Comment tuer une entreprise qui réussit ?

Contrairement à ce que nous pourrions penser, tuer une entreprise qui réussit est beaucoup plus facile que ce que nous pourrions penser. Je vous propose de découvrir comment tuer une entreprise qui réussit en 10 points.

Beaucoup se posent la question de comment faire pour que mon entreprise soit un succès et galerent à y arriver. Mais une fois l’objectif atteint, une fois que l’entreprise roule, il n’est absolument pas l’heure de se relâcher. Avant même cela, il aura été important d’avoir posé les bonnes bases :

1- Oublier de définir un projet de l’entreprise

Si votre projet était : “subvenir à mes besoins”, vous risquez de rapidement vous frotter à la lascivité. Car, si votre entreprise ne porte pas un sens qui ait de la valeur, une fois que vous aurez levé la tête du guidon, vous n’aurez qu’une envie : passer à autre chose, faire le travail buissonier… l’avantage, c’est que vous aurez toutes les motivations nécessaires pour apprendre à déléguer un max et à ne surtout pas vous rendre indispensable. Ce qui est déjà un très bon apprentissage !

Mais, attention, avec le manque de sens de l’entreprise, il sera complexe de mobiliser les meilleures compétences des personnes à qui vous délèguerez. De même, obtenir d’eux une motivation autre que “subvenir à mes besoin” ne sera pas une mince affaire. Bref, tout ce petit monde risque d’expérimenter l’apathie vis-à-vis de cette entreprise. Sa seule planche de salut est d’être positionnée sur un marché où la demande est plus importante que l’offre et de croiser les doigt pour que cela dure très très longtemps. Ainsi, personne n’aura le moisir de se sortir la tête du guidon et donc de se poser des question sur le sens de son travail. Si votre but est de tuer une entreprise et que vous êtes sur un marché en recession, le temps fera son office. Vous n’avez plus qu’à laisser faire

Le projet d’entreprise est ce qui lui donne un sens.

Sa raison d’être est alors plus grande que ce qu’on y fait. Ce projet d’entreprise sera une excellente base pour motiver, rassembler et fédérer les forces vives de l’entreprise : les individus qui la compose et la font vivre. Alors si vous négligez ce point, vous êtes en bonne voie pour tuer une entreprise !

Il y a aussi un autre syndrome dans ce cas, l’incapacité à grandir. Lorsqu’une petite entreprise qui réussi doit grandir. D’abord, l’entrepreneur est seul, puis, un prend une assistante, un technicien ou deux et jusque-là, tout va bien. Mais, écrasé de travail, il est obligé de déléguer et grandir… mais accueillir une nouvelle personne implique d’avoir encore plus de commandes. Si l’embauche se fait mais que le dirigeant ne fait pas le nécessaire pour obtenir plus de contrats pour contrôler ce qui se fait en interne, c’est une mort rapide qui est assurée.

2- Se rendre indispensable

Si le dirigeant souhaite démesurément garder un controle total, alors cette entreprise est déjà prête à mourir. Si rien ne peut se réaliser ou être validé sans son aval, l’entreprise a déjà un pied dans la tombe. Le chef d’entreprise crée un goulot d’étranglement qui va ralentir les activités de l’entreprise et l’amener à s’étrangler. Le dirigeant s’assure d’ailleurs ainsi sa propre perte personnelle. C’est comme s’il avait déjà signé pour un burn out ou un accident qui mène assurément son entreprise à l’abattoir.

Mais, avant cela, il suffit qu’il prenne des vacances, soit malade, soit victime d’un accident de la vie… s’il est consciencieux, il s’interdira d’ailleurs cela en entretiendra son épuisement physique et mental.

Il peut aussi arriver que le hasard l’amène à tomber démesurément amoureux… ou qu’il ait précipitamment la tête ailleurs pour un long moment, et c’est fini. L’entreprise est morte asphyxiée.

Ce syndrome peut aussi être appliqué à un élément star de l’entreprise : directeur commercial, directeur technique, directeur financier… On cherche alors à le valoriser, lui, uniquement n’allouer aucune possibilité d’avancement ou de formation aux autres personnes de l’entreprise.

3- Faire de la rétention de savoir

Plus vous faites de la rétention de savoir et moins les ressources humaines pourront évoluer et s’améliorer. Cela permet aussi de faire perdre du temps à tout le monde en recherche d’information. C’est aussi intéressant pour reproduire at vitam eternam les mêmes erreurs et éviter toute forme d’amélioration. C’est pour cela qu’aucune ressource ne doit être allouer à un service qualité ou de communication interne. Evitez absolument les forums, faq ou wiki en interne.

Cette rétention d’information peut aussi se manifester sous une autre forme : si les personnes qui composent l’entreprise ne transmettent pas leur savoir et savoir-faire. Si elles sont sujettes à la rétention de savoir de peur d’être évincées. Vous serez alors certain(e) que si un senior quitte un service, le service est voué à décrépir. Favoriser le faire sans réfléchir et le faire comme on t’a dit est la promesse d’une mort lente mais assurée. Eviter toute forme de compagnonnage ou de parrainage des jeunes recrues.

4- Déresponsabiliser les équipes

Pour tuer une entreprise, il est essentiel et incontournable de déresponsabiliser les équipes. En leur retirant tout pouvoir décisionnel, vous êtes sur(e) de les paralyser. C’est comme si chaque personne se retrouvait pieds et point liés parfaitement dépendante d’une autre. Se retrouvant sans pouvoir, la personne va voir, petit à petit son estime de soi chuter en flèche. Elle va se sentir incapable, inutile et incompétente. Petit à petit tout forme d’enthousiasme, de vie ou d’énergie va la quitter. C’est comme si elle se retrouvait dans un placard. Faites-lui croire qu’elle est incapable et retirez-lui des tâches. Elle pourra se sentir humiliée ou non, mais dans tous les cas, la dépression la guette. Sans la considération de ces compétences, la personne vit une petite mort. Et, l’entreprise se vidant énergétiquement de forces vives devient une coquille vide qui ne va pas tarder à voir ses activités paralysées.

5- Ne pas considérer les ressources humaines comme étant composées d’humains uniques et remarquables

Dans les entreprises, il règne cette conception étrange qu’elle doit se construire comme un mur dont les pierres (chaque individu) devraient être parfaitement calibrées à l’identique. Histoire que personne ne se fasse remarquer et qui surtout n’ose s’exprimer au-delà de sa fonction qui correspond à un emplacement bien défini et limité qu’il serait inacceptable de dépasser.

Le recrutement prend ici tout son sens stratégique. Prenez soin d’embaucher des personnes dénouer d’ambition avec une tendance peureuse et introvertie. Privilégiez les embauches selon les diplômes que selon les qualités de l’individu et les profils jeunes avec peu ou pas d’expérience ou des séniors réfractaires à tout changement.

Si la personne est anti-sociale a mauvais caractère ou peur des autres, c’est encore mieux.

Ainsi, l’entreprise se prive d’opportunités de développer des potentiels endormis et prend bien soin de se préserver de toute forme d’innovation.

L’avantage, c’est que personne n’est indispensable puisque chaque pierre peut-être remplacée par une autre calibrée à l’identique. Pierre veut s’en aller ? Ce n’est pas un problème, on va embaucher un autre Pierre.

6- Limiter la communication sociale et humaine

Ne surtout pas favoriser les échanges entre les personnes ni entre les services. La communication interne limitée est le biais le plus important de conflits, incompréhension, manque d’engagement des équipes, colère et frustration dans une entreprise. Les commérages, le téléphone arabe, les bruits de couloirs… sont de très bonnes mines anti-personnel. Les suppositions et interprétations de demi-vérités ou de véritables faussetés sont une gangrène inégalable pour la création de psychoses de groupe. Les ressources humaines auront au moins loisir à partager quelque chose de commun.

Une des meilleures bombes à retardement est d’arriver au point où les employés apprennent ce qui se passe dans leur entreprise par des personnes extérieures à celle-ci ou par la Presse. Si vous y arriver, la bombe va prochainement explosée. Félicitations.

7- Ne surtout pas stimuler l’Intelligence Collective

La magie de l’Intelligence Collective est de trouver des solutions à toute forme de problématique et d’amener à l’innovation créative et/ou inspirée. Elle serait un remède inacceptable qui empêcherait la mort de l’entreprise. Elle est à éviter à tout prix si vous voulez tuer une entreprise !

Si vous voulez en savoir plus sur ce remède à ne surtout pas utiliser : L’intelligence collective au cœur de l’évolution de l’entreprise

8- Pour être sûr de tuer une entreprise, misez sur la peur du changement

L’humain a par nature peur du changement. Sa résistance naturelle au changement est le reflet de son ego humain qui a peur de mourir. Or, cette peur de mourir le paralyse dans un champ environnemental volontairement limité par lui-même pour éviter que des choses nouvelles puissent impacter ses routines maitrisées, calibrées et controlées. En entretenant cette émotion de peur et en recherchant à l’exacerber, vous pourrez manipuler aisément les plus faibles qui feront tout pour éviter un changement. C’est d’ailleurs grâce à cela que dans certaines vielles entreprises familiales, on communique encore par fax !

9- Misez sur les innovations foireuses

Ce point découle des précédents mais en utilisant l’innovation comme pivot inversé. Habituellement, une innovation aide à améliorer la santé de l’entreprise mais vous pouvez aussi choisir d’innover dans un sens où l’échec est garanti. Ainsi, vous vaccinerez vos employés à toutes autres tentations ou envie de changement. L’idée est de trouver un produit ou un service à développer qui va dans le sens contraire à la demande de votre marché, votre cible et de ses convictions. Vérifier que les commerciaux et marketeux de vos équipes soient mauvais, on ne voudrait pas qu’il fassent rater votre plan de sabotage. Votre projet, idéalement doit demander beaucoup d’investissements en heures et en énergie. Expliquer à chacun qu’il devra faire des heures supplémentaires non payées contrairement. Et faites en sorte des leur soustraire toute forme d’autonomie et d’appuyer un max sur le phénomène de goulot d’étranglement. Pour couronner le tout, mettez la pression à votre équipe en lui fournissant un délai intenable et en favorisant l’harcèlement moral. Vous pouvez aussi donner des tâches urgentes à réaliser à des personnes que vous savez totalement incompétentes pour cela.

10- Ne pas communiquer, ne plus réaliser de démarches pour se faire connaître

Les entreprises qui réussissent et qui sont leader sur leur marché font couramment cette erreur, elles pensent être suffisamment connues pour se passer de publicité ou de travail sur l’image ou la notoriété. Elles laissent alors délibérément la place à d’autres entreprises agressives commercialement parlant, qui pourront les dépouiller de leurs parts de marché en amenant ou non de l’innovation. Ce silence en terme de communication laisse aussi la place aux ragots et autres scandales de rue. Ne pas communiquer est une très douce manière de disparaître. Ne pas définir de relation client gagnant-gagnant aide aussi à écourter les clients fidèles sur le long terme.

Joker : Intégrer un nouvel élément perturbateur

Il vous suffit d’intégrer un élément et cela suffit. Choisissez un pervers manipulateur. Il a l’habit du parfait employé ou cadre. On lui donne l’apparence d’un agneau mais il s’agit d’un loup qui traumatise toute l’équipe, élément après élément. Toutefois une personne qui n’est pas compatible avec un de vos élément clé suffit à éliminer toute forme d’équilibre relationnel dans l’entreprise.

Si vous parvenez à appliquer ses points, félicitations  vous êtes un serial killer d’entreprise

Voilà donc toutes les pistes pour tuer une entreprise qui réussit. Il est évident que cet article est une parodie d’humour sarcastique. Mais, j’ai tellement vu et entendu appliqués ces principes de fonctionnement que je me raconte intérieurement que cet article pourra aider des dirigeants et managers bienveillants et éveillés à mettre en oeuvre totalement le contraire.

Il y a aussi des points plus complexes qui sont de l’ordre de la stratégie de développement qu’il serait trop long de détailler ici. La stratégie d’entreprise relevant du cas par cas.

Pour celles et ceux qui voudraient s’investir à ne surtout pas appliquer les points ci-dessus, je propose des accompagnements individuels pour dirigeants et managers en cabinet. Il existe aussi des accompagnements d’entreprise. Pour

Je vous souhaite un semaine douce et agréable remplie de réalisations et de satisfactions individuelles et collectives.

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