L’humiliation publique

L’humiliation publique est un fléau qui détruit l’autre.

J’ai été horrifiée ! Je vous assure que je n’exagère pas.
Le choc a été brutal lorsque j’ai découvert le phénomène de l’humiliation publique filmée et diffusée sur Youtube.
Youtube est selon moi, un outil fantastique, formidable qui permet de diffuser du savoir, des connaissances, de l’Art, du divertissement, des expériences… mais il peut aussi , tout comme Internet devenir un outil de destruction quand il est utilisé à mauvais escient.

Et c’est bien de cela dont il s’agit. Diffuser des vidéos sur youtube pour humilier son enfant !

Comment peut-on faire ça à ses enfants ?

Quel parent peut, de son propre grès, chercher à humilier, à rabaisser, à martyriser son enfant, la chair de sa chair ?

Je sais pertinemment que les parents qui le font trouvent cela juste. Peut-être qu’au même âge, on leur avait fait porté un bonnet d’âne ou subir une fessée déculottée devant le reste de leur monde. Pour eux, l’humiliation publique fait probablement partie des leviers de l’éducation. Ou, peut-être sont-ils à bout ou manquent de ressources pour éduquer correctement leur enfant.

Quoi qu’il en soit, cette pratique me semble inacceptable. C’est mon point de vue personnel et cela n’engage que moi. Rien que d’y repenser, je bous intérieurement. Un véritable volcan s’est réveillé. Je ressens de la colère face à cette injustice malsaine.

Comment apprendre à ces enfants-là ensuite la confiance en soi ?

Comment leur faire accepter qu’ils sont des gens respectables et digne de respect ?
Qu’ils sont aimables et qu’ils ont le droit d’être aimés pour la merveilleuse personne qu’ils sont ?
Qu’en eux, il y a un trésor magnifique, unique et inestimable qui n’attend que d’être révélé ?

Cet apprentissage peut être long ou jamais réalisé si la personne ne prend pas conscience du problème et ne met pas en mouvement des actions, une stratégie pour dépasser les habitudes et croyances souvent inconscientes qui sont la résultante de ces expériences humiliantes.

Une fois adultes, ces personnes, si elles n’ont pas fait le nécessaire en amont, auront tendance à faire subir la même chose à leurs enfants car ils répéteront inconsciemment ou sans pouvoir s’en empêcher ces mêmes pratiques reproduites notamment lorsqu’ils seront confrontés à des états de colère. La répétition transgénérationnelle est bien connue des psy, des coachs et des thérapeutes.

La seule façon d’éviter la répétition, c’est de délier et solutionner le problème. Il faut traiter le problème en l’abordant avec un psy, un thérapeute, un coach… selon ce qui vous correspond le mieux.

Le pouvoir malsain et egotique reçu en humiliant l’autre

La vidéo qui m’a été la plus odieuse, c’est celle de ce père obligeant son enfant à détruire à coups de masse sa console de jeu. Plusieurs points me semblent malvenus. On apprend à l’enfant que :

– détruire des objets en parfait état de marche est bien
– contraindre l’autre à faire quelque chose qu’il refuse en faisant usage de la force et de méchanceté est envisageable
– imposer un public témoin à une manipulation humiliante donne du pouvoir

Le terrorismeA moindre niveau, ça me fait penser aux terroristes qui obligent un otage à en tuer un autre et postent ensuite ce meurtre sur Youtube. Cet otage, même s’il est vivant, sera psychologiquement détruit pour le reste de sa vie

Est-ce cette destruction psychologique qui est attendue ?

A moins que ces parents soient des tortionnaires ou des pervers, je n’arrive pas à croire qu’on veuille du mal à ses propres enfants. Et je suis convaincue, qu’ils ne le font pas gratuitement.

Peut-être cherchent-ils une solution pour faire réagir l’enfant ?

Un choc qui va lui permettre de retourner dans les rails de l’obéissance. Pourtant, je suis convaincue que leur comportement est contre-productif. Il existe tellement d’autres options, qui certes demandent plus d’investissement et de constance mais qui ne détruisent pas leur progéniture :

– Il aurait été possible de confisquer cette console ou d’aller la donner à une oeuvre de charité ou de la revendre. Sa destruction témoigne d’un état de colère non-gérée.
– Discuter du problème et négocier des issues avec l’enfant. La système de la récompense pour une bonne action étant toujours plus efficace qu’une punition. J’en profite pour vous conseiller un très beau livre sur ce sujet : Les enfants viennent du paradis. Ce livre, qui ne coûte que quelques euros, est un trésor.

Alors, que choisir ? La facilité ou la bienveillance juste ? Faites votre choix, moi j’ai fait le mien.

Ma position est la suivante :

On ne nous a pas appris à être parents.
Il est parfois difficile d’élever ces enfants.
Ce n’est pas un long fleuve tranquille.
Les moments de stress, de crise et de rébellion sont parfois nombreux.

Or, tous les parents galèrent à un moment ou un autre, mais personne ne veut en parler pour ne pas être jugé ou catalogué comme « mauvais parent » ou « parent incapable ».
Mais pour des raisons financières ou/et de logistique, les parents n’ont pas de répri.

Je m’explique.
Avant, l’humain vivait en tribu et les enfants de la tribu vivaient tous ensemble, se lavaient ensemble, mangeaient ensemble,… il n’y avait pas de risque de se faire écraser en traversant la route. Mais on pouvait se faire attaquer par un prédateur… sauf si on restait en groupe. Ainsi, les enfants étaient relativement autonomes dans leurs jeux et occupations. Et franchement, si on en perdait un , on pouvait toujours en refaire un autre !

Puis, il y eu les communautés.

Le schéma était un peu le même sauf que le soir, chacun allait dormir « chez lui ».

Ensuite vinrent les villages, et même si chacun vivait chez lui, il y avait la salle communale et les champs pour se défouler. Les enfants vivait chez leurs parents, grands-parents, tantes et oncles… Les enfants de la famille au sens large, les enfants du clan devrais-je dire, grandissaient ensemble comme une seule et grande famille. Les parents avaient du répit et pouvaient se relayer et avoir du réconfort auprès des siens.

Puis, il y a eu l’époque moderne. Papa et maman travaillent un maximum pour réussir à boucler les fins de mois malgré la crise.
Là où avant les grands-parents qui vivaient à côté pouvaient prendre le relais pour faire souffler les parents… maintenant c’est bien plus compliqué. Les grands-parents travaillent souvent, ou habitent loin, ou ont une vie sociale très prenante ou voyagent beaucoup… Les oncles, les tantes et les frères et sœurs sont confrontés aux mêmes problématiques mais n’habitent pas la porte à côté !

Faire appel à des ressources extérieures

Les parents doivent donc trouver des ressources extérieures, nounous, centre de loisirs,… mais il faut avoir les moyens financiers qui vont bien ET cela n’est pas un relais d’aide à l’éducation.

La quantité de parents dépassés, sous stress, à bout, est en nombre croissant et à des degrés de plus en plus élevés. On parle d’ailleurs de plus en plus de parents en burn-out.

Et oui ! il ne faut pas perdre de vue que la vie de famille est en lien direct avec la vie professionnelle, sociale,… et tout ce système est de nos jours bien tendu.
Alors, que faire ?

  • 1 : retourner en arrière et remettre au goût du jour une propriété de clan familial pour pouvoir créer des relais temporaires.
  • 2 : trouver des moyens efficaces pour diminuer les sources de stress qui amplifient la difficulté à supporter la situation.
  • 3 :  apprendre à mieux gérer nos réactions, être attentif à nos émotions, notre état.

La communication bienveillante est une option, que dis-je, un trésor pour rétablir une communication constructive afin de co-créer des solutions.
Ou mener une vraie réflexion pour redessiner sa vie en profondeur pour atteindre son équilibre. Celui qui NOUS convient à nous et notre famille.

Pour cela, il existe des coachs et des conseillers qui proposent des accompagnements de famille et d’éducation.

L’humiliation de vos enfants n’est pas une option possible.

Nous sommes en 2015, la domination parentale n’a plus raison d’être. N’obligez pas vos enfants à se soumettre !

Respectez vos enfants pour qui ils sont, en tant qu’individus.
Si c’est dur, faites-vous aider !
Vous n’avez pas les moyens ? Contactez la PMI (Protection Maternelle et Infantile), c’est un organisme d’Etat, il en existe dans toutes les villes.

Laetitia TRILLEAU
Nous sommes les semeurs de graines pour l’avenir des générations futures.
Soyons responsables !

Pour ceux qui veulent aller plus loin, je vous propose de lire ou de relire la Convention internationale des droits de l’enfant
Convention des Nations-Unies du 20 novembre 1989

Courage ! Et n’oubliez pas nos enfants sont notre avenir ne les amenez pas à perpétuer la pratique de l’humiliation de domestication.

En brisant vos enfants, vous perdrez tout.

Si vous souhaitez en parler ou être accompagné(e), je suis à votre service. Il vous suffit de prendre rendez-vous ici

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