Ces temps-ci je rencontre beaucoup de personnes qui ne savent plus prendre le temps. Je suis frappée par cette conduite généralisée qui consiste à vouloir avancer coute que coute. Certains disent même quoi qu’il en coute.
Quant bien même je perçois et comprends ce qui nous pousse à choisir que même si je ne sais pas où je vais, je continue d’avancer coute que coute.
Aujourd’hui, j’ai l’inspiration d’explorer cette stratégie humaine qui correspond en réalité à plusieurs processus qui parfois se mêlent et s’entrecroisent.
Pour éviter d’avoir l’impression de procrastiner, je continue d’avancer
C’est en tout cas la première piste qu’il me vient à l’esprit d’explorer. Car la procrastination a été diabolisée.
Moi-même, il y a quelques années, je la voyais comme une mauvaise chose.
Elle est montrée du doigt comme une pratique honteuse.
On la perçois comme un mélange de manque de motivation, comme un abandon, un échec, une faiblesse… de la paresse mêlée d’incompétence et saupoudrée d’incapacité à trouver des ressources adaptées.
Or, en stigmatisant ainsi la procrastination, on a coupé l’humain d’une grande source d’inspiration, de créativité et du pouvoir d’accéder à sa profondeur.
Ce qui caractérise la grande majorité des génies des temps passés qui ont été les révélateurs de grandes inspirations et découvertes, c’est qu’ils avaient du temps pour s’adonner à leurs expériences; ou pour laisser vagabonder leur esprit.
Ils avaient la possibilités de pouvoir bénéficier du temps nécessaire pour être touchés par la grâce de l’inspiration ou de la révélation.
Alors qu’aujourd’hui, en premier lieu, nous n’avons plus le temps. Nous n’avons de temps pour rien si ce n’est pour faire le légume devant netflix, les réseaux sociaux ou des petits jeux répétitifs.
Et, en deuxième lieu, alors que nous sommes dans le flou le plus total nous continuons à avancer à l’aveugle coute que coute sans s’autoriser à s’arrêter. Car ce serait mal vu, jugé… nous serions montré.e.s du doigt. Enfin, en tout cas, c’est ce que nous croyons. Mais cela n’est que le regard sur nous que nous conférons aux autres et cela parle de nous, pas d’eux.
Je ne vois et ne perçois plus rien de clair… je continue d’avancer !
La question est pourquoi ?
Pourquoi est-ce que je continue d’avancer alors que je ne sais pas où je vais ?
En réalité, je connais la réponse :
Si je continue à avancer, à un moment donné, je vais bien trouver quelque chose !
Sauf que oui et non.
Si je suis dans un milieu hostile et que je suis perdue, quelle serait la meilleure stratégie ?
Rester sur place ou avancer ? Cela dépend clairement du milieu.
Un jeune homme, il y a quelque temps s’est perdu dans la forêt. Il a fait ce choix de vouloir continuer à avancer coute que coute. Alors qu’il savait qu’il était perdu et ne savait pas où il allait. Le triste résultat est qu’il est tombé dans un fossé et est mort sur le coup.
Cela pourrait arriver à tout le monde et n’importe qui.
Il n’était pourtant pas dans ce que nous pourrions nommer un environnement hostile. Il était dans une forêt en Italie. Le milieu est bien plutôt accueillant que la forêt amazonienne ou la brousse africaine.
Robinson s’est perdu sur un ile. Il n’a pas chercher à avancer coute que coute. D’ailleurs, il ne savait pas s’il était sur une ile ou un continent au départ.
Alors, il a choisi d’établir un point de ralliement. Il s’est créé un camp de base et à exploré au fur et à mesure en sécurisant l’espace. Il a survécu des années.
Shackleton a survécu près d’un an au pole Sud alors qu’il s’est retrouvé coincé dans la glace au pole Sud.
Pour cela il a choisi de tout laisser derrière lui et d’avancer
Mais lui n’était pas seul, il avait constitué une équipe d’adultes prêts à mourir au cours de cette expédition. Et, il avait étudié le terrain avant de partir. Il savait où il s’aventurait. Avant de démarrer l’expédition, il s’était préparé à se retrouver dans un milieu hostile dans lequel le froid et les vents mortellement glacés seraient de la partie. Il avait donc le bon équipement et l’état d’esprit adéquate.
Savoir où on est pour savoir où on va
Savoir d’où l’on vient pour savoir où on va.
Cette règle est essentielle. Elle fait toute la différence.
Si nous n’avons pas pris le temps de jauger les composantes du milieu dans lequel nous naviguons, il est inconscient voire stupide de prendre des décisions.
Dans le cas où nous ne savons pas où nous sommes, il est urgent de ne rien faire et de ne pas bouger. Sauf évidemment si un danger clairement établit a été identifié. Dans ce cas, il faut se mettre en sécurité, en priorité.
Lorsque nous ne savons ni où nous sommes, ni quel est le terrain dans lequel nous déambulons ni quelles sont les composantes de celui vers lequel nous allons. Décréter : Je continue d’avancer ! revient à courir à notre perte.
Certain.e.s diront il faut continuer à vivre et donc à avancer. C’est vrai et c’est faux en même temps. Car avant de continuer à avancer, il est bon de vérifier ce que nous laissons derrière nous. est-ce que tout est propre et réglé ? Ou est-ce que nous nous lançons dans une course sans fin pour que ce que nous laissons derrière nous ne nous rattrape jamais ?
Par ailleurs, si en nous précipitant en avant pour échapper à cela, nous prenons le mauvais chemin… Nous ne ferons que nous éloigner de plus en plus de notre salut.
Alors même que nous misions sur le fait de nous rapprocher de notre voie de sortie… Mais non.
Je ne sais pas où je vais… je continue d’avancer !
Cette stratégie n’est bonne que si notre but est de fuir un danger qui nous poursuit.
Les questions qui restent derrière sont quelle est la nature de ce danger ? Est-il réel ou fictif ? jusqu’à quel point mérite-t-il que je me mette en danger ?
Si nous nous sommes échapper du château de l’ogre, il est effectivement urgent de s’en éloigner sans laisser de trace. Et ce, le plus vite possible !
Il s’agit alors de mettre le plus de distance possible entre soi et le danger.
D’autant plus que l’ogre est dangereux et à un odorat infaillible.
Ainsi, nous cacher ne nous aiderait en rien. Car il nous retrouverait.
Mais lorsque je ne perçois pas clairement le ou les risque.s de l’environnement dans lequel je navigue, si je continue à avancer alors que je ne sais pas où je vais ni où je suis est extrêmement dangereux ! Ce risque est valable uniquement si nous sommes poursuivit par un élément encore plus dangereux.
Dans la majorité des cas, aucun danger ne nous poursuit à part celui de nous rencontrer nous-même. Ou de nous confronter à nos émotions et principalement nos peurs parmi elles. Or, nous pourrons aller partout et nulle part, nos peurs nous y accompagneront toujours.
Pourquoi alors s’obstiner à vouloir avancer ?
La chose la plus urgente dans ce contexte est de s’arrêter et de prendre le temps de discerner où nous en sommes, de faire le point sur la situation et vers quoi nous souhaitons tendre.
Et souvent cela passe par un travail de conscientisation et de libération de nos peurs. Ainsi, nous pourrons reprendre notre chemin plus sereinement et allégé.e.s de ces poids qui nous écraser en permanence.
Je ne sais pas où je vais… si je continue d’avancer, je vais me perdre encore davantage et perdre un temps considérable
C’est un vrai risque car si je dois aller au Nord pour pouvoir m’en sortir et que je marche vers l’Est, l’Ouest, le sud ou toute autre orientation que le Nord, je vais nécessaire ment m’éloigner du but.
Je vais donc :
- perdre du temps
- consommer des ressources inutilement
- me fatiguer et aller peut-être jusqu’à l’épuisement
- prendre des risques inutiles (me blesser, me perdre, être attaqué.e … mourir )
- perdre la motivation qui était la mienne
- peut-être même perdre vu mon objectif ou intention de départ (si ce n’est pas déjà le cas)
Bref il est donc urgent de ne rien faire
En tout cas, il est urgent de ne pas se déplacer pour pouvoir déterminer où nous en sommes.
Faire une pause est une bonne chose.
Elle est la meilleure ressource pour pouvoir se mettre dans des conditions et des aspectations favorables avant de repartir sur les chemins des aventures de la vie.
Il est alors opportun de faire le point concernant la situation actuelle, votre état d’être, l’état des lieux de vos ressources.
Puis de déterminer ce qu’il faut ajuster, modifier, libérer, renforcer…
C’est aussi un temps précieux pour mettre en oeuvre le nécessaire pour nous décharger de nos poids inutiles et souvent obsolètes ou sans objet.
Et ensuite seulement, il sera temps de nous mettre en mouvement pour nous confronter à l’expérience de l’épreuve de la Vie.
Alors pour quoi attendre plus longtemps ?
Arrêter de fuir et de vous épuisez !
Prenons le temps de donner du temps au temps.
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