Renoncer pour vivre mieux

Choisir, c’est renoncer – dit le philosophe.
Choisir c’est le moyen qui nous est donné pour créer notre vie.
Mais renoncer, ce n’est pas toujours une évidence.
Loin de là ! Même lorsqu’intérieurement nous savons que tout est perdu ou que rien n’est à sauver.

J’ai, à plusieurs reprises, rencontré des personnes qui se refusaient le droit de choisir.
Ou, pour qui choisir était une véritable impossibilité fonctionnelle.

Cela peut sembler fou ou bizarre mais c’est un fait.
Certaines personnes ne peuvent pas choisir.
Cet acte est en dehors de leur portée.
De la même façon que je ne peux, malheureusement pas, me téléporter d’un point A à un point B.
Ils ne peuvent pas faire un choix.

Dans leur univers, choisir, ce n’est pas renoncer, c’est mourir.

Renoncer revient à accepter de tuer une multitude d’expériences qui auraient pu en découler.
C’est aussi parfois être contraint.e de faire un deuil qui a été pour elles impossible à réaliser.

Ce dont il s’agit ici est une transformation profonde à mettre en mouvement pour modifier ce qui peut être considéré comme un bug.
Mais qui est, en réalité, la seule option trouvée par la psyché pour continuer à vivre… pour le moment.

Ce qui est beau c’est que d’autres options existent.
Et que la vie viendra inévitablement leur proposer.
Mais encore faut-il s’autoriser à les percevoir.

Il s’agit alors de choisir un nouveau chemin et de s’y aventurer pour redevenir vivant.e.
Il s’agit alors de mettre en oeuvre un travail sur mesure pour permettre aux éléments de prendre leur juste place pour que les processus internes redeviennent fonctionnels.

La proposition d’apprendre à renoncer pour vivre mieux a aussi bien d’autres aspects

Apprendre à renoncer, c’est une prolongation de l’apprentissage du savoir dire non.

Dire non est une épreuve pour beaucoup.
Mais c’est une nécessité pour pouvoir gagner en qualité de Vie.
Car, c’est le seul moyen de pouvoir nous rapprocher d’une vie conforme à notre vérité et en résonance avec qui nous sommes.
Il n’y a que comme cela que nous pourrons rejoindre le chemin de l’alignement avec nous-même.

Cela passe par de toutes petites choses qui derrière leur apparence de rien du tout sont énormes

Refuser d’aller à l’apéro de notre meilleur.e ami.e parce que nous sommes vraiment épuisé.e n’est pas évident à accepter.
Cela pourra peut-être aussi être difficile à accueillir pour notre ami.e.
Toutefois, c’est aussi le cas, pour soi, avant même de nous raconter que l’autre pourrait mal le prendre.

Souvent, la culpabilité, le regard des autres, la peur du jugement viennent s’insinuer ici.
Pas parce nous faisons quelque chose de mal ou de discutable.
Ni même parce que quelqu’un pourrait penser que nous ne sommes pas loyal.e.
Ce qui dans tous les cas de figure ne nous regarde pas puisque cela lui appartient.
Mais parce qu’une partie de nous culpabilise d’être fatigué.e, d’avoir besoin de repos, d’avoir un espace seul.e pour se retrouver, de ne pas se sacrifier… ou autre chose… au point de devoir renoncer à un moment de plaisir, de partage, de détente ou qui aurait pu avoir une autre saveur pour nous.

Il est facile de renoncer à considérer que nous avons des limites

C’est très humain de se mentir en se racontant que nous pouvons encore faire cela en plus du reste. Tout de même, ce n’est pas grand chose !
On pourrait au moins. faire ce petit effort…
Et, en général, notre entourage nous renvoie la même chose : Que nous pourrions faire l’effort de… Au moins ça… ça ne nous coûte pas grand-chose. C’est juste…

Je vous laisse remplir les …

Mais ces petits trucs finissent par prendre trop de place, trop de temps, trop d’énergie.

Et même si ça ne va pas nous tuer (bien que cela pourrait), cela peut nous éloigner un peu plus de soi-même.
Nous amener à nous écouter encore un peu moins, à dépasser encore un peu plus la limite, à chuter dans un burn out ou véritablement nous tuer. Si si, un accident bête dû à un épuisement, cela arrive plus souvent qu’on ne veut bien le croire. Alors certes, il n’est pas nécessairement mortel mais c’est aussi une possibilité. Comme celle d’avoir des séquelles physiques, mentales ou spirituelles pour le reste de notre vie.

Mon but n’est pas de faire peur mais de nous amener à prendre conscience des ces petits riens qui changent tout et font beaucoup.

Comme le petit rien qui nous oblige tous les dimanches à participer à un repas de famille avec belle-mamie. Repas durant lequel chacun ressert tous les vieux dossiers amers et aigres de la famille et son entourage. Qu’ensemble, en famille plus affinités, nous pouvons tous à nouveau partager au déjeuner. Bon appétit !

Pourquoi continuer à faire perdurer cela ?
– Parce qu’on a toujours fait comme ça ?
Ok, mais est-ce que c’est juste pour moi de continuer à me nourrir tous les dimanches de cela ?
Il est très probable que non. Alors, pourquoi continue-t-on ?
Ah ! c’est le moment que nous partageons avec belle-mamie pour qu’elle ne soit pas seule ?
Ok ! Mais du coup, est-ce qu’on ne pourrait pas partager un autre temps avec elle qui pourrait être plus doux, et plus aligné avec ce que nous aimerions partager avec elle ?

Après, le choix de renoncer à ce moment de partage de chaos, de haine, de colère… nous revient. Chacun voit midi à sa porte.

Il en est de même pour tout.

Qu’est-ce qui nous coute dans notre semaine mais qui n’a pas de sens ?
Est-ce que nous sommes prêt.e.s à renoncer à cela ou pas ?
Il n’y a pas de bonne réponse. Il n’y a que la vérité qui est la nôtre. En fonction, il est possible d’accepter, de dépasser (en renonçant pas exemple), de transformer (choisir une autre forme) et de l’intégrer (vivre et expérimenter cela)

Renoncer à cela et renoncer aussi au bénéfice secondaire

Pour illustrer la notion de bénéfice secondaire, je vais vous raconter une anecdote. Mais vous êtes libre d’aller directement à la suite.

Il y a de cela fort longtemps, je travaillais pour une célèbre multi-nationale. Et, il était de coutume de parler de dossiers importants de façon informelle autour du café. Au départ, comme il y avait beaucoup de fumeur dans mon service (tous sauf moi en réalité) les dossiers étaient discutés dehors pendant la pause café qui était de fait une pause café-cigarette. Cela, semblait ok pour tout le monde. Car, c’était le seul moment où nous étions véritablement ensemble, physiquement, en équipe. Le reste du temps, comme nous travaillions avec des équipes dont les membres étaient répartis dans toute l’Europe et le reste du monde, on ne faisait que cohabiter dans des bureaux qui se situaient dans un même bâtiment.

Or, un jour, il y eu une réforme. La société qui nous employait avait décidé que ce n’était plus ok de fumer dehors devant le bâtiment. Et qu’il n’était plus autorisé de sortir du bâtiment pour réaliser nos pause (hors pause déjeuner). Car cela amenait les employés à prendre des pauses trop longues. Alors, il fut installé une pièce de pause fumeur. Entendez un aquarium atroce, horrible et puant.

Je ne partageais donc plus la pause avec les autres. Mais, rapidement, je me suis aperçue que des décisions importantes qui impactaient directement mon travail étaient prises durant la pose. C’était un véritable problème car personne ne m’en informait.

Alors j’ai tenté l’expérience de faire la pause avec les autres membres de mon service. Eux, dans leur espace insupportable et moi de l’autre côté de la vitre. Dès le premier essai, je me suis rendue compte que cela était inacceptable et non vivable pour moi. Leur aquarium avait « des fuites » l’odeur était atroce. Et ce n’était pas des conditions de travail décentes. D’autant plus que ce temps était sensé être un temps de pause. Rien ne fonctionnait.

Alors, j’ai fait le choix de renoncer à ce temps et d’expliquer à l’équipe les points qui me posaient question et problème. J’aurais pu continuer à accepter cela pour facilité la vie de tout le monde, aller dans le sens du groupe, sécuriser l’espace et entretenir la peur de rater des infos…

Mais, ce n’est pas le genre de la maison. J’ai donc renoncé à ce temps de partage et accepté de prendre le risque de rater des infos importantes ou même cruciales.

Puis, j’ai partagé ce choix en réunion d’équipe. Le pourquoi, les tenants et les aboutissants. Ensemble, nous avons choisi de fonctionner autrement. Les décisions ne seraient plus prises dans cet espace. Ou, si elles venaient à l’être, elles se devaient d’être communiquer à l’ensemble.
Ce qui a été une très bonne décision. Car peu de temps après, plusieurs membres de l’équipe décidaient d’arrêter de fumer durant les pauses. De fait, le fumoir n’était ni un espace vivable, ni un espace décent. Et, une part des bénéfices secondaires ayant été effacée. Le choix s’est avéré plus simple.

Pour conclure à propos de ce choix de renoncer

Il me semble essentiel de poser ici qu’à chaque fois que nous avons le courage, en conscience, avec justesse et discernement de renoncer à quelque chose qui ne nous convient pas/plus ou à une proposition qui nous est faite (même si nous aurions aimé nous laisser séduire par celle-ci) nous faisons un pas vers nous.
Nous nous permettons ainsi de rester aligné.e ou de nous aligner davantage avec qui nous sommes et ce dont nous avons besoin. Cette qualité d’écoute, d’accueil et d’acceptation nous permet alors de cultiver un vivre mieux et de développer un sentiment de liberté. Or, cette liberté est le fruit de nos choix posés. Nous ne sommes alors plus prisonnier de notre vie, nous devenons acteur-constructeur. Certains disent créateurs 😉

Alors à quoi sommes-nous prêts à renoncer pour accepter de mieux être ?

Je vous laisse la liberté de répondre à la question en commentaire.

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