En quoi puis-je vous aider ?

help-McLac2000_pixabay« En quoi puis-je vous aider ? »

Depuis combien de temps ne l’avez-vous pas prononcée cette question apparemment toute simple ?
Allez, poussons même la provocation un peu plus loin : l’avez-vous seulement susurrée au moins une fois ?
La question paraît effectivement élémentaire, mais la réponse sacrément compliquée, à bien y réfléchir…

Et pourtant, dans une économie en crise marquée par une courbe du chômage qui ne se retourne pas, par des faillites d’entreprises qui se maintiennent à un niveau historiquement élevé (62.863 comptabilisées d’août 2014 à août 2015¹) et par la multiplication des annonces de plans sociaux (Air France et 3 Suisses pour les derniers en date), cette question semble plus que jamais d’actualité.

Combien sont-ils, où sont ils et qui sont-ils, ces salariés licenciés ou ces entrepreneurs qui ont failli ?
Au risque de surprendre, ils sont nombreux, très nombreux.
Ils sont partout autour.
Ils sont nos amis et voisins, nos ex-clients, ex-collaborateurs ou ex-collègues de bureaux.

Une population « d’ex », souvent discrets, déstabilisés, voire durablement fragilisés pour certains ; d’anciens professionnels, courageux, sérieux et performants, enfermés dans une nouvelle solitude à laquelle, bien souvent, l’échec condamne.
Ceux qui ont donc besoin d’aide sont à portée de voix et de regard, et pourtant, c’est comme si l’on ne les voyait pas… Mais fait-on vraiment l’effort de voir ?

Prenons le cas des entrepreneurs, l’audace a cela de paradoxal qu’elle est louée quand tout va bien, mais tenue à distance quand l’échec est sa sanction…

A l’heure ou le phénomène d’Uberisation (lié à Uber) est dans tous les esprits, et tout particulièrement dans ceux des dirigeants qui voient leur modèle économique bousculé par une nouvelle façon de délivrer un service – l’aide entre individus grâce au digital – il m’a semblé utile de se poser une question essentielle :

Sommes-nous réellement concernés par l’aide véritable ?

Celle qui redonne de la dignité, de la perspective et des projets ; celle qui, après les épreuves et la déstabilisation, installe dans une nouvelle confiance ; celle, enfin, qui autorise la vérité et la sincérité de l’échange

cadeau-dans-la-main« En quoi puis-je vous aider ?« 

C’est offrir un cadeau immense en 6 mots, en donnant à celui qui les reçoit une autorisation : demander de l’aide, au-delà de la gêne et de la honte, de la pudeur parfois excessive, de la peur d’indisposer et la crainte d’être jugé.

Mais poser cette question, c’est aussi prendre un engagement : endosser une nouvelle responsabilité !
Car se limiter à la question ne suffit pas. Ce serait quand même bien facile de se complaire dans la seule générosité des mots…

Proposer son aide, c’est donc :

Gentillesse et générosité– Se mettre en situation d’écouter, et plus exactement de prendre le temps de bien écouter, autrement dit se placer en situation d’écoute active pour envoyer les signaux de la confiance et de la curiosité accordée.

– C’est aider à reformuler le message qui vous est délivré, sans impatience ni critique hâtive et définitive, car il y a de bonnes raisons pour qu’il soit maladroit, peu clair et plein d’utopie. On n’est pas fragilisé sans conséquences.

C’est enfin agir, vraiment : ouvrir son carnet d’adresse, introduire et recommander auprès d’un ou deux contacts clés ; proposer une mission rémunérée, sur un sujet même anodin, à un entrepreneur qui n’a plus ni entreprise ni ressources ; questionner ses réseaux, parler autour de soi de cette personne qui a sollicité votre aide ; c’est finalement créer les conditions pour faciliter le retour de celui qui a chuté, et maximiser ses chances de réussite.

Legende du colibris– C’est au travers des mots de Pierre Rabhi, dans son dernier livre, passionnant et éclairant, intitulé Vers la sobriété heureuse, que j’ai retrouvé la légende du colibri ; un conte amérindien rempli de sagesse sur la force de la contribution individuelle, même minuscule en apparence.

Allons, regardez partout autour de vous, armez-vous de courage et de vraies bonnes intentions, et prononcez ces quelques mots, avec bienveillance et intérêt, une étincelle dans le regard et le projet d’aller au bout de la promesse d’engagement ; prononcez-les sans hurler pour qu’on vous entende (la vanité serait mal placée) ni trop faiblement pour que vos mots se perdent… Dites-le avec votre ton, celui de votre vérité, celui de votre sincérité.

« En quoi puis-je vous aider ? »

Chacun sa part. Et vous allez voir, tout va changer !

Cet article a été publié par Stéphane Degonde sur le blog Une vie d’entrepreneur, le 11/11/2015

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2 commentaires sur “En quoi puis-je vous aider ?

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