.

Cela lui permettrait d’envisager de nombreux réaménagements de vie qu’elle ne s’autorisait pas jusque-là car bien qu’elle travaillait dur et intensément, elle pouvait rémunérer ses employés mais pas elle-même.
C’est son mari qui pourvoyait aux besoins financiers de foyer.

En allant un peu plus en profondeur et en laissant parler sa vérité intérieure au delà de la morale et du politiquement correct, elle se rend compte qu’entre elle et son mari, il n’y a rien de plus que leur fille et la question financière. Mais qu’au fond-elle, elle s’est désengagée de la relation.

Elle fait pourtant son maximum investit tout ce qu’elle a et faire preuve de la meilleure volonté au monde pour lui donner le change.

Au-delà de cela, elle ressent qu’elle se refuse de divorcer car cela va à l’encontre de ses valeurs et elle a trop souffert du divorce de ses propres parents. Pour être loyal à la petite fille en elle, elle ne peut pas accepter ce partenariat en or. Car dans son monde intérieur, cela équivaut à faire souffrir sa fille et abandonner son rêve d’un couple et d’une famille parfaite.

Quelle est alors la solution pour dépasser la procrastination ?

• ➡️ Premièrement, prendre conscience que la procrastination ici est une amie qui protège notre système de valeur.
• ➡️ Deuxièmement un travail avec l’enfant intérieur sera nécessaire.
• ➡️ Troisièmement un travail sérieux et profond de recalibrage de notre relation, notre engagement et notre positionnement face au couple actuel
• ➡️ Quatrièmement une réconciliation des parties. C’est-à-dire permettre à toutes les parts de Cathy d’envisager une solution bonne pour que chaque part d’elle et pour l’ensemble.

La bonne nouvelle c’est que pour Cathy, il a été possible de préserver son système de valeur (donc son couple et sa famille) et de pouvoir valider son partenariat.
Cela a pris du temps, de l’attention, de la conscience, de la considération,… mais le jeu en valait la chandelle.

Il existe une multitude d’autres exemples du bien fondé de la procrastination.

Lorsque le juste travail est fait, elle nous laisse champ libre. Car alors, nous pouvons partir à point car maintenant les étoiles sont alignées.