La surprise, exhausteur de saveurs de Vie

Pour Vivre en Paix, vivons cachés – dit l’adage.
Je lui donnerais plutôt raison mais en même temps, d’un autre coté, en prenant un contre-pied, je dirais pour Vivre en Paix, acceptons de faire de la surprise une amie.
Pourtant, il n’est pas si simple d’accepter d’être surpris.e.
Alors, pourquoi devrions-nous oser lâcher-prise sur le contrôle de notre vie et nous laisser aller à accueillir la surprise ?

La quête de liberté génératrice de limitation à être surpris.e

Je fais partie de ces êtres qui ont une affection toute particulière pour la liberté.
Mais, avec les années, je me rends bien compte que l’attraction pour la liberté a ses limites.
Et, j’observe que sous prétexte d’aspirer à la liberté, beaucoup s’enferment dans des schémas et des croyances qui ne les poussent que vers une liberté extérieure illusoire.

En effet, lorsqu’on observe leur intériorité, la liberté est leur prison dorée qui les coupe de tout un panel d’expériences de vie.
Ce qui se révèle bien triste.

Sous prétexte de liberté, on s’interdit souvent de vivre une expérience qu’on se prétend à soi-même être connue.

Alors que nous pourrions accepter de nous laisser surprendre par le fait qu’en changeant ne serait-ce que notre état d’esprit, toute l’expérience pourrait ainsi se révéler bien plus joyeuse et nourrissante.

Comment serait-ce possible ?
Simplement parce qu’intérieurement, nous nous laissons nous ouvrir à la surprise et à l’inattendu.

Prétendre que quelque chose est connu est tout simplement un mensonge que nous nous faisons à nous-même.
Car chaque expérience est intrinsèquement unique.

Nous pourrions tout bonnement prendre l’exemple de la méditation.

La méditation assise et immobile, yeux fermés dans le silence dans le même espace que les X précédentes fois, nous offrira, une nouvelle fois, une expérience autre.
Pourtant, sur le papier, c’est toujours la même chose.

Mais alors, qu’est-ce qui fait que l’expérience va être différente ?

Parce qu’il n’y a pas d’attente.
Nous sommes simplement ouvert.e, dans l’accueil de ce qui se présentera sans savoir d’avance de quoi il s’agira.

Alors évidemment, je mets un bémol ici.
Comme vous pouvez le comprendre, je ne parle pas ici des cas qui concernent ceux qui pratiquent des techniques de méditation.
Car en répétant les mêmes techniques et étapes point par point, il y a peu de place pour la surprise ou l’inattendu.
Il n’y a qu’une succession d’un processus connu et éprouvé.
Ce dont je parle ici, c’est de méditation réceptive ou de contemplation.

Ce que j’ai découvert, au travers de mes pérégrinations intérieures et extérieures, c’est que la véritable liberté émerge d’un mélange de renoncement au contrôle et d’acceptation à être surpris.e.

La surprise est une des rares émotions connotée positivement…

Enfin, pas pour tout le monde semble-t-il !

Selon moi, les émotions ne sont ni positives ni négatives.
Elles sont l’expression de réalités vécues intérieurement qui cherchent à attirer notre attention.

Le cri ©Lætitia TRILLEAU

La surprise en soi est neutre. Ni bonne ni mauvaise, ni joyeuse ni triste.
Elle est issue d’un élément qui se manifeste, émerge, ou se dévoile.
Le reste dépend de comment nous l’accueillons et de comment nous choisissons de le connoter.

Mais se laisser surprendre peut être vécu pour celles et ceux qui se laissent gouverner par leur mental (leur cerveau bas) comme un risque inenvisageable et de fait inacceptable.
Il n’y a qu’à regarder autour de soi.
Certaines personnes ont une sainte horreur des surprises alors que d’autres adorent cela.

Personnellement, pour rien au monde je ne voudrais découvrir une surprise avant que son temps soit venu.
La surprise est souvent autant voir plus satisfaisante que ce que l’objet qu’elle accompagne.

Il n’y a qu’à faire une rétrospective.

Qu’est-ce qui vous offre le plus de joie ?

L’adrénaline et le suspens avant l’ouverture d’un cadeau ou le cadeau lui-même ?
Chacun.e aura sa propre réponse et elle sera juste en fonction de qui il/elle est.

Beaucoup d’autres nous se sont laissés prendre au contrôle comme biais de sécurisation et de préservation de soi et de nos projets.
Cela peut fonctionner, mais cela a de véritables limites.

Photo by Fernando Arcos on Pexels.com

La première est la dépense énergétique et le niveau de stress que cela inflige au mental et au corps.
Les deux ayant un impact l’un sur l’autre d’ailleurs.
Il s’agit en vérité d’un piège abscons qui nous coute toujours plus et ne nous garantie absolument rien en dehors de l’illusion de contrôler la vie.

Or, le contrôle de la vie est tout aussi absurde que croire que nous sommes en capacité de contrôler la Nature !
C’est une hérésie.

D’ailleurs, lorsque nous sommes honnêtes, nous pouvons rapidement nous rendre compte que nous n’arrivons bien souvent déjà pas à nous contrôler nous même.
Ou, lorsque nous y parvenons, observons combien de temps cela dure et ce que cela nous coute !
A quel prix !

Cela nous rend généralement morne, triste, vide…
Le résultat est de faire de nous un être fade, éteint, ou apparemment lumineux mais sous la couche de vernis, c’est bien triste !

Le résultat est donc un être vide, qui vit un mal-être inexplicable car il n’est pas nourrit intérieurement.
Le coeur est lourd et marche au ralenti pendant que notre âme pleure en constatant l’éloignement qui nous sépare de la Vie.

La surprise comme baume au coeur

Ce qui nourrit notre coeur, c’est d’y accueillir la Vie.
D’être traversé.e et nourri.e du flux de la Vie.

Or, cela implique que nous nous laissions dériver sur le fleuve de la Vie et d’avoir confiance.
C’est alors le souffle de vie qui nous dirige sur les eaux de la Vie.
Acceptons que nous ne contrôlons rien.
Ce sont des forces plus grandes que nous qui sont à la barre.

Deux possibilités s’offrent alors à nous :
– se laisser surprendre et se réjouir des surprises que nous rencontrerons
ou
– nous débattre comme un diable pour essayer de reprendre la main et se raconter que nous pouvons dévier le courant et contrer le vent.

De là à dire qu’alors nous nous retrouvons dans la position de Don Quichote.
Il n’y a même pas un pas à faire !
Mais l’orgueil rend aveugle… et sourd !

Accepter d’accueillir les surprises la Vie permet de vivre en Joie

Vous savez ce qui enlève toute forme de saveur à la Vie ?

Savoir ce qui va se passer, savoir ce qu’il adviendra dans le futur.
Vous ne me croyez pas ?
Je peux vous en parler d’expérience.
Savoir, comment les choses vont tourner et finir, est la pire chose qu’il pourrait vous arriver.

Pourtant, combien de personnes consultent des voyants, médiums, pythies,… pour connaitre l’avenir !
C’est assez affolant.
Alors, certes, je comprends pourquoi et parfois, je me laisse prendre au mirage de cette solution illusoire.
On a peur, on ne veut pas se tromper, on ne veut pas prendre des risques démesurés, on refuse de s’investir dans une nouvelle relation qui pourrait être sans lendemain, ou une nouvelle entreprise qui serait vouée à la faillite…
C’est très humain.

Mais refuser de ne pas savoir d’avance ou refuser de s’investir sans connaitre le résultat, c’est refuser le jeu de la Vie

Qu’est-ce qui donne du goût et de la saveur à la Vie ?

C’est l’adrénaline, le suspend, les papillons dans le ventre…
Or tout cela n’existe que parce que nous nous préparons à ce qui pourrait advenir… en en connaissant pas la saveur qu’aura la surprise de ce qui va se révéler être avec le temps.

Vous savez ce qu’il y a de pire que de s’investir dans une relation qui pourrait n’être que temporaire ?
C’est de ne pas y goûter. Ou pire encore y goûter en sachant que dans 6 mois cela finira par ceci ou cela.
Car alors on n’a même pas l’occasion de goûter à la saveur de la nouveauté, de la découverte, de la rencontre, à ce qui est beau, partagé, pleins de bonnes intentions et d’attentions. Tout est déjà entaché des affres de la fin.
Or savez-vous qui vit cela : les clair-voyants.

Il m’a souvent été demandé pourquoi j’ai refusé de développer ce don.
Hé bien, c’est notamment parce que je veux goûter aux saveurs de la vie.
Je tiens à ne pas savoir.

Comment se réjouir d’une chose dont on connait déjà la fin ?
De quelle manière serait-il possible de profiter de quelque chose alors que sa mort se manifeste en même temps que sa naissance ?
Comment pouvoir en profiter alors que l’épée de Damoclès de la prédiction est déjà sur notre tête prête à tomber ?

C’est tout bonnement impossible, à moins de developper un dédoublement de la personnalité, une capacité à se dissocier de soi-même selon notre bon vouloir ou développer une expertise du déni sélectif choisi.
Et même comme cela, l’illusion, le voile que nous nous imposons à nous-même n’est pas suffisant pour faire le job et c’est très fatigant.
Cela reviendrait à vivre dans une dissonance constante et perpétuellement renouveler.

Bref c’est une configuration pour vivre l’enfer éternel.

Alors réjouissons-nous d’être surpris.e et de ce que nous offre la Vie ici et maintenant !

Certains éléments ne sont pas conformes à vos plans ?
Vous avez deux possibilités :
lutter contre et ainsi les renforcer
ou
– accepter ce qui est et revoir vos plans en les adaptant à ce que la vie vous propose.

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Vous vouliez prendre la route de droite mais elle est barrée ?
Est-il nécessaire de vouloir perdre du temps et de l’énergie à lutter et ronchonner en attendant d’elle réouvre comme par magie ?

La pensée ne résout rien, elle ne fait que nier ou différer un problème auquel il faudra nécessairement se confronter lorsque nous accepterons de voir la réalité en face.
Et il serait urgent que nous choisissions rapidement de le faire.
Que ce soit pour notre propre bien mais aussi pour celui des autres.
Car ce qui n’est pas juste pour Soi, ne l’est pas plus pour l’autre même si pour le moment il/elle en tire ce qui semble être un bénéfice.
Mais qui en réalité ne fait qu’approfondir sa dette karmique.

Peut-être est-il préférable d’accepter dès le moment ou l’information nous est donnée que le chemin que nous avions souhaité pour soi est en travaux et qu’il va falloir emprunter une autre route que nous ne connaissons peut-être pas.
Ce sera l’occasion de la découvrir ou de s’offrir l’opportunité de la redécouvrir autrement.
Car rien n’est immuable. Tout change, tout le temps, constamment.

Je vous laisse faire votre choix entre la surprise de la nouveauté ou le fade du choisi

Personnellement je me réjouis de découvrir une autre voie et les surprises, richesses, curiosités, etc… qu’elle pourrait offrir.
Même si j’avoue que parfois, ce n’est pas très confortable pour moi de m’y résoudre.
Il y a en premier lieu de la résistance, mais tout de suite après vient la résilience.

Alors certes, ne croyez pas que je suis naïve ou une extraterrestre, je me suis déjà fatiguée avec l’autre possibilité.
Je me suis usée à vouloir contraindre l’univers à ma volonté.
Croyez-moi sur parole : ça ne fonctionne pas.
Ou si, parfois cela se met en place très temporairement.
Puis, vient le retour d’élastique qui est généralement douloureux ou destructeur.
Après, libre à vous de le tenter par vous-même.
C’est le propre du libre arbitre.

D’expérience, je peux vous partager que c’est usant et pas très confortable d’être en lutte constante la tête dans le mur pour qu’il nous fasse place.
A quoi bon lutter s’il ne s’ouvre pas ? Ne vaut-il mieux pas trouver un autre chemin même s’il nous parait plus couteux ? D’autant plus que le coût est totalement subjectif puisque nous ne prenons jamais en considération le cout de la dépense énergétique perpétuelle. C’est une véritable fuite que nous ne percevons pas à l’instar de la grenouille dans la casserole.

Vous ne connaissez pas l’histoire de la grenouille ?

Il est raconté que si l’on plonge subitement une grenouille dans de l’eau chaude, elle s’échappe d’un bond.
Alors que si on la plonge dans l’eau froide et qu’on porte très progressivement l’eau à ébullition, la grenouille s’engourdit ou s’habitue à la température pour finir ébouillantée.
Ainsi, elle ne se voit pas cuire et finit par en mourir.

Il en est de même dans ce phénomène de lutte interne

Pour éviter d’expérimenter une quelconque situation qui nous amènerait à être surpris.e ou à nous confronter à un imprévu.
Nous préférons lutter pour persister sur le chemin que nous voulons pour nous.

La dépense énergétique qui se met alors en mouvement, telle une micro fuite d’eau est insidieuse, presque imperceptible, au début tout au moins, mais constante.

Au fil du temps, un fossé se creuse entre la perte qu’elle génère par rapport aux ressources que nous pouvons générer. En effet, pendant tout ce temps, nous ne pouvons nous résoudre à nous ressourcer car cela impliquerait de lâcher prise et donc d’abandonner la lutte.

Et cela, quant bien même nous nous racontons que tout va bien, qu’on est zen, que tout va pour le mieux puisque nous persistons sur la lancée que nous avions déterminée…
Bref, malgré le déni qui nous cache la vérité.

Petit à petit, nous nous épuisons et mourrons.
Soit intérieurement car coupé.e du flux de vie.
Soit de maladie, accident, dépression, burn out… ou tout simplement car notre temps est venu.
Mais durant tout le temps qui se sera écoulé, nous auront exister sans avoir pu vivre, sans Paix, ni Joie, ni Amour.
Uniquement dans une apparence fictive.
Cela aura pu nous amener à exister dans un paix faite de vide, une joie fade et morne, un amour éteint.
Bref, une vie sans saveur mais d’apparence maitrisée et sécure… sur le papier.

Quel triste sort !

Ne vaut-il pas mieux, à ce compte là accepter de se laisser surprendre par la vie ?
Vous pourriez bien aimer vivre en vous nourrissant de surprises, voire adorer cela !
Si, si !
L’avantage de la surprise, c’est qu’elle a toujours un goût différent et nous permet de varier les saveurs de la vie.
Ce qui évite de toujours gouter les mêmes… ce qui rend la vie fade et morne.

Est-ce que vous êtes prêt.e à vous laisser aller à découvrir les surprises que vous réserve la Vie pour votre plus grand bien ?

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