Comment avouer un mensonge et être pardonné.e ?

Dans les précédents articles abordant le thème du mensonge, nous avons abordé ce qui se joue et comment la boucle infernale se met en oeuvre. Aujourd’hui, la question qui se pose est comment avouer un mensonge pour rétablir la vérité et pouvoir être pardonné.e ?

Avant d’aller plus en avant, je vous partage que les liens vers les autres articles traitant du mensonge sont repris en bas de cet article.

Lac troublé  ©Julien Infante
Dévoiler la vérité, dissiper le mensonge

Vous avez décidé d’avouer un mensonge ? ou vous y songez fortement ?

Bravo ! C’est déjà un très bon point car l’intention de rétablir la Vérité est une belle intention. Cela demande du courage. Mais, en toute honnêteté, il vaut mieux avouer un mensonge de notre plein gré plutôt qu’il soit dévoilé par un autre biais.

Pour autant, l’intention de le faire en étant animé.e par autre chose que la peur ou l’anticipation des désagrément est bien plus valorisable, beau et loyal.

Comme on dit très justement :

Mensonge avoué à moitié pardonné

Alors, bien sûr, cela ne suffit parfois pas. Mais c’est toujours plus bénéfique que de rester dans la passivité ou laisser les choses pourrir ou s’amplifier jusqu’à ce que cela nous explose au visage.
A ce moment, nous pourrons nous raconter un nouveau mensonge qui serait que nous ne l’avons pas vu venir ou que nous ne comprenons pas d’où cela vient ou comment on en est arrivé là. Ce serait un horrible mensonge que nous nous ferions à nous-même. Autant nous avouer à nous-même la vérité plutôt que d’en faire un mensonge.

Comme nous le savons tous parfaitement (ou pas), à moins d’être dans un déni malsain, la vérité finit toujours par être découverte.
Alors autant la dévoiler nous-même et avouer un mensonge qui est le nôtre avant d’avoir trop creusé notre propre trou. Le mot qui venait spontanément à mon esprit était tombe mais je ne le trouve pas très joli. Mais pour autant, c’est bien de cela qu’il s’agit. En perdurant dans notre mensonge, nous creusons la tombe de notre relation à l’autre ou aux autres.

L’honnêteté est de mise

Avant toute chose, vérifiez que votre démarche est honnête et sincère.
Prenez bien soin de retracer l’historique en toute honnêteté entre vous et vous-même, en votre âme et conscience.
Il est important, déjà, que vous vous avouiez tout déjà à vous-même.
Sans chercher à vous leurrer, à alléger votre faute, à transformer certains faits, à vous offrir de l’esbroufe.

Oiseaux du paradis  ©Julien Infante

Commencez par regarder la vérité en face.

Attention, pas notre vérité mais la Vérité, celle qui nous déplait, celle qui ne nous fait pas plaisir et n’arrange pas notre ego.
La vérité pleine et entière.
Telle qu’elle est réellement avec honnêteté.

Oui, ce n’est pas facile et confortable, mais c’est nécessaire.
Car tant que nous ne serons pas prêts à regarder la vérité en face, il ne nous sera pas possible de l’accepter et donc de la dévoiler au monde… qui peut se limiter à l’autre d’ailleurs.

Pour le reste, voici quelques conseils pour avouer un mensonge de manière efficace et augmenter vos chances d’obtenir le pardon de l’autre personne.

Voici quelques étapes que je suggère de suivre.
Chacun.e sera ensuite libre d’utiliser son libre arbitre tel qu’il le souhaite :

1- Se préparer mentalement en travaillant notre état d’esprit (mind set)

Avant de procéder à l’aveu, prenez le temps de réfléchir à votre mensonge, à ses conséquences et à vos motivations. Soyez prêt.e à assumer pleinement la responsabilité de vos actes. Comme nous l’avons vu précédemment. Ce point est incontournable. Tant que nous n’aurons pas pris responsabilité pleine et entière de notre créature : notre mensonge, nous n’irons nulle part.

2- Choisissez le bon moment et le bon endroit pour avouer

Trouvez un moment où vous et la ou les autre.s personne.s concernée.s pourrez discuter en privé, sans interruptions ni distractions. Le lieu est essentiel.

Dans l’idéal, choisissez un endroit neutre ou qui vous relie à des moments positifs d’authenticité partagée. Assurez-vous que l’atmosphère soit calme et propice à une conversation sérieuse.

Prendre son envol  ©Julien Infante

3- Soyez honnête et direct.e, tout en douceur et avouer le.s mensonge.s

Ne prenez pas le parti de tourner autour du pot.
Vous pouvez bien sûr prendre la température générale en demandant à chacun.e comment il se sent pour jauger de la justesse du moment et des difficultés contextuelles que vous n’auriez pas prévues.
Posez-vous aussi la question pour vous-même. Votre propre météo étant essentielle à connaitre avant de vous lancer pour ne pas vous aventurer dans des territoires trop dangereux si vos conditions et ressources internes ne sont pas disponibles ou de mobilisables.
Puis, lancez -vous avec confiance et honnêteté.

Lorsque vous abordez le sujet, soyez sincère et transparent. Admettez votre mensonge clairement, sans minimiser ni justifier vos actions. Exprimez vos regrets sincères pour avoir menti. Et demandez sincèrement pardon de tout coeur. Ici, il n’y a pas la place pour de fausses excuses ou pour un faux repentir.

4- Assumez la responsabilité

Reconnaissez que vous avez eu tord et que vous avez porté préjudice à l’autre ou aux autres personne.s concernée.s en mentant. Et surtout, acceptez la pleine responsabilité de vos actions. Montrez que vous comprenez l’impact de votre mensonge sur elle.s/lui/eux.

5- Exprimez vos excuses sincères

Faites preuve d’empathie en exprimant à quel point vous regrettez d’avoir menti. Et soyez fondamentalement sincère. Il n’y a pas de place ici pour un nouveau mensonge ou pour une tentative de manipulation. Sinon, cela reviendrait à souffler dans un violon. Montrez que vous comprenez que la confiance a été brisée et que vous compatissez avec les émotions de.s l’autre.s personne.s.

6- Soyez prêt à écouter et à encaisser

Vue sur la grotte  ©Julien Infante

Après avoir fait votre aveu, laissez l’.es autre.s personne.s réagir et exprimer ses/leurs sentiments.

Écoutez attentivement ses/leurs préoccupations et ses émotions sans les interrompre.

L’empathie et la compassion sont extrêmement importantes.

Montrez que vous êtes prêt.e à prendre en compte ses/leurs sentiments et que vous êtes déterminé.e à assumer vos fautes.

7- Montrez votre engagement à changer

Faites savoir à l’.es autre.s personne.s que vous êtes déterminé.e à changer vos comportements et à regagner sa/leur confiance. Expliquez quelles mesures concrètes vous comptez prendre pour éviter de mentir à l’avenir.

Et après avoir avoué un mensonge, combien de temps attendre pour être pardonné.e ?

Après cela, donnez-lui/leur du temps. Comprenez que le pardon ne peut pas être instantané. Respectez le besoin de l’autre personne ou des autres personnes de prendre du temps pour réfléchir et guérir psychologiquement et émotionnellement. Ne la/les pressez pas de vous pardonner immédiatement.

Rappelez-vous que chaque situation est unique, et il n’y a pas de garantie absolue que vous pourrez ou non recevoir leur pardon. Cependant, en suivant ces conseils, vous montrez votre engagement à corriger vos erreurs et à reconstruire la confiance.

Vue sur le lac ©Julien Infante

Merci à Julien Infante pour ses photos qui illustrent cet article. Tous les droits lui sont réservés.


Vous ressentez le besoin de travailler ce point en conscience et souhaitez un accompagnement ?
Il est possible d’en requérir un ici.


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