Qui n’a jamais voulu, ne serait-ce que secrètement, entendre cette phrase : C’est bien ce que tu as fais ?
Elle peut contenir l’aboutissement de tout ce qui a été mis en oeuvre dans tout un univers.
Cette phrase sommes toute anodine composée de 8 éléments a pourtant le pouvoir de changer des vies, littéralement.
Rétrospective d’une révélation qui se résume en une phrase : C’est bien ce que tu fais.
Cette révélation peut factuellement être l’aboutissement d’une vie à quêter ce C’est bien ce que tu fais.
Ce matin, j’étais dans ma voiture et comme souvent lorsque je conduis, me viennent comme des guirlandes de faits, d’informations et d’éléments qui s’enchainent, s’emboitent le pas et m’amènent parfois à des révélations.
Ce qui est toujours assez incroyable, c’est qu’elles sont frappantes et résonnent jusqu’au plus profond de mon être comme le fleurissement d’une évidence éternelle. Et pourtant, leur nature et si subtile que si je ne l’ancre pas rapidement dans la matière, quelques secondes suffisent à ce qu’elles redeviennent impalpables, inatteignables.
Ces expériences demeurent assez étonnantes à vivre même si cela fait des décennies que cela m’arrive.
Pourtant, cela reste déstabilisant.
Voici le contexte : Il est 8h40, nous sommes mercredi, je viens de récupérer mon drive et je rentre à la maison pour décharger et ranger mes courses avant mon rendez-vous de 9h.
Pendant que j’attendais que le drive ouvre et que je puisse récupérer ma commande, j’écoutais une vidéo de « balancepourlabalance » et mon cerveau s’est enclenché.
J’ai revisité une multitude d’expériences et de vécus. Or, à un moment donné, à la fin de la vidéo, il pose une question fort intéressante. Je vous laisse la découvrir en cliquant sur le lien si vous le souhaitez.
Ce qui était clair pour moi, c’est que le syndrome de l’imposteur n’est pas un problème, la loyauté n’en est pas un non plus, par contre les contraintes familiales infranchissables, cela fait partie des contraintes et responsabilités de mon univers.
Il y a un peu plus de 10 ans, je me mettais à mon compte pour répondre et être conforme à cela.
Oui, je l’avoue, l’entreprenariat a été ma voie de garage, ma voie de survie.
Cela peut sembler assez fou mais c’est une réalité.
Je reprends ma voiture et là, mon cerveau bascule, j’étais à la limite de pleurer. J’ai retraversé à nouveau une salve d’expériences passées.
Tous ces évènements et circonstances où j’ai du sacrifier un choix par contrainte. A cette époque, il s’agissait de contraintes fortes qui m’amenaient à prendre des décisions en responsabilités de ce qui me revient.
Est-ce que ça valait le coup ?
Oui, absolument.
Même si c’était véritable et profondément un des moments les plus difficile de ma vie.
Est-ce que je regrette mon choix ?
Non. Mais le deuil de certaines possibilités restent un peu amer.
Il y a quelques temps, j’avais écrit sur la parité (La parité et l’égalité homme-femme est-elle réellement possible ?). Cet article est en résonance avec le sujet d’aujourd’hui.
Les hommes ne font-ils pas leur part ?
Je n’ai pas de réponse absolue ici. Je dirais :
Chacun fait de son mieux en fonction de ce qui lui est donné.
J’en suis convaincue, même lorsque cela concerne l’égoïste ou le narcissique. Chacun compose avec ses possibilités et ressources. Pour certain.e.s l’empathie ou la considération de l’autre sont hors de portée.
Dans le tourbillon qui m’entrainait, j’ai revisité, la multitude d’expériences au sein desquelles, enfant puis adolescente, j’ai reçu que ce que je donnais, faisais, obtenais comme résultat n’était pas suffisant.
Pourtant, avec le recul du regard d’adulte que j’ai aujourd’hui, je serais véritablement fière que mon enfant puisse mobiliser et mettre en oeuvre autant de choses.
J’aurais tellement aimé recevoir un « C’est bien ce que tu fais. »
Un « continue comme ça » aurait été la cerise sur le gâteau.
En contre-partie, j’avoue que cela m’a amener à développer mon propre référentiel de satisfaction et l’autocongratulation.
A défaut de pouvoir recevoir cela de l’extérieur, je pourrais au minima me l’offrir par moi-même. Mais cela n’a pas tout résolu. Néanmoins, ce changement a un peu adoucit les choses.
La séquence qui a suivi me transporte à l’étranger.
J’y croise un ami que je n’ai pas vu depuis longtemps.
Ensemble, nous nous retrouvons à jouer une sorte de jeux de rôles à son initiative. Même si l’evènement qui permettait que ce jeu de rôles prenne place était la conséquence d’un acte que j’avais posé un peu plus d’une heure auparavant.
Dans sa configuration, il est avec un groupe.
Lorsque la scène s’initie à son initiative, le groupe l’observe ou plutôt nous observe. Il fait mine de me rabrouer, ou plutôt de me recadrer et de me « disputer ».
Moi, dans ma posture, j’accueille cela dans une posture de détachement. Jusqu’au moment où son groupe un peu gêné détourne le regard et l’attention de la scène. Et là il me glisse un « C’est bien ce que tu fais.«
En revisitant la scène, je revis l’extrême résonance que cette phrase rencontre en moi.
Pourtant, sur le moment, je n’avais pas pris conscience du sillon que cette phrase avait commencé à creuser.
Cela avait été imperceptible.
La distraction dissimulatrice a occulté ce qui venait de se passer
J’avais été chamboulée, ou plus justement dit, un autre évènement qui avait instantanément suivi cette phrase m’avait distraite. Mon regard et ma conscience s’étaient posés ailleurs.
Cet évènement ou plutôt ce geste advenu dans la continuité, dans la foulée m’avait clairement décontenancée.
Je n’avais pas pris conscience de ce qu’avait provoqué en moi cet épisode de dispute contrastée par ce « C’est bien ce que tu fais » et le choc de ce qui a suivi.
Quand le sandwich cache le cadeau
Le C’est bien ce que tu fais est resté caché, a été rendu presque imperceptible par cet emballage de faits. Il était comme inclus dans une méthode sandwich inversée.
Au lieu que la critique, qui se veut être constructive et au centre dans la méthode.
Le cadeau était glissé entre deux moments critiques de natures différentes.
Je prendrai le temps, cette semaine de rencontrer la petite fille en moi qui attends désespérément de recevoir de son adulte référent, son care giver (= donneur de soin), ce C‘est bien ce que tu fais.
De la même manière qu’il y a quelques mois, je me suis rendue compte que j’ai vécu 10 ans d’entreprenariat en mode survie. Aujourd’hui, je prend conscience de ma quête d’exhortation à recevoir un simple « C’est bien ce que tu fais. »
Je décide de m’offrir cela en cadeau de Noël différé à moi-même.
Je suis convaincue que cela me permettra de me décarcasser un peu moins et de réduire mon niveau d’exigence envers moi-même.
Niveau d’exigence vs « C’est bien ce que tu fais »
Dans beaucoup de cas de figure, j’observe que les personnes exigeantes envers elles-mêmes le sont aussi généralement envers les autres.
Elles attendent des autres qu’ils/elles aient le même niveau d’exigence. Mais, est-ce bien utile ?
Ici encore, il n’y a pas de réponse absolue. Cela dépend grandement des personnes, du contexte, du cadre de référence du groupe considéré, etc…
Et puis, il y a les autres nombreux/ses qui exigent d’elle-mêmes de se plier en quatre (ou en mille) et n’oseraient rien n’exiger de qui que ce soit. Elles ont tellement besoin de recevoir de l’amour qu’elles sont prêtent à le mendier, le quémander.
Je retrouve cette configuration chez des client.e.s/patient.e.s qui ont grandi dans une famille où au moins un des parents ou un.e des frères/soeurs était malade.
Pour survivre et continuer à pouvoir exister dans le groupe famille, ils/elles ont renoncé à être vu.e.s, aimé.e.s ou a recevoir de l’attention et ont sur-investis leur contribution et la nécessité d’être parfait.e.s pour ne pas causer de problème complémentaire. Cela les à amener à accepter de ne pas prendre de place.
Ce qui n’est pas mon cas.
Ma configuration est totalement différente.
Le sur-investissement personnel en quête d’un « c’est bien ce que tu fais »
Le sur-investissement de la quête de perfection vient aussi lorsque le driver (= moteur) avec lequel nous avons grandi est « sois parfait.e« .
Sauf que généralement, l’adulte qui profère cette injonction ne nous offrira jamais un C’est bien ce que tu fais.
Pourquoi ?
Parce qu’il ne sait pas faire cela.
Lui-même ne l’a probablement jamais reçu.
Or, comment pourrait-on donner à quelqu’un ce que nous n’avons pas ?
C’est factuellement impossible.
La seule voie de solutionnement est d’obtenir ce sésame autrement. En acceptant, par exemple, que ce que nous donnera quelqu’un d’autre, que ce parent exige, est probablement aussi en manque d’amour et de reconnaissance.
Si nous y parvenons, nous pourrons partager ce cadeau avec notre parent.
Quoi de plus beau à offrir ?
Il s’agit alors qu’un véritable acte d’amour.
Notre parent a contribuer à nous faire ce cadeau magnifique qu’est être en vie.
En retour, nous pourrions lui offrir ce qui continue à être hors de sa portée : de l’amour et de la reconnaissance, celle qu’on s’est échinée à chercher à cause de lui et que nous pourrons lui offrir grâce à lui, à nous et à la Vie.
Cet article a rencontré une résonance en vous ?
Vous souhaitez transformer ou améliorer certains aspects de votre vie ?
Soyez libre de requérir un rendez-vous en choisissant sur l’option qui vous convient : en visio ou en présentiel (à Grasse St Antoine – 06 – Alpes-maritimes – PACA – France) .
Je vous souhaite une merveilleuse journée.
Bien à vous,
Lætitia TRILLEAU
Partager la publication "C’est bien ce que tu fais."