Travailler autrement
Travailler autrement, c’est faire le constat de ce que tout le monde fait, mais, de choisir de faire mieux, d’une manière différence.
Travailler autrement, avoir le courage d’essayer de sortir des dictâtes pour prendre le risque d’être plus heureux en vivant le changement. Faire mieux dans le sens d’offrir de meilleures conditions, plus de respect au rythme naturel de la vie et d’éliminer ce qui est en trop et qui consomme de l’énergie pour rien.
Ce qui est normal n’est pas toujours mieux ! Vous n’avez qu’à voir les concepts marketing, en dehors du “Président normal” qui est finalement un échec cuisant, si on vous annonce : “Aujourd’hui, venez découvrir le … normal”, je suis convaincue que ça ne va pas vous faire rêver. Et puis, tout le monde le sait, ce n’est pas dans le “normal” que se trouve l’innovation 😉
Le poids des conventions
Aujourd’hui a été un jour bien chargé et lourd de sens. Je vais donc faire un choix parmi les choses à vous raconter.
Tout d’abord, je vais vous parler de temps. En continuité de l’article Le temps vous appartient. Voici ce que j’ai expérimenté aujourd’hui. Attention toutefois, la cerise sur le gâteau est plutôt sur la fin.
Le contexte : J’ai démarré mon activité d’indépendante il y a moins d’un an. Et j’ai reçu une invitation début septembre qui me conviait à une réunion de l’urssaf chez l’Arapl (un équivalent de la chambre des métiers pour les artisans et de la chambre de commerce pour les commerçants mais pour les professions libérales). Le courrier m’indiquait que la réunion avait pour but de bien démarrer mon activité en partant sur de bonnes bases… Ce qui a première vue semble approprié et souhaitable en tout cas de mon point de vue. Soucieux de faire les choses bien, j’ai décidé d’y assister même si franchement j’aurais préféré faire de nombreuses autres choses. Mais à l’affût d’une info stratégique ou pour glaner une idée inspirante, j’y suis allée.
La réunion couvrait toute la matinée (durée : 3 heures) à cela, il convient d’ajouter un peu plus d’1 heure de trajet aller et autant pour le retour. Plus, l’organisation de dépôt d’enfants à un horaire prématuré et toute une somme de galères de circulation, bouchons, stationnement…
Bref, après un périple pour arriver sur place avec 15 minutes de retard… Travaux, échafaudages et parking exceptionnellement fermés obligent… En passant, je suis pleine de gratitude envers mon petit doigt qui m’a conseillé de prendre des chaussures adaptées à la marche et une gourde.
Après cette marche active, j’ai eu le plaisir d’assister à la même réunion que celle qui a été servie pour les porteurs de projet de création d’entreprise en tant que profession libérale ! Les deux premières heures et même plus étaient uniquement destinées aux auto-entrepreuneurs (ce qui n’est pas mon cas). La réunion s’est ironiquement clôturée sur un “vous retrouverez tout ce qui a été dit plus en détail dans le livret” ; celui que j’ai déjà lu et étudié depuis 18 mois.
Bref, ce jour, j’ai investi plus 5 heures de temps dans… rien; comme me l’avait prédit un ami entrepreneur.
Mais, je suis testarde comme on dit ici et, j’ai voulu faire les choses bien, dans les règles. En prime, pour cadeau, j’ai été allégée de 10 euros de parking (merci parking Notre Dame), de 6 euros de péage (merci Escorta) et je ne vous parle pas du carburant, usure de mon véhicule… Néanmoins, le temps perdu m’a coûté bien plus cher que cela si je vous parle de taux horaire !
Cela ne devrait-il pas m’interpeller ? Je pense que je vais réviser mes bases d’ Accepter d’être imparfaite
Je suis pleine de gratitude
Oui, pourtant, je suis pleine de gratitude.
Je suis mon propre patron et c’est moi qui fixe les règles. Je peux choisir mes horaires et éviter les bouchons créés par les conventions du travail qui commence à 9h (pour la majorité des actifs).
L’univers m’a aussi offert une piqûre de rappel sur pourquoi je tiens à être indépendante. Et, j’ai pu apprécier notre belle région.
Et cet instant d’émerveillement, j’ai eu le temps et l’opportunité de me l’offrir grâce aux embouteillages !
Je suis pleine de gratitude de pouvoir travailler dans ma belle ville natale qu’est Grasse et d’avoir l’opportunité d’utiliser le temps que je ne passe pas dans les bouchons pour ce qui est pour moi plus important.
Mais toutes ces bonnes choses que je tire de cette expérience deviendraient invisibles à force de répétitions. L’expérience deviendrait pesante, usante, source de stress et de fatigue.
Mais pourquoi imposer une telle perte de temps et une telle fatigue à tant à ses salariés ?
J’ai aussi eu le temps de m’interroger sur la nécessité d’imposer à un salarié autant de contraintes. Il existerait tant de possibilités ! J’entends déjà les patrons me répondre :
– On a toujours fait comme ça !
– Si mes salariés ne viennent pas à l’entreprise, je ne peux pas les surveiller.
– Comment être sûr qu’ils bossent s’ils ne viennent pas ?
– Mais ils n’ont certainement ni la place ni les moyens de bosser de chez eux !
– Ça va générer des coûts complémentaires
– Je ne vois vraiment pas l’intérêt !
Mais, j’ai décidé de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière !
On a toujours fait comme ça !
Justement ! Pourquoi ne pas se donner l’opportunité d’essayer autre chose ? Faites le test !
Comparez les rendements, la productivité, l’efficacité et la performance qu’offrent les deux configurations !
Personnellement, j’ai déjà fait le test. Et, selon mon expérience, il est bien plus simple de travailler et d’être efficace lorsque nous ne sommes pas dérangé(e). Se remettre dans le bain après chaque coupure est consommateur de temps et d’argent. Or, c’est bien souvent ce qui se passe dans un bureau.
Si mes salariés ne viennent pas à l’entreprise, je ne peux pas les surveiller
Comment être sûr qu’ils bossent s’ils ne viennent pas ?
Si ce n’est qu’une question de contrôle, détendez-vous d’autres avant vous ont imaginé et mis en place des outils pour fliquer les salariés ! Il vous suffit de faire quelques recherches sur le Web. Néanmoins, attention, les personnes sous surveillance doivent en être informées !
Il vous est également possible de mettre en place des échelons de normes de production : tel montant de chiffre d’affaires, tant de logos, plaquettes, dossiers traités… Et puis, qu’est ce qui est le plus important pour vous ? Que le travail soit fait et bien fait en augmentant le degré de satisfaction professionnel de vos employés ? ou d’être sur(e) qu’ils sont bien vissés sur leur siège ? Parce que ne nous leurrons pas. Ce n’est pas parce qu’un salarié est vissé sur son siège qu’il est performant ! Surtout si il lui est demandé d’innover, d’être créatif ou de développer des relations commerciales !
Mais ils n’ont certainement ni la place ni les moyens de bosser de chez eux !
Sur ce point, vous et votre salarié êtes les seuls à pouvoir en discuter.
Ce ne doit pas être une obligation de le faire. Si votre employé souhaite venir au bureau, c’est que ce mode de fonctionnement lui convient. Ne changez rien ! La personne doit être volontaire.
Coté moyens matériel, pour la plupart des emplois, un bout de table, un siège, un ordinateur portable, une connexion internet et un portable suffisent.
Les dossiers numériques peuvent être hébergés sur des clouds sécurisés où ils sont souvent bien plus en sécurité que sur votre serveur local !
Certains logiciels permettent aux employés à l’extérieur d’accéder de façon sécurisée aux logiciels de leur poste de travail fixe dans l’entreprise, depuis un poste extérieur. Cela vous permet de ne pas dupliquer les couts si votre employé a besoin d’un soft avec une licence par poste dont le prix est élevé. Mais les prologiciels full Web seront de plus en plus la norme !
Ça va générer de coûts complémentaires
Je n’en suis pas si sûre ! Combien vous coûte un employé en arrêt maladie ? Et s’il tombe dans la spirale infernale du burn-out ? Le recrutement d’un nouvel employé qu’il faut à nouveau former, ça vous coûte combien
Faites une évaluation !
Offrir plus de confort et moins de stress, ça ne coûte pas si cher !
Je ne vois vraiment pas l’intérêt !
Vous pourriez être surpris(e) de constater un gain de productivité. Une baisse du stress et plus de bonheur au travail.
Il n’est pas nécessaire de faire du 100% home office.
Au contraire ! Pour garder une bonne cohésion d’équipe, il est important d’entretenir les liens. Il ne faut en aucun cas que votre employé se sente abandonné.
Chaque cas et chaque mise en place est spécifique et unique. Il faut que la personne soit autonome, polyvalente et débrouillarde.
Patrons, soyez curieux, sortez des sentiers battus, testez !
Faites-le progressivement avec une personne volontaire en passant un contrat moral avec votre employé. Si cela ne fonctionne pas, pour vous ou elle, à tout moment, il sera possible de faire marche arrière.
Au départ, ce peut être juste une demie-journée et une journée.
Mais attention ! Il faut que les tâches à effectuer à distance soient claires et les moyens techniques adaptés. En mettant en place les bonnes conditions, le succès sera au bout du chemin sinon gare à la procrastination !
Avantages et possibilités du “travailler autrement”
Pour travailler autrement, il est possible de proposer du home office ou à distance, des horaires aménagés ou décalés. Ce procédé peut vous permettre d’embaucher un super-profil qui habite loin de votre entreprise et ne souhaite pas déménager.
J’ai pour ma part expérimenté de travailler dans un premier temps en agence puis j’ai travaillé en home office avec mon assistante en Bretagne, mes stocks un peu partout et la comptable et le siège en IDF. Et bien franchement avec 2 ou 3 astuces pour se faire comprendre à distance, la seconde configuration était bien mieux. Le chiffre d’affaires et la qualité des dossiers faisant foi.
J’ai eu d’autres expériences de travail à distance après celle-ci avec un patron qui aimait contrôler ses ressources humaines et ce fut aussi un succès.
Que vous soyez patron ou salarié, ne faites pas l’impasse sur ces possibilités les aménagements offrent souvent de belles opportunités pour améliorer le degré de bonheur au travail et fidéliser les individus clés de votre équipe.
Et puis cela vous offre la possibilité de sortir de votre zone de confort, d’expérimenter de nouvelles choses, de mettre du piment dans votre vie… et pourquoi pas d’ouvrir sur une nouvelle source d’innovation.
Parfois, il suffit de permettre à ses employés de décaler leurs horaires de 15 minutes pour leur éviter plus d’une heure de bouchons à l’aller ET au retour ! et par ricochets d’éviter l’attente au supermarché, etc…
Pour aller plus loin…
Je vous conseille l’excellent livre “La semaine de 4 heures” de Timoty Ferriss qui traite de nombreuses pistes pour travailler autrement.
Attention toutefois à ne pas vous emballer.
Tous les conseils donnés ne sont pas bons à prendre au pied de la lettre. Il tire des conclusions de ses propres expériences et de celles qui lui ont été rapportées. Comme dans tout, vous êtes responsables de votre vie. Votre libre arbitre est là pour que vous puissiez juger vous-même du caractère écologique d’une démarche dans le contexte unique de votre vie et de qui vous êtes.
Ce qui est intéressant dans ce livre c’est la manière d’enfoncer les murs de conventions et croyances pour ouvrir de nouveaux horizons.
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1 réflexion au sujet de « Travailler autrement pour travailler mieux et être plus heureux »