Quand plus devient moins une question de norme-alité

moins-c-est-plusQuand plus devient moins, une question de norme-alité
Quel drôle de titre !
En quoi “plus devenant moins” pourrait avoir un rapport avec une norme ou une normalité ?
Vous connaissez certainement le principe mathématique…

Celui qui dit que moins fois moins égal plus : – x – = +
et que moins fois plus égal moins : – x+ = –
Et bien, cela est également vrai pour le degré de satisfaction, de bien-être ou de mieux-être…  enfin, plus ou moins.

Exemple pratique de l’évolution du degré de satisfaction

cake-pops-chocolatImaginons, pour l’exemple que nous aimons manger du chocolat.
Jusque-là, rien d’extraordinaire, beaucoup de gens aiment manger du chocolat.
Mais peut-être pas vous.
Si ce n’est pas le cas, je vous invite à substituer le chocolat par un autre aliment de votre choix 😉

Si nous nous restreignons à n’en manger qu’un ou deux petits morceau.x par jour, nous serions sûrement frustré.e.s probablement parce que nous aimerions bien en manger un peu plus.

Il est aussi probable qu’à certains moments nous craquions.
Nous nous retrouvons alors à en engloutir une tablette entière, d’un seul trait, sans même l’apprécier.
Cela, en réponse à notre frustration conséquente à notre limitation quantitative jugée alors contraignante.

Que faire alors ?

Plusieurs possibilités s’offrent à nous.

1- Gérer la limitation établie selon la norme

La toute première possibilité est de vérifier que cette décision de nous limiter de la sorte nous appartient. Ce point est essentiel et incontournable pour être en accord avec un choix motivant émanant de nous. Et qui a du sens pour nous.

Sinon, il pourrait s’avérer bien difficile de nous y tenir. D’autant plus si la contrainte vient de l’extérieur et n’a pas de sens pour nous.
Dans ce cas, la valeur de l’effort est bien trop faible pour un humain, compte tenu de l’effort que cela lui demande pour s’y contraindre.
Alors, la résistance sera trop grande pour être soutenable à moyen ou long terme.
Le délai d’abandon est alors proportionnel à la ténacité de la personne concernée.

En effet, la constance n’est pas donnée à tout le monde. Faut-il encore, d’ailleurs réussir à s’y mettre plutôt que de procrastiner avant même de commencer !

2- Définir un programme progressif tendant vers la norme acceptable

Ensuite, il y a la seconde option : nous pourrions dans un premier temps, nous observer pour identifier quelle est la quantité juste ou nécessaire pour nous substanter.
Nous démarrerions de cette quantité journalière sans jamais déborder.
Par la suite, petit à petit, nous pourrions diminuer cette quantité en fonction de notre ressenti en lien avec notre capacité à accepter cette diminution comme étant juste et choisie. Il ne s’agit alors pas d’une contrainte mais d’un choix conscient qui mobilise notre responsabilité.
En nous préservant de prendre trop peu au risque de compenser par la suite. Si nous tombons dans ce piège, alors, il nous faudrait définir de combien nous nous autorisons à diminuer la dose quotidienne.

3- S’interdire

Dernière solution pour les plus extrêmes qui savent se contraindre avec volonté, choisir tout bonnement d’abolir le chocolat. En le considérant comme totalement interdit, c’est parfois plus facile à gérer. Le cerveau intègre alors comme automatisme chocolat=non

Prendre en considération le pourquoi

Mais dans tous les cas, il serait bon de prendre en compte le pourquoi nous aimons tant le chocolat ?
Est-ce pour du réconfort, du magnésium, du fer (uniquement applicable s’il s’agit de chocolat noir), un câlin sucré, comblé un besoin émotif, être loyal à un rituel historique, à une norme familiale (entendons un comportement normé, c’est-à-dire que “on fait ça dans la famille, c’est presque culture”)… autre chose ?
Ce pourquoi est essentiel pour mieux comprendre mais aussi amener de la conscience dans notre lien, notre relation au chocolat.

L’idée est de trouver notre propre point d’équilibre : notre norme. 

equilibre-galet-coeurCe point d’équilibre est notre norme individuelle ou personnelle (cf. Se complaire dans la médiocrité).
Elle nous concerne nous uniquement. Car nous ne sommes par les autres.
Nous sommes unique avec un système très complexe sans pareil, à l’instar des empreintes digitales.

Ensuite, identifions, quel nouvel équilibre nous souhaiterions atteindre en conscience. C’est notre objectif.
Puis, nous pouvons programmer la diminution évolutive pour aller du point d’équilibre actuel au point d’équilibre souhaité, le plus progressivement possible.
Plus la diminution s’inscrira dans le temps et plus le changement sera durable.

C’est souvent la solution qui fonctionne le mieux. Mais il y a plein d’exceptions et de cas particuliers.

A un changement trop hâtif manquera la période de stabilisation.

clock-ride-the-timeCette période permet de transformer un équilibre de transition en équilibre durable. Cela est possible car le nouvel équilibre inscrit dans le temps. Il peut alors se transformer en habitude. Cela modifie le standard du cadre de référence.
Ce nouvel équilibre un fois atteint est tenu pendant 3 mois devient la nouvelle norme de notre organisme. Il devient pour nous la normalité.

La norme ou normalisation est ce qui est reconnu comme la base.
Alors que le standard est le basique auquel on se réfère. Le cadre de référence correspond à l’élément ou les éléments auxquels nous faisons référence pour évaluer le niveau d’avancement de quelque chose.

Par exemple :
Je veux maigrir peut être un souhait.
Pour me sentir mieux dans ma peau et dans mon corps peut-être le but.
Je ferai 52 Kg au lieu de 58 Kg pourra mettre en place le cadre de référence. C’est le critère d’évaluation mesurable sur lequel on s’appuie.

Là nous parlons de nourriture, mais il n’y a évidement pas que cela.

Vivre de sa passion ou la passion à l’épreuve de notre norme quotidienne

marguerite-mainJe croise régulièrement des personnes qui, suite à un ras-le-bol professionnel (entre autres choses), souhaitent révolutionner leur vie pour vivre de leur passion, leur hobby ou d’une pratique particulière. A ce moment précis, ils veulent, généralement (c’est la norme) tout changer dans leur vie.

A chaque fois qu’ils pratiquent cette activité, ils sont remplis de joie. Leur stress et/ou leurs soucis les quittent. Ils veulent donc pratiquer plus souvent. Cela semble logique. Non ? Quelque chose qui nous fait du bien, on en veut toujours plus. Pour avoir plus de bien.
Non ? Il faut être raisonnable !?

Ok, il semble que le toujours plus, cela n’est valable que sur le papier. Généralement, car, au bout du compte, une fois qu’ils en ont fait leur profession, après quelque temps, alors qu’ils adoraient pratiquer cette passion (hobby ou pratique) ils perdent tout plaisir à le faire. Comment cela est-il possible ?
Déjà parce qu’ils ont perdu le goût de pratiquer. Maintenant, ils font. Ils sont tombés dans le faire. Il est finit le temps où ils étaient en train de pratiquer.

Mais, bien évidement, il n’y a pas que cela. C’est aussi une question de norme et de notre norme-alité.

C’est le principe du plus qui créé le moins.

Leur passion (hobby ou pratique) leur offrait de la discontinuité.
C’est-à-dire que cela leur offrait un changement de rythme, d’activité, une bulle d’oxygène dans leur quotidien.
C’était une sorte d’oasis dans la sécheresse du désert de la vie hostile.
C’est l’attente de la possibilité de pouvoir gouter à cette passion qui donnait de la saveur à leur vie routinière.
Cela répondait à un souhait et un choix. Cette passion était une source merveilleuse de ressourcement.

solstice-d-hiver-neige-soleil-couchantJe vous propose d’être témoignage pour illustrer mon propos à propos de norme et de mesure

Moi, je l’ai expérimenté par exemple pour le snowboard.
Le snowboard, c’est ma passion.
Dès que la neige commence à tomber, cela devient épidermique. C’est l’appel de la neige ! Je crois avoir saouler l’intégralité des personnes de mon entourage à force de jubiler devant la pluie et le froid en hiver. Ils sont, pour moi, la promesse d’un jolie poudreuse alors que pour eux c’était simplement la déconvenue d’être mouillés et d’avoir froid. Il est clair que nous n’avons alors pas du tout la même vision de monde.

Dès que cela m’était possible, je partais pour les cimes enneigées. Et, ça, ça me mettais vraiment en Joie. Il naissait alors en moi un élan que peu de choses auraient pu freiner. Qu’est-ce que j’ai pu négocier pour ça… avec ma famille, mes profs, mon compagnon, mes employeurs,…
Sauf qu’il n’y avait évidemment pas toujours quelqu’un pour m’accompagner. Surtout en semaine hors vacances scolaires !
Alors j’ai commencé à monter rider de plus en plus souvent seule, l’âge avançant.
Au début, c’était l’euphorie. Les pistes pour moi toute seule Waououh ! Pas de queue aux remontées mécaniques. Des pistes, parfois, non damées recouvertes de neige fraiche. La matérialisation de la Liberté à l’état pur… pour moi, selon ma conception, ma perception et mon ressenti… évidemment.

Mais rapidement, j’ai déchanté. Etre seule sur les télésièges… Bon ok on peut sociabiliser avec les voisins de sièges… s’il y en a.
Mais il faut encore qu’il y en ait… On peut copiner avec les employés des remontées mécaniques mais ça a ses limites.
Après, cela on déjeune seul(e)… Enfin, ça je connais déjà. A cette époque j’étais consultante “commerciale” terrain. C’était déjà presque mon quotidien.

Alors, on fait le trajet aller-retour seul(e). Encore, encore, et encore. Au bout de plusieurs sessions identiques, ça devient bof bof…
Bon ok, il est toujours possible de prendre de jolies photos et les poster sur facebook pour faire râler ou rager les ami(e)s. Mais cela n’enlève pas la solitude et ne satisfait pas le besoin de partager sa Joie.

Du coup, avec plus de temps de neige et de kilomètres de pistes à parcourir le niveau de plaisir, s’est révélé être diminué. Mon plus et devenu beaucoup moins.
Y aller moins souvent avec de meilleures conditions d’échange, de partage, d’être ensemble m’aurait comblée intérieurement beaucoup plus.
Arrivée à ce constat, ma Joie de rider a grandement changé et déchanté.

Trouver notre point d’équilibre est la clé, il est notre norme bénéfique.

équilibre-galet-zenL’humain a tendance à en vouloir toujours plus, c’est une sorte de norme comportemental. C’est tellement courant que cela pourrait paraitre normal. Mais, ça ne l’est pas et plus n’est pas toujours mieux.

Accumuler à outrance est encombrant. Nous n’avons qu’à aller jeter un oeil dans la cave, placard, cagibi…
Et c’est pareil dans notre tête, notre coeur…

C’est comme voir un ami, cela fait plaisir de partager des moments avec lui. Mais s’il est collé à nos basques à plein temps, cela pourrait rapidement devenir pénible. D’ailleurs, nous avons pu l’expérimenter. Avec certains amis, il est extraordinaire de partager une soirée ou un apéro… Mais une semaine de vacances avec eux est un calvaire ! C’est la durée, la quantité de temps partagé qui les rend insupportables.

Ainsi, il est parfois bon d’expérimenter des degrés plus ou moins importants pour déterminer où est le point d’équilibre entre ce qui est agréable et ce qui est superflu. C’est ainsi, en amenant davantage d’observation et de conscience que nous apprenons la sacro-sainte mesure si importante au mieux être de l’humain.

Et comme on le sait, en systémique un simple petit changement peut trans-former l’ensemble d’un système.
Il suffit souvent de pas grand chose. A partir du moment où on a déterminé quel est le bon rouage à mettre en mouvement 😉

Moins d’une chose appréciée, la rend plus désirable. II est donc plus agréable de l’obtenir. A trop l’obtenir, on en devient blasé(e). C’est, pour reprendre l’exemple comme le chocolat. A trop en manger, cela finit pas nous écoeurer et à nous en dégoûter. Ainsi, une fois de plus, c’est la sobriété joyeuse qui est la clé d’un bonheur durable 😉

Pour finir :

champ-lotus« Le secret du bonheur, voyez-vous, n’est pas trouvé dans la recherche du plus, mais en développant la capacité de jouir de moins. »
– Socrate

Si vous souhaitez être accompagner autour des thèmes de l’équilibre, la mesure, la conscience, le sens donné au quotidien ou un autre thème et que vous souhaitez que je sois votre accompagnante, il vous suffit de requérir un accompagnement ici 

Je nous souhaite une belle semaine de sobriété joyeuse retrouvée grâce à une observation consciente et tolérante de nos modes de fonctionnements quotidiens.

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