Comment surmonter une humiliation ?

Cet article aurait pu s’appeler : Le jour où l’humiliation m’a appris la vraie humilité… ma vie s’est transformée. Mais l’humilité m’a demandé d’être plus humble 😉

Il y a longtemps de cela, j’avais écris un article réactionnel sur les humiliations publiques en vidéo qui étaient devenues une habitude généralisée aux Etats-Unis. Cela remonte à plusieurs années maintenant et, à l’époque, j’étais vraiment en réaction de rébellion par rapport à l’humiliation.

Et puis, un jour, des années après, j’ai subi l’humiliation. Sauf que ce jour-là, je n’ai pas rebellé et je n’ai même pas réussi à réagir.

Je me suis longtemps questionné sur ce qui c’était passé. Parce qu’on est loin de mes processus habituels. Toutefois, rapidement, j’ai compris. Mais, il m’a fallu encore deux ans pour pouvoir vous proposer mon témoignage. Il faut dire que le lien entre humiliation et humilité ne m’est pas naturel et, ne l’est pas pour grand monde. Or, je suis actuellement entrain d’étudier des manuscrits du début du 19° siècles qui reprennent justement les thèmes de l’humilité et de l’humiliation. Comme par hasard…

L’humiliation, je ne connaissais pas

Mais, revenons à 2017. En tant que lion ascendant lion puissance 1000, je n’avais jamais, jusque-là expérimenté l’humiliation. Il faut avouer que de nature, avec ces données astrologiques de naissance, j’ai été livrée avec une haute estime de moi-même. On peut même la qualifier d’extrêmement stable. En retour, je me suis toujours investie pour faire du mieux possible avec la meilleure bonne volonté possible. Sauf lorsque ma profonde nature rebelle décidait de faire preuve de mauvaise volonté, mais, dans ce cas-là, j’en suis parfaitement consciente !

Du coup, ce n’est pas facile à digérer.

Cela ne veut pas dire que je n’avais jamais raté quelque chose ou que je n’avais jamais eu honte d’un de mes comportements, ou d’une parole qui aurait dérapé… Non, cela m’était bien sûr déjà arrivé, mais dans ces cas-là, l’atteinte faite à mon estime personnelle était hyper éphémère. L’humiliation, c’est une autre paire de manches !

L’humiliation, ça nous détruit de l’intérieur.

Ca piétine notre estime de soi, ça entame notre confiance en soi,… ça expose notre stabilité intérieure et l’idée ou la vision que nous avons de nous-même. L’humiliation brise la personnalité.

Pourquoi l’humiliation n’a rien à voir avec un échec ?

Un échec, ça revient à tester quelque chose avec plus ou moins d’espoir et d’ambition, et à expérimenter en retour un résultat “négatif” ou “non concluant”, “n’allant pas dans le sens souhaité”. On n’a pas réussi, c’est un échec. Mais, à part la charge et la valeur mentale et/ou émotionnelle que nous voudrons bien lui donner, l’impact de cet échec s’arrête là. Se remettre d’un échec revient à ravaler notre fierté et passer à autre chose… ou retenter l’expérience autrement. Cela dépend des tempéraments, de la motivation, de notre relation à l’effort, à la ténacité ou à la masochie.

“Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.”

– Wilston Churchill

Cette citation de Wilston Churchill est vraiment inspirante; et d’autant plus lorsqu’on sait le nombre d’échecs qu’il a pu expérimenter avant d’arriver à son but. Son succès a vraiment été dû à sa constance.

La capacité à remonter en selle après la chute dépend de votre niveau de résilience.

Sur ce point-là, je ne peux que m’imaginer comment cela peut peser et quelle gravité de blocage cela pourrait générer pour une personne lambda. Ayant un très haut niveau de résilience, je n’ai jamais fait l’expérience durable d’un blocage de ce type.
Je mets tout de même un bémol concernant l’expérience d’accident de la vie que j’ai pu expérimenter. Sauf qu’à cet endroit-là, j’étais parfaitement consciente que cela ne dépendait pas de moi et que je ne pouvais rien y faire. La seule voie possible étant donc d’accepter mon impuissance et faire le gros dos.

Pour autant, j’ai toutefois contribué à aider de nombreuses personnes à dépasser ce type de blocage.

Comment affronter cette humiliation ?

Voici la Vraie bonne question. Mais, la réponse est différente pour chacun(e) de nous. Le contexte, les acteurs, les circonstances, notre histoire personnelle, nos casseroles personnelles et transgénérationelles… etc. Sont autant d’éléments à prendre en compte pour nous donner une réponse personnalisée.

Néanmoins, le processus reste le même. Parfois, il y aura un deuil à faire au préalable (cf. Les 7 étapes du deuil pour accepter le changement)

  1. Prendre conscience de la situation contextuellement (sortir du déni et ne pas le prendre personnellement)
  2. Reconnaitre ce que cela a généré en nous et qui est présent dans l’instant présent (émotions)
  3. Se remercier de s’autoriser à découvrir ce qui se joue réellement et tout ce qui doit l’être
  4. Rentrer en communication avec ce qui est là présent
  5. Choisir ce que nous souhaitons en faire selon ce qui est bon, juste et utile
  6. Témoigner et ressentir de la gratitude pour la libération réalisée.

Ce processus peut se faire seul(e) mais un accompagnement peut-être nécessaire. Si c’est le cas, je suis à votre service si vous le souhaitez.

Quand l’humiliation nourrit notre humilité…

– Comment a-t-il pu me faire ça ? à Moi !!!

A été ma première réaction. C’est resté coincé dans ma gorge. Cela avait la forme et la taille d’une balle de tennis mais plus lourde et plus dense. Au départ, je l’ai pris en plein dans mon ego. Je suis alors partie dans une boucle mentale qui m’a amenée à faire la liste de toutes mes vertus, tout ce que j’avais fait de bien pour lui, toute la bienveillance que j’avais pu déployer pour l’aider, pour lui rendre les choses le moins pénibles ou difficiles possibles.

Bienveillance non fantasmés puisque j’ai tout de même récolté un :

Ta bienveillance devient insupportable. Est-ce que tu ne pourrais pas juste te mettre en colère comme tout le monde ?

Puis, j’ai cherché à être sincère avec moi-même, je me suis mis à sa place. Avant de reprendre la mienne

écrasé sous le poids de la résistance et de l'épuisement

Et, je me suis rendue compte qu’en voulant alléger ses peines, je m’étais chargée de choses qui ne m’appartenaient pas. J’étais tellement triste et en souffrance pour lui. Je me suis enfermée dans une zone de contrôle de moi-même, dans un processus de non-autorisation et d‘interdictions de certaines paroles, sujets, comportements et actes.

Je me suis coupée d’une part de moi-même pour ne pas le déranger dans ses tergiversations. Et, j’avais même fini par lui donner des autorisations incroyables, impensables… dont celle de faire ce qui avait fini par prendre forme et se réaliser… les actes qui m’ont humiliée. C’est moi qui avait planté la graine et donné l’autorisation. Et e n’étais pourtant pas dans un moment de folie… mais dans un calme olympien.

Maintenant, j’en payais les conséquences :  j’étais triste et en souffrance pour moi mais, en prime, j’étais fatiguée et détruite à l’intérieur de moi.

Bref, j’avais planté toutes les graines de mon plan d’humiliation.

J’étais la cause de mon malheur. Je me suis fais cela toute seule ! Lui n’avait fait que moissonner.

Alors, j’ai voulu être encore plus sincère avec moi-même. Pourquoi lui avais-je donné ces autorisations ?
Simplement, parce que pour moi, ce n’était pas si grave par rapport à la valeur que je donnais à mon amour pour lui. D’autant que connaissant mes capacités de résilience, je savais que je pourrai dépasser les conséquences.

J’allais m’en remettre. C’était pas si grave…

Alors pourquoi est-ce que ça serait devenu si grave maintenant ?

Si je l’avoue à coeur ouvert, c’est parce que mon ego m’a fait perdre de vue la valeur de l’Amour que j’ai pour lui. J’ai commencé à prendre en considération le regard des autres. J’ai évalué le poids du jugement des autres.

Alors, j’ai eu un choix à faire.

Mon choix a été de lui pardonner et de me pardonner. Et de reconnaitre humblement que je me suis trompée de chemin. J’avais pris le chemin de ma perdition.

L’humilité m’a sauvée

En changeant de positionnement, je me suis libérée. Au lieu de lutter face à quelque chose d’inutile. J’ai pris conscience que ma souffrance n’était qu’egotique. Cette souffrance n’avait aucune incidence sur mon essence, sur qui je suis vraiment. En vérité, elle n’avait pas d’importance.

J’ai regardé vers mon âme et elle m’a dit de m’aimer, de l’aimer et que la Source m’aimera toujours quoi qu’il advienne. Alors, j’étais guérie de mes souffrances, je n’avais plus qu’à me reconstruire pour faire autrement la prochaine fois.

La grande leçon dans tout cela, c’est que :

Nous ne pouvons pas améliorer une relation en nous coupant d’une part de nous-même pour mieux convenir à l’autre.

La distorsion qui se fait alors sonne le glas de l’échec. Car, en faisant cela, on se contraint intérieurement. Commence alors une guerre intérieure où on se bat constamment avec et contre soi-même. Et, ça ne peut que finir mal : dépression, épuisement, folie, maladie… nous faisons alors le choix de la non-vie et puis, nous élevons une relation toxique.

La seule alternative serait de nous transformer intérieurement parce que nous avons fait le voeu de changer pour Soi, pas pour l’autre. C’est alors une démarche d’alchimisation de l’Être. Il est nécessaire que cela soit juste pour l’évolution de Soi. C’est l‘unique voie de transformation positive.

Soyez vous-même, les autres sont déjà pris.

Oscar Wilde

Différence entre l’humiliation et l’humilité

L’humiliation, c’est subir la honte et être écrasé(e) par le regard et le jugement des autres (qui n’est en réalité que le reflet du notre).

L’humilité, c’est reconnaitre nos tords et nos faiblesses qui sont propres à notre condition humaine. Et les transformer en opportunité d’évolution.

Les initiés et les saints avaient pour habitude de s’humilier pour s’élever spirituellement. Car, en faisant cela, leur ego diminuait et leur esprit devenait plus sain et ferme. C’est ce dont je vous parle dans l’article Comment s’élever spirituellement.

 

Si vous avez besoin d’être accompagné(e), je suis à votre service. Soyez libre de prendre rendez-vous pour une consultation à distance, ici, ou pour une consultation au cabinet, là.

Je vous souhaite une semaine joyeuse et pétillante

7 réflexions au sujet de “Comment surmonter une humiliation ?”

  1. c’est tellement juste ce que vous écrivez … ca me parle en ce moment et décrit tres bien mes relations avec les gens. Et du coup pour y remédier et me protéger, la seule solution que j’ai trouvé est de couper les relations avec la personne et éviter toute autre intrusion dans mon intimité. Je ne me suis jamais sentie aussi seule que maintenant…. l’impression de chaos, de devoir reconstruire mes relations avec les autres, en évitant de refaire cette erreur mais sans le mode d’emploi.
    J’espere arriver a dépasser ce stade rapidement et me reconstruire justement, me pardonner et enfin être moi sans crainte.
    Merci Laetitia

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    • Merci pour votre témoignage Cyndie. Il est dommage de se couper du monde extérieur. L’isolement est quelque chose de difficile à vivre. Cet article peut vous intéresser : Se reconcilier avec la solitude
      Je suis à votre service si vous souhaitez un accompagnement pour développer de nouvelles stratégies comportementales qui seraient plus saines et constructives pour vous.
      Bien à vous,
      Lætitia

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  2. Votre article est très instructive, je me suis retrouvé à l’intérieur. Je traverse une situation très inconfortable en ce moment et j’aimerais tant me réveiller un jour en ayant tout oublié. L’humiliation est une situation dévastatrice mais l’humilité est une chose que possede peu de personne , c’est agréable de reconnaître ses torts et apprunter un au autre chemin pour soi même si tout le monde nous vois comme un échec.

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    • Bonjour Chara,
      Merci de votre message.
      L’humilité a été le chemin que j’ai suivi pour sortir du poids de l’humiliation. Effectivement, cela va avec faire fis de regard et des appréciations que peuvent y porter les autres… et donc certaines parts de soi-même.
      Selon moi, l’échec n’advient que si nous n’en apprenons rien.

      Si vous souhaitez passer à autre chose, il souvent nécessaire d’y apporter un nouveau regard qui nous permet de passer à autre chose. C’est un processus qui peut se faire dans le cadre d’un accompagnement, si vous le souhaitez.
      Je vous souhaite une agréable journée.
      Bien à vous,
      Lætitia

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