Devenir coach pour enfant

Il y a de plus en plus de personnes (très majoritairement des femmes qui envisagent de devenir coach pour enfant. Beaucoup de candidats pour une très faible demande sur un marché émergeant. Et, au-delà d’un métier qui semble facile et ludique se cachent de grandes exigences et la nécessité d’une réelle excellence professionnelle pour faire plus de bien que de mal à un public très fragile et sensible.

Je vous propose ici de répondre avec honnêteté et transparence aux questions qui m’ont été posées.

Quelle formation pour devenir coach pour enfant ?

En tout premier lieu, il est nécessaire de faire une véritable formation de coach professionnelle dans un centre offrant au minima une certification RNCP.

Ce processus inclus un temps de formation des ateliers de pratique en groupe, des accompagnements en dehors du temps de formation s’étalant sur 6 à 12 mois, un mémoire et une soutenance.

Je déconseille fortement les formations qui n’inclus pas au moins 4 sessions de 3 jours en présentiel avec ateliers de mise en pratique.

Une fois le diplôme de coach et la certification obtenu, il faudra considérer de réaliser en complément :

Une formation sur :

– la psychologie de l’enfant
– la sociabilisation et les bases de psycho-sociologie infantile
– la systémique familiale

Et se former au fil du temps sur les cas particuliers : enfant dys, touchés par le spectre de l’autisme, la surdouance, les signes de troubles divers et variés dont les troubles psychiatriques et psychologiques ne serait-ce que pour apprendre à les identifier pour pouvoir les ré-orienter si besoin

Quelle durée de formation pour devenir coach pour enfant?

La formation de base représente environ 2 ans. Un coach se doit de continuer constamment à se former.

Une fois la formation achevée et l’activité initiée, la supervision est obligatoire auprès d’un coach-superviseur en individuel ou en groupe.

Peut-on vraiment parler de coaching pour les jeunes enfants ? Moins de 12 ans ?

Chez les tout petits jusqu’à 6 ans, il me semble inadapté de parler de coaching. Et, à vrai dire, concernant ce public là, en général, il y a plus de travail à faire avec les parents (principalement maman) qu’avec l’enfant. Mais accueillir l’enfant en consultation est souvent la seule manière de pouvoir mobiliser le parent. Lui faire comprendre qu’il a un travail à faire le concernant est une autre paire de manches !

Pour les 7 à 12 ans, oui, nous pouvons très clairement parler de coaching. Le processus est parfaitement adaptable à des enfants de cet âge. Sur cette tranche le travail est souvent très efficace. Il faut être vigilant à avoir la bonne approche, la bonne posture être très très vigilant(e) à ne pas faire un transfert et ne pas créer des blocages dû à nos propres croyance et cadre de référence ou en ayant oublier de se référer à la carte du monde de l’enfant concerné.

Dans toutes les tranches d’age, il est possible de travailler par le jeu, en utilisant des images, l’art ou la musique.

Il est incontournable d’être très très vigilant à ce qui est dit, posé, etc… au risque de créer de très grands problèmes psychologiques ou autre auprès de l’enfant. Cela peut arrivé suite à un mot mal posé ou si on ne comprend pas ou on ne crois pas un enfant qui est entrain de nous dire avec ses mots qu’il est victime de violence, d’harcèlement, d’attouchement, de viol ou d’inceste, … Et cela est malheureusement bien plus courant que ce que nous pourrions penser au préalable. Souvent, même lorsqu’il en a parlé à ses parents, ils ne l’entendent pas ou ne le croient pas car c’est trop dire à accueillir, ils n’arrivent pas à faire autrement qu’être dans le déni. A contrario, il faut savoir repérer les enfants manipulateurs qui mentent ou exagèrent. C’est un exercice difficile.

Les semaines de travail d’un coach pour enfant dépendent de ses choix de vie et de fonctionnement.

Laetitia TRILLEAU
Nous sommes les semeurs de graines pour l’avenir des générations futures. Soyons responsables !

J’ai choisi de proposer uniquement des accompagnements individuels, en présentiel ou à distance. Les rendez-vous que je propose durent environ 1h.
Dans certains cas particulier, je m’autorise à proposer un rendez-vous de 1h15 ou 1h30 si un échange est nécessaire avec le parent.

Je m’adapte à chaque enfant concernant la durée, la fréquence, le mode de fonctionnement.
Je ne fais pas de groupe et je ne me déplace pas. C’est un choix qui est le mien.

J’ai peu de temps car j’ai 3 enfants : un ado précoce touché de surdouance (Tdah/tde léger), un enfant de 9 ans porteur de handicaps et un bébé plein de vie. Cette expérience de vie m’apport de nombreux et riches apports qui m’aident énormément dans ma pratique. Dans mon entourage proche, il y a beaucoup d’enfants « particuliers ». Avoir appris à connaitre et reconnaitre leur mode de fonctionnement me semble essentiel et incontournable pour bien accompagner les enfants qui nous sont confiés. Et cela : la vie en pratique ne s’apprend pas à l’école ni lors d’une formation. C’est l’importance différence entre la théorie et la pratique.

Arrive-t-on facilement à trouver des clients ?

La réponse est clairement non. Beaucoup de parents ont plus de facilité à amener leur enfant chez un psy (remboursé par la sécu ou la mutuelle). Un coaching a d’autres avantages mais ce n’est pas une habitude déjà pour les adultes, alors pour les enfants !

Par ailleurs, il n’est pas possible ici de considérer en coaché comme un client. Il ne s’agit pas d’un consommateur, il doit être volontaire, demandeur, engagé et actif.

Même lorsque l’activité est calme, voir inexistante (c’est souvent le cas pour les coach juniors, il faut savoir dire non ou prendre le risque de recadrer une demande.

Est-ce possible d’en vivre ?

Oui et non. Il faut savoir qu’en France, pour tout ce qui concerne le coaching en général (j’ai travaillé pour un organisme de formation en coaching) sur une session de formation, seuls 3 participants choisiront réellement d’essayer de devenir coach. Parmi eux 1 continuera au-delà de la première année.

Pour que le projet soit viable, il est important d’avoir suffisamment de fonds pour pouvoir vivre même si vous n’avez pas de revenu les 3 premières années. Et par la suite il est nécessaire d’avoir d’autres sources de revenus ou un(e) conjoint(e) qui gagne suffisamment sa vie pour que votre revenu serve uniquement à mettre du beurre dans les épinards.

Pour ma part, je pratique cette activité depuis 8 ans, et je travaille à mi-temps. Ce sont d’autres revenus complémentaires qui me permettent de faire perdurer mon activité. Il est à noter, par ailleurs, que la supervision de coach junior (toute spécialité confondue) alimente mon emploi du temps. Un bémol important : je fais peu/pas de démarche pour élargir ma clientèle. Compte tenu du temps que j’ai à allouer à mon activité, le bouche à oreille me suffit.

Quelles sont les méthodes pour développer son réseau ?

Ce sont les mêmes que pour toute autre activité : la publicité, le réseautage, le bouche à oreille…

Avantages et inconvénients majeurs

Avantages :

  • C’est un métier très nourrissant pour le coeur, l’âme et l’esprit. Il offre la richesse du coeur.
  • La possibilité d’avoir un emploi du temps flexible. Ainsi, il est possible de moduler comme bon nous semble ou presque.
  • Chaque accompagnement est plein de surprises. (J’adore ça ! Même si certaines sont moins agréables que d’autres)
  • Il y a peu de répétition, chaque enfant est différent. Chaque jour est différent (J’adore la variété, j’ai besoin de beaucoup de changement et de nouveautés
  • Chaque séance est imprévisible… même si notre mental cherche à nous faire croire que nous pouvons prévoir ce qui se passera lors de la prochaine séance… quelques rares fois ça marche (l’instabilité extérieure n’est pas un problème car j’ai une excellente stabilité intérieure)
  • C’est un Art de la relation où il est possible d’exprimer beaucoup de créativité.

Inconvénient :

  • Il doit s’agir davantage d’un sacerdoce qu’autre chose.
  • Il n’offre pas la richesse financière.
  • C’est un métier qui demande beaucoup d’énergie et d’attention.
  • On ne sait jamais à quoi ressemblera le mois suivant… ni la semaine suivante d’ailleurs.
  • Certains cas sont très difficiles à soutenir, il est important de savoir se couper émotionnellement parlant tout en restant sensible, empathique et bienveillant(e).
  • Il faut savoir accueillir tout et son contraire avec beaucoup de bienveillance même lorsque cela va en sens inverse de nos propres choix
  • Il faut savoir accueillir le fait que chacun a un rythme, un mode fonctionnement, une habilité sociable différente… et que certains enfants sont impactés par le manque de sérieux des parents qui « oublient » de les emmener en séance.

Que dire de plus ?

Bigli Migli

Le coaching est un métier sérieux et d’autant plus au contact des enfants. En coaching, nous travaillons sur le système de croyances, la psyché et de nombreux éléments qui touchent profondément l’être. Il est incontournable d’être très très vigilant(e). Cela ne s’improvise pas. Il ne s’agit pas juste d’écouter, de discuter et de donner des conseils. Il existe de vrais risques pour la personne accompagnée (l’enfant en l’occurence) si nous n’avons pas au préalable réalisé un profond travail sur soi. Les transferts, contre-transferts, projections… présentent de vrais risques. Il faut savoir s’observer pour ne pas se laisser prendre et savoir rapidement demander de l’aide en cas de difficulté à son superviseur.

J’espère avoir répondu à vos questionnements.

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2 commentaires sur “Devenir coach pour enfant

    1. Bonjour,
      Je n’ai pas d’organisme ou de formation à recommander. Néanmoins, ce que je peux vous partager, c’est qu’il n’y a pas de formation « toute faite » en tant que telle. La formation doit se faire en 2 temps
      – 1 formation de coach (RNCP avec processus de certification qui propose au minima 4 sessions de 3 jours en présentiel incluant un module sur les risques de la pratique)

      – 1 formation en psychologie avec une spécialisation en psychologie de l’enfant incluant les phases de développement (apprentissage, attachement, trauma, troubles de la personnalité, dys, tdah, tde…)

      Pas nécessairement dans ce sens là.
      Ce qu’il est essentiel c’est de bien intégrer que ce type d’accompagnement implique une grande responsabilité. Cette responsabilité est déjà énorme lorsqu’il s’agit de travailler avec la psyché d’un adulte. Elle est 1000 fois plus grande lorsqu’il s’agit d’intervenir durant la construction de l’être.
      Il n’est pas envisageable de faire de l’à peu près ou d’expérimenter (comme si c’était un jeu) sur l’enfant.

      J’espère que cela vous aidera à y voir plus clair.
      Je reste à votre écoute.
      Bien à vous,
      Lætitia

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