L’ excellence, en voilà un concept passionnant !
Tellement passionnant, que j’ai choisi de faire de l’accompagnement vers l’ excellence mon métier. Elle est au cœur de ma pratique.
Vous trouvez que c’est un mot embrumé ? Qu’il correspond à tout et à rien ?
Détrompez-vous !
L’excellence a généré des discussions enflammées, de nombreux traités et débats philosophiques.
La philo, vous l’avez laissée au lycée ?
C’est bien dommage.
Les philosophes étaient les grands sages de notre histoire, ceux qui ont défrayé la chronique de leur temps; Des stars des temps anciens. Certains étaient des érudits qui dédiaient leur vie à la philosophie mais d’autres étaient simplement des hommes simples et conscients dont les yeux leur permettaient de voir et de percevoir ce que d’autres ne voyaient pas. Ils avaient les yeux pour voir et les oreilles pour entendre.
De nos jours, c’est sûr, nos célébrités sont rarement de grands philosophes. Mais il y en a bien quelques-uns comme feu Jean d’Ormesson dont j’adorais l’esprit, l’espièglerie et la sagesse. Les célébrités de nos jours ont tout de même, à leur façon, su tirer profit de leur excellence (oui, j’ai quant même du mal à parler de vertu quand je pense aux stars des téléréalités. Mais ça m’appartient.)
L’un des philosophes les plus impliqués dans la recherche sur l’excellence n’était autre qu’Aristote. Et j’ai doucement la prétention d’être une de ses lointaines disciples. Une coach aristotélicienne… ça laisse rêveur… Surtout lorsqu’on connait l’implication d’Aristote dans les recherches liées à la Grande Science Alchimique des métaux de son époques qui en sont devenues les bases par la suite.
L’ excellence, une question de morale et d’éthique ?
Ainsi, la philosophie morale et éthique d’Aristote reposait sur la conviction que chacun(e) était habité(e) par sa quête de l’excellence. Cette quête prenait le profil d’un désir souvent inassouvi qui pousse chacun(e) à le combler en succombant à des plaisirs immédiats et éphémères en guise de palliatifs.
A bien y regarder, il semble que notre société de consommation ait bien compris le vide laissé par ce désir existentiel inassouvi et en tire son bénéfice. Les petits plaisirs étant captés par de petites et grandes tentations récurrentes qui font plier plus d’une volonté.
Aristote statuait que chercher à briller, à donner le meilleur de soi, réussir, se hisser au sommet, s’évertuer à être toujours meilleur était la digne aspiration de l’homme. (Oui, je vous rappelle qu’à l’époque, il était mal vu d’être une femme sachante… )
Il invitait chacun à s’investir pleinement pour exceller et dévoilait même comment y parvenir. Cela passait notamment par la recherche de notre Originalité. Ce sujet a été discouru et étaler dans le best-seller “Trouver son élément” de Ken Robinson qui présente de nombreux exemples plus ou moins célèbres. Dans ce livre, il est clairement exposer que croire en Soi, avoir la foi et être tenace sont des qualités requises.
Renoncer à l’excellence est synonyme de renoncer à soi-même.
Aristote indiquait que renoncer à son excellence revenait à se contraindre à ignorer l’appel de la recherche du bonheur, oublier de trouver sa voie.
Etre raisonnable et rester sagement là où on est, était tout bonnement s’abandonner à la médiocrité et à une vie sans vertu. L’humilité n’avait donc que peu de place dans son idéal.
Ainsi la raison de l’homme raisonnable était fort déraisonnable !
Oui, j’avoue, j’adore le paradoxe !
Pourtant, il répétait souvent que l’excellence était néanmoins un idéal de mesure. Mais peut-on être trop heureux, trop bienveillant, trop vertueux ?
A priori non.
Mais la vertu éthique qu’il prônait était l’équilibre entre deux excès. Ainsi, je garde en tête la tirade que me répétait souvent mon grand-père :
“Rien n’est mauvais en soit. Mais tout est mauvais dans l’excès. Le bienfait est dans la juste mesure.”
– Emile TRILLEAU
Le propos d’Aristote était davantage de ne jamais se fixer de limite à ce que nous savons faire bien.
Car ce que nous savons bien faire, il est toujours possible de le faire mieux, de l’améliorer, de le perfectionner… Car rien n’est parfait ! J’y retrouve le principe de base du TQM (Total Quality Management), le seul cours qui a réussi à me sortir de mon lit d’étudiante le samedi matin à 8h ! )
Il concluant que celui qui a peur d’en faire trop, se retrouve à ne pas en faire assez !
Pour résumer, l’excellence c’est savoir tirer parti de notre vertu naturelle (personnellement, je modifierais par nos vertus innées), de trouver les moyens de la(les) développer et de tendre à toujours la(les) mettre davantage en œuvre.
Alors soyez vertueux
Ce post s’inspire du livre Agir avec Aristote de Damien Clerget-Gurnaud.
Ce livre un peu froid et théorique dans sa première partie se révèle dans les parties suivantes. Et vous propose des réflexions personnelles et des actions à mettre en oeuvre. Il est comme le bon vin, il s’améliore non pas avec le temps mais au fil des pages 😉
Article fort sympathique, une lecture agréable. Ce blog est vraiment pas mal, et les sujets présents plutôt bons dans l’ensemble, bravo ! Virginie Brossard LETUDIANT.FR
Merci VirginieB. N’hésitez pas à me proposer des sujets que vous aimeriez me voir aborder. A bientôt.
Le culte de l’excellence, je suis contre. Toute ma jeunesse a été détruite par la recherche de l’excellence. Mes parents voulaient tellement que je l’incarne qu’ils ont poussé des gens à me casser de l’intérieur. Je ne vois pas en quoi cela pourrait m’aider à vivre et encore moins à bien vivre !
Bonjour,
J’avais lu un livre “Trouver son élément” est-ce que c’est bien de la même chose dont vous parlez lorsque vous parlez d’excellence ?
Bonjour Barmkjgedon,
Oui, je parle de cela. Dans le livre que vous mentionnez, l’auteur explique comment d’un défaut, les personnes dont il rend témoignage ont réussi à atteindre un niveau de succès immense. Pour cela, ces personnes ont choisi de transformer leur défaut en atout.
Mais, l’Excellence c’est aussi plus que cela. C’est finalement regarder l’ensemble des carte que la Vie nous a mis en main pour en faire quelque chose de beau.
C’est comme au poker, ce n’est pas parce qu’on a un 2 de pique en main qu’on ne peut pas en faire quelque chose d’utile 😉
Merci de votre question. Belle journée.