La destination se trouve au bout du chemin. Mais du chemin et de la destination, lequel est le plus important ? Quel est celui qui nous fait réellement grandir ?
Sur le chemin de St Jacques de Compostelle, on rencontre de nombreuses personnes. Certaines font les étapes au même rythme journalier que nous. D’autres sont plus rapides, certaines plus lentes. Certaines se blessent et quittent le chemin. Ou bien, c’est le temps imparti à faire le chemin qui s’est écoulé… il est l’heure de rentrer.
Il y a deux écoles : cheminer ou aller à la destination
Pour certains, l’objectif est d’arriver le plus rapidement possible. La seule chose importante est alors la progression. Ils font le chemin pour le challenge physique. Le chemin n’est alors que des kilomètres à avaler. L’idée étant d’effacer le plus de kilomètres possible chaque jour. Ces pèlerins sont des pèlerins pressés. Leur but est la destination.
Et puis, il y a les autres, ceux qui sont là pour cheminer. Ils occupent leur temps à échanger, à partager. Ils sont sur le chemin pour se transformer, pour découvrir de nouveaux horizons, une autre façon de traverser la vie. L’objectif est alors de s’alchimiser.
La destination est importante
Il est nécessaire que votre destination soit suffisamment motivante pour qu’elle puisse vous pousser en avant lorsque le moral est en berne. Sa capacité à vous porter est essentielle.
Mais au-delà du challenge, apprendre à apprécier chaque instant, chaque nouvelle étape, chaque rencontre est une bénédiction. C’est la magie de l’instant présent. Tout peut paraître terne ou brillant !
Le plus important, ce n’est pas la destination c’est d’apprécier le chemin qui y mène
A vouloir seulement atteindre la destination, on se coupe d’une part conséquente d’émerveillement. C’est la même chose dans la vie courante. A force de se presser pour aller d’obligation en obligation, on perd notre capacité à percevoir la beauté de ce qui nous entoure. La survie remplace même notre capacité à vivre en conscience. On n’est plus connectés à la Vie, on a alors perdu le sens de vivre.
La satisfaction de s’être dépasser peut vite prendre une autre coloration.
Parfois, le pèlerin va vouloir se dépasser et avaler une distance plus importante que son rythme habituel. Le but étant souvent de gagner du temps. Pourtant, le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle.
La fatigue, les courbatures, les douleurs le couperont de sa capacité à pouvoir découvrir la beauté et la richesse que lui offre le village ou la ville où il demeurera pour quelques heures seulement.
Son seul espoir sera alors d’obtenir un sommeil suffisamment profond et réparateur pour pouvoir repartir dans de bonnes conditions le lendemain.
Or, le lendemain, les conséquences se feront sentir. Les capacités physiques du pèlerin risques d’être amoindries. Un état d’épuisement se fait sentir et grandit au fil des kilomètres. La plupart sont amenés à s’arrêter avant l’étape privilégiée ou prévue du jour. Quel est alors le gain réel ?
Le corps, ce véhicule à prendre sérieusement en considération
Notre corps est le véhicule qui nous permet d’avancer. Malheureusement, nous en prenons souvent peu de soin. Il n’est pas question de s’extasier devant son nombril, ni de dormir à outrance, mais simplement de se reconnecter à notre corps.
Notre corps a besoin de repos, de nourriture de qualité, d’eau d’activité, de soin. C’est grâce à lui que nous pouvons jouir de notre vie. Alors apprenons à l’écouter et à lui offrir de la gratitude. Nous sommes ce que nous mangeons. L’eau est le vecteur de notre énergie et l’information corporelle. L’activité est ce qui l’anime. Le repos lui permet de se reconstruire, s’auto-soigner, se développer. Le soin l’aide à devenir meilleur.
En marchant, sur le chemin de St Jacques de Compostelle, c’est encore plus important car le chemin est long.
Qui veut aller loin ménage sa monture.
Or, ici, la monture est notre propre corps. Celui qui pousse trop et n’écoute pas son corps gagnera un billet simple pour rentrer chez lui. Il est important de s’alléger en abandonnant le superflu.
Et, on apprend à le faire sans regret.
Voyager léger est la clé que ce soit pour cheminer ou pour atteindre notre destination. Si la douleur n’est pas prégnante, vous pourrez profiter de chaque instant-présent qui jalonnera votre chemin.
Ralentir peut se révéler être une excellente stratégie à expérimenter pour percevoir une autre réalité
Alors, respirez et profitez. Respirer, c’est la vie. Naître est prendre son premier souffle, mourir rendre son dernier souffle. Le souffle c’est la vie !
Soyez libre de ralentir. L’important est ce que nous vivons sur le chemin, pas la destination. Sauf si votre but n’est que de réaliser un challenge sportif.
Une fois la destination atteinte, son importance disparaît pour laisser venir une autre destination. Le bonheur de la destination est donc très éphémère autant jouir de chaque instant qui se présente. Qu’en pensez-vous ?
Chaque pas que nous faisons est un petit miracle.
Regarder un enfant essayer de faire ses premiers pas nous le rappelle. Une fois qu’il y parvient (la destination), il n’y prête plus attention. Nos grands défis deviennent quelque chose de banal une fois achevés. Bien qu’ils demeurent des ressources intéressantes qui ont contribué à nous construire.
Alors profitons de toute leur durée et couchons-nous chaque soir avec un sentiment de gratitude pour les avancées accomplies. C’est d’ailleurs ce qu’expérimente, à mon sens, le pèlerin. Il se couche satisfait de la journée écoulée, curieux de découvrir ce que lui réserve le chemin demain. A chaque jour son apprentissage, son expérimentation, sa leçon. Et, à chaque jour suffit sa peine.
Rien n’est banal. La seule chose qui rend notre vie banale est la routine. Alors trouvez une nouvelle destination et félicitez-vous de chaque pas qui vous en rapproche et soyez heureux 😉
Je vous souhaite une belle semaine riche d’enseignements. Souvenez-vous qu’à chaque instant la Vie nous transmet un enseignement spirituel.
N’oubliez pas que chaque difficulté que vous rencontrez existe pour vous faire grandir !
Bonjour,
J’ai beaucoup aimé cet article très intéressant parce-que vecu. C’est plein de bon sens et c’est vrai qu’à chaque jour suffit sa peine. Ça laisse réfléchir et enseigne celui qui veut se lancer sur ce chemin devenu non pas mystique ( il l’est déjà) mais mythique ! Merci