La majorité des humains pensent qu’être vulnérable est un signe de faiblesse. A l’instar des larmes qui étaient considérées comme la manifestation de cette faiblesse. La faiblesse a si mauvaise presse que personne ne voudrait être considéré comme une personne faible. Et pourtant, si nos vulnérabilités nous rendaient plus fort.e ?
Même si, soit dit en passant, pendant des siècles, les femmes étaient considérées comme le sexe faible… de nos jours, la science aurait prouvé qu’elles seules sont capables de supporter les douleurs de l’enfantement… La faiblesse serait-elle le présage d’une force cachée ? une capacité à dépasser certains seuils ? Ou une forme de souplesse qui permet de plier plutôt que de rompre ?
Aujourd’hui, j’aimerais que nous puissions dépeindre le pourquoi, en réalité, accepter d’être vulnérable serait une voie qui rend plus fort.e.
Dans la nature, la vulnérabilité est, parfois, entre autres choses, un leurre pour piéger les plus faibles
Loin de moi l’idée de faire un cours de biologie. Pour autant, j’aimerais que nous puissions mettre en lumière un processus important. Pour premier exemple, je vais parler de la chatte qui a partagé mon enfance. Elle s’appelait Tuffy et a vécu 19 ans. Ce qui n’est pas rien pour un chat !
Cette chatte noire tachetée de blanc avait des caractéristiques particulières. La première est qu’elle était bonne chasseuse et nous rapportait régulièrement ses proies. A notre grande surprise d’ailleurs ! Car sa seconde caractéristique était qu’elle était très fainéante. Vraiment très fainéante. Alors comment pouvait-elle concilier ces deux caractéristiques ? Si on fait preuve de pragmatisme, cette contradiction semble difficilement conciliable. Cela aurait pu demeurer un mystère si le temps de l’observer n’avait pas été pris.
Vous m’accorderez, j’imagine, que la fainéantise peut très facilement être considérée comme une faiblesse. Celui qui ne fait rien est dit « paresseux ». La majorité d’entre nous y voit il manque d’énergie, de joie, d’entrain, de volonté… Et cela peu aller jusqu’à l’apathie.
Pourtant, concernant Tuffy, c’est cela qui faisait sa force de chasseuse hyper performante. Elle choisissait un endroit avec attention et s’y couchait, l’air de rien. Puis, ne bougeait plus pendant des heures. Elle avait comme compris que les oiseaux et autres proies étaient particulièrement curieuses et/ou n’avaient pas ou avaient moins peur de ce qui est immobile. Or, alors qu’on aurait pu penser qu’elle dormait, voire qu’elle était sans vie, elle attendait sa proie. Proie qui une fois à portée de griffes ou de dents n’avait plus qu’à être cueillie.
Accepter d’être vulnérable c’est accepter d’être humain.e
Nous aurions beau vouloir nous convaincre de tout ou n’importe quoi, il est un fait incontournable : l’humain est vulnérable. Ne serait-ce que parce que son corps est vulnérable.
Il n’y a qu’à voir avec quelle facilité ce corps peut être détérioré.
Il suffit de frôler un mur pour que la chair soit entamée.
Une source de chaleur et nous sommes brûlés… Un café ou un thé trop chaud, un geste imprécis dans le four… Nous avons tous connu ça !
Une chute, un mouvement trop brusque, un manque d’échauffement, un poids trop lourds… Bref, l’humain est physiquement vulnérable.
Ne pas accepter que notre corps soit vulnérable nous pousserait à faire des choses stupides et à abimer durablement notre corps.
Les ravages de l’alimentation sans conscience et les conséquences d’une vie non saine se font sentir dès la trentaine ou même avant cela. Puis cela va crescendo par la suite. Pourtant, il est possible de se faire croire, par ignorance ou par déni, que ce n’est pas grave, que c’est normal ou que c’est temporaire. Mais factuellement, tout nous prouve par la suite que, si nous ne prenons pas des décisions drastiques, ce sera de mal en pis.
Refuser d’être vulnérable
Refuser de nous reconnaitre comme étant vulnérable nous pousse aussi à nier les signes de fatigue, de maladie. D’épuisement même parfois, et nous mène ainsi choisir de ne pas nous reposer. Ou nous amène à prendre des cachets lorsque nous sommes malades pour continuer à travailler au lieu de favoriser un rétablissement rapide par le repos. Or, c’est ainsi qu’au lieu de nous rétablir en 1 à 3 jours, il nous en faut 7, 15, 60 ou plus encore !
Lorsque nous faisons ce type de choix, nous sommes le témoignage d’une forme de bêtise humaine. Or, cette bêtise est une grande faiblesse. Une faiblesse bien plus grande que celle d’accepter que notre corps est fragile, vulnérable, organique. Et que pour cette raison simple, il nous faut en prendre soin avec attention, écoute et conscience en respectant ses cycles, ses besoins, son rythme.
D’ailleurs, il semble important de préciser que cette bêtise humaine n’est pas de la vulnérabilité. A cet endroit, c’est uniquement de la faiblesse. Une faiblesse d’esprit indéniable. Alors même que ce que l’humain cherche à prouver dans ce contexte c’est qu’il est plus fort et résistant que ce que la Nature cherche à lui enseigner.
L’humain se positionne ici tel un fou ! Ne voit-il pas que la Nature aura toujours le dessus sur lui ? Ne ferait-il pas mieux d’être humble et d’écouter les signes d’alerte qu’elle lui donne pour apprendre à se préserver efficacement et assurer de bonnes conditions de vie. Plutôt que d’avoir à rentrer dans un cycle de combat et de survie.
C’est aussi une faiblesse monumentale due à une dramatique erreur de jugement. Par cette brèche, l’humain peut perdre sa précieuse Vie… définitivement. Alors qu’accepter la vulnérabilité du corps le pousse uniquement à prendre quelques jours de convalescence. Peut-être pourrait envisager de voir cela comme un investissement pour l’avenir.
Accepter notre vulnérabilité, c’est accepter de reconnaitre nos limites et ainsi être plus résistant.
Toute personne qui a déjà fait une longue randonnée, un pèlerinage, un triathlon ou un marathon le sait. Apprendre à rencontrer, identifier, connaitre nos limites corporelles et psychologiques sont des composantes incontournables pour pouvoir continuer à avancer dans les meilleures conditions et pouvoir envisager d’arriver au bout. C’est l’unique façon de pouvoir atteindre le but.
Accepter nos vulnérabilités, c’est s’autoriser à apprendre de nous à mieux nous connaître par l’expérience et l’observation consciente.
J’en ai fait les frais lors de mon pèlerinage vers Compostelle. En voulant faire plaisir, je me suis blessée. Ce vouloir faire plaisir couplé par mon manque de préparation, ou plutôt ma non-préparation ont été les faiblesses qui m’ont fait échouer.
Ne pas accepter d’être vulnérable pour se faire croire que nous avons le contrôle de notre vie
Beaucoup confondent libre arbitre et vouloir faire plier le monde à notre volonté. J’en eu fait cette erreur. Et je me souhaite de ne plus m’y tromper.
Vouloir contrôler la marche du monde, c’est comme croire que nous allons pouvoir choisir comment la Nature doit se comporter. Ou croire que nous allons vider la mer grâce à la force et la puissance du verre d’eau dont nos disposons. C’est absurde et peine perdue.
Chacun de nous a ses propres vulnérabilités avec des degrés et des nuances différentes. La capacité énergétique de l’un n’est pas celle d’une autre personne. Car chaque être est fondamentalement différent. Le temps qu’il faut à l’un pour remplir son réservoir énergétique et le comment il parvient à le faire sont différents. Si nous sommes sensibles à une situation ou un contexte qui nous vide de notre énergie en une fraction de seconde, il est essentiel que nous en soyons conscients. Et que nous nous autorisions à accepter et à accueillir cette vulnérabilité. Ensuite seulement, nous serons en mesure de réaliser des choix ajustés en fonction de cette caractéristique qui nous est propre.
Tout le monde a ses propres vulnérabilités
Il est souvent inutile de vouloir lutter contre. Mais, il est possible de rencontrer nos vulnérabilités. Souvent, nous avons l’impression qu’il faut cacher nos vulnérabilités car les autres pourraient s’en servir contre nous.
Pourtant, c’est une erreur. En cachant notre vulnérabilité, nous aurons toujours peur que quelqu’un puisse la découvrir et cela nous rend faibles, chancelants. Alors qu’en mettant nos vulnérabilités sur la table au su et au vu de tous. Alors, il n’existe plus de risque que quelqu’un nous fasse du mal en les révélant. Nous pourrons alors passer à l’étape d’après : assumer être humains.
Evidemment, cela demande que nous soyons en Paix avec notre vulnérabilité. Cela n’est pas toujours évident lorsque c’est lié à notre histoire de vie.
Mais il est possible de transformer cela.
C’est un travail d’alchimiste. Et, ce travail, si vous le souhaitez, nous pouvons le réaliser ensemble. C’est souvent plus facile d’être accompagné.e et soutenu.e dans cette démarche.
Si vous souhaitez que je vous accompagne dans cette démarche, rendez-vous ici réservez une première consultation, nous ferons le point sur ce qu’il est juste de mettre en oeuvre en fonction de vous.
Ma plus grande vulnérabilité
Des vulnérabilités, j’en ai rencontré au cours de ma vie. La première a été de faire confiance aux adultes, de croire qu’ils savaient, qu’ils avaient la vérité. Mais plus tard, je me suis rendue compte que la vérité d’une personne n’était que partielle ou qu’il pouvait s’agir d’un mensonge qui m’était adressé ou qui l’était à eux-même.
A cause de cela, ma vie a été désenchantée.
A 7/8 ans, j’ai choisi, en conséquence de ne plus croire quelque chose avant de l’avoir vérifié. Et, cela est devenue une autre zone de vulnérabilité.
Un jour, mon père m’a dit de ne rien mettre dans les prises électriques car je risquais de « prendre le jus ». j’avais confiance en mon père. Mais, en réponse je suis allé trouver deux objets en métal et j’ai vérifié cela en même temps que je prenais le jus.
C’est un des nombreux exemples qui a fini par amener à ce constat paternel dont je me souviendrai toujours :
De toutes façons, même si je te dis de ne pas le faire, tu le feras quant même.
Tant que tu n’as pas mis les mains dans le feu, tu ne veux pas reconnaitre que ça brûle.
Alors tant pis, fais comme tu veux.
Tu apprendras sur le tas.
Or, mon père avait parfaitement raison.
Par la suite, j’ai essayé de fonctionner autrement. Je ne suis pas dénuée de raison et je suis pour une prise de risque mesurée.
Parfois c’était ok, d’autre fois, non.
Mais ce qui est certain, c’est qu’on ne me fera pas avaler des vessies pour des lanternes !
Ma seconde grande vulnérabilité a été de croire que je devais faire plaisir et donner le change
En réalité, c’était même pire que cela, je croyais être responsable du bonheur et de la satisfaction des autres. J’ai donc cru être en charge et avoir la responsabilité de les amener à rencontrer de leurs besoins.
Pourtant, malgré cela, on me disait égoïste (cf. Je suis la personne la plus grande égoïste qui soit).
En prendre conscience m’a permis de transformer ma vie. Et d’arrêter de vouloir être une sorte de génie de la lampe contraint à être prisonnier de son sort.
Je pourrais continuer longtemps, car évidemment, en tant qu’humaine, mes vulnérabilités sont multiples. Mais, l’une d’elles dont je ne voudrais jamais me départir est l’honnêteté.
Et, mon seul souhait est de la faire grandir.
Pourtant, être honnête n’est pas si simple. Déjà parce que cela demande de bien se connaitre et d’exposer ses vulnérabilités. C’est aussi de dire la vérité qu’elle soit agréable ou au contraire malaisante. Or, cela s’est douloureusement confronté à cette autre vulnérabilité qui m’ordonnait de faire plaisir… et donc de dire quelque chose de plus doux à l’oreille que la vérité. Ca n’a pas été facile de faire certains choix. Mais c’est un apprentissage qui fait grandir et amène à ajuster alignement, centrage et rectitude.
Finalement, accepter d’être vulnérable, c’est choisir de voir quelles sont les cartes dans notre main. Et ainsi pouvoir les combiner habilement pour jouer au jeu de la vie.
Ce jeu sérieux qui nous fait apprendre à nous connaitre, à nous reconnaitre, à nous rencontrer et à nous dépasser pour pouvoir nous réinventer et passer à l’étape d’après. Pour ainsi découvrir une autre facette de qui nous sommes.
Prenons le temps de réaliser des introspections sur le thème de la vulnérabilité et ainsi, nous deviendrons plus fort.e.s ou plutôt, plus stable.s face aux tempêtes, vents et marées de l’existence.
Je nous souhaite de découvrir joyeusement nos trésors de vulnérabilité comme nous avons plaisir à ouvrir des cadeaux.
De tout coeur
Lætitia
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2 commentaires sur “Pourquoi accepter d’être vulnérable rend plus fort.e ?”
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Cet article est magnifique
Merci de votre message. Il me va droit au