Je fais mon coming out

Je fais mon coming out

Avant d’exprimer le contenu de mon coming out, j’aimerais revenir sur la notion : Coming out du vilain petit canard.

Un coming out c’est quoi ? qu’est-ce que ça implique ?

Commençons par la Définition du “coming out” selon Wikipedia :

Le coming out, contraction de l’expression coming out of the closet, ou sortir du placard au Canada, désigne principalement l’annonce volontaire d’une orientation sexuelle ou d’une identité de genre. Le coming-out peut se faire dans un ou plusieurs milieux : les membres de la famille (proche/éloignée), les amis, les collègues, les voisins, etc.

Par extension, le terme coming out peut désigner l’annonce publique de toute caractéristique personnelle, jusque-là tenue secrète par peur du rejet ou par discrétion : l’appartenance à une religion, des opinions politiques, l’appartenance à une organisation comme la franc-maçonnerie, l’appartenance à une association ou un parti, une profession jugée honteuse ou au sujet de laquelle le secret est exigé, etc.

Faire son coming out n’est pas chose aisée. C’est une étape vers l’acceptation de soi, de qui on est.

Pour cela, il faut mener une recherche de son identité. C’est exactement ce que raconte l’histoire du vilain petit canard. Il né et grandit dans un milieu où il cherche à appartenir à un groupe qui ne lui ressemble pas. Dans ce groupe, il est clairement différent, inadapté, il ne ressemble pas aux siens. Il est atypique, inadapté, non-conforme, rejeté. Il est malheureux. Pourtant, il n’y a rien de plus beau que ce qu’il est. Tout dépend du cadre de référence.

Une fois sa véritable identité révélée, il peut enfin s’identifier à ses semblables, se réaliser comme un signe. Il a trouvé son excellence ! Sa raison d’être n’est pas celle qu’il croyait au départ.

Chaque individu est unique.

empreintePourtant dès l’entrée en crèche, tout est fait pour le standardiser.

Certains se rebelleront contre ça un moment plus ou moins long, d’autres s’y colleront rapidement et certains trouveront normal d’être “normal”. Pour d’autres, ce sera une épreuve longue et parfois impossible.

Mais, ce travail de standardisation ou de normalisation, appelez-le comme vous voulez, impliquera de faire taire, cacher ou oublier une part de qui nous sommes.

Le coming out, c’est faire exactement le contraire.

C’est, après être rentré dans le moule plus ou moins bien et longtemps, s’y trouver inconfortable et choisir d’en sortir quelles qu’en soient les conséquences; parfois avec pertes et fracas.

Cette étape permet de s’aimer soi-même, s’autoriser à être parfait dans notre imperfection (du point de vue du standard ou de la norme). C’est être franc et transparent face au monde, pouvoir être droit dans ses bottes.

Mais revenons à nos moutons, car si vous en êtes à cette étape de ce post, c’est qu’il vous intéresse de savoir la nature de mon coming out. Non ?

Je suis désolée de vous dire que cela n’a rien à voir avec mon orientation sexuelle. (oui, je sais !)

J’ai hésité un moment à le faire, car les gens y trouvent de l’intérêt (ou pas d’ailleurs) quand il s’agit d’un enfant mais plus du tout qu’en cela concerne un adulte.

Allez, je me lance. Je vous suis HP.

Non, je vous confirme, cela ne concerne pas mon imprimante ni mon PC même si tout ce qui touche au numérique m’intéresse.

Quand j’étais enfant…je n’ai pas fais de coming out mais…

on disait que j’avais des capacités, que j’étais précoce, que j’étais hyperactive, que mon imagination était débordante et que j’avais la science infuse (cf. il était une fois…). Mais les temps changent et les qualificatifs aussi.
Avant, on parlait d’être précoce, on a aussi parlé d’enfant indigo, puis cristal ou arc-en-ciel. Aujourd’hui on dirait que j’étais touchée de surdon ou plus communément une enfant HP. C’est-à-dire à Haut Potentiel.

Ah, vous voyez, tout de suite comme ça fait présomptueux et vantard !

Mais personnellement, je vous le dis en toute sincérité, ce n’est pas un avantage.

Il n’y a pas si longtemps, je parlais de la précocité de mon fils (oui, les chiens font rarement des chats ou les chats font rarement des chiens en ce qui me concerne) et le feedback que j’en ai eu a été le suivant :

“Mais pourquoi tu en parles comme si c’était une tare ?”

Hé bien, je vous le dis clairement, avoir un haut potentiel, c’est joli à dire mais c’est tout sauf confortable.

J’ai tellement à dire et à raconter sur le sujet que je me demande s’il ne serait pas bon que j’en écrive un livre ! Mais pour le moment, je n’ai pas le temps ! Peut-être dans le futur… ou peut-être pas et d’autres le feront parfaitement bien à ma place.

Alors pourquoi ce serait si inconfortable d’avoir un haut potentiel ?

Les scientifiques ont démontré que les HP ont un cerveau qui fonctionnent autrement; pas mieux ni moins bien, autrement.

Etre HP c’est être différent, voir le monde différemment, comprendre les choses autrement, avoir d’autres ressentis… et par conséquent souvent être isolé, rejeté, incompris… et souffrir.

Oui, j’ai bien dit souffrir. Souffrir mentalement, émotionnellement et somatiquement. Souffrir.

Le mental est hyperactif, ne s’arrête pas, tout y est rapide, vif, les idées fuses mais elles sont éphémères. Elles durent le temps d’un éclair et disparaissent aussi vite pour être remplacées par d’autres; beaucoup d’autres !
Pour exemple, il me serait impossible d’énoncer en temps réel ce qui passe dans ma tête.

Nombreux sont les HP qui développent de l’autisme.

Cognitivement, les HP sont très avancés et précoces.
Émotionnellement, c’est le retard, le fossé. Ne pas savoir reconnaître et exprimer ses émotions. C’est être emporté par un tsunami incompréhensible. On est tellement anéanti par le flux qu’il nous est juste impossible de parler ou d’avoir la moindre réaction. L’entourage interprète cela pour du mutisme, de la mauvaise volonté, de l’insolence ou tout entre chose de ce registre. Mais c’est le contraire. La réaction interne est tellement forte que c’est le bug.

Etre un cygne au milieu des canards.

Beaucoup de HP souffrent de dépression profonde déjà enfants. La grande majorité en vivent plusieurs durant leur vie. C’est un fait courant. Ils se voient et/ou les autres les voient comme des handicapés des sentiments. Ceux-ci étant trop intenses et non-gérés ou trop ré-freinés leur conférant la sensibilité d’un ordinateur.

Somatiquement, il y a plusieurs niveaux.

Le premier advient enfant lorsqu’il faut s’exprimer, l’engrammer dans la matière (colorier, peindre, écrire). Le deuxième vient des tensions qui en résultent. Le troisième est inhérent à l’épuisement mental (burn out). Le quatrième est la désynchronisation du mental et du corps.

On parle et on s’intéresse beaucoup aux enfants HP mais rarement à ce qu’ils sont devenus adultes.

Pourtant, il serait urgent de le faire et de proposer des accompagnements. Et comme je n’ai rien trouvé d’adapté, j’ai décider de le faire moi-même. Certains HP ont trouvé des solutions pour traiter leur problèmes : alcoolisme sévère, drogues, démence, folie… Et d’autres pas. Alors, s’ils souhaitent être accompagnés, je suis à leur disposition.

C’est pour cette raison que j’ai souhaité faire ce coming-out. Je pense qu’il faut briser le silence. Je tiens à le répéter le HP n’est pas plus intelligent, il est différent et il souffre.

A bien y avoir réfléchit, je m’en suis bien sortie. Je pense que c’est grâce à mes ancêtres, mes parents, aux cartes qui m’ont été données à ma naissance et aux chemins que j’ai arpentés (et quelques trauma crâniens qui ont peut-être remis un peu les choses en ordre – lol) ; pour tout cela merci à la vie.

Comme entendu dans Imitation Game le film sur la vie de Alan Turing, qui, lui aussi pensait différemment :

Ce sont les personnes que l’on imagine capable de rien qui imagent des choses que personne n’aurait imaginé.”

Cette façon de pensée autrement permet à ceux qui arrivent à s’adapter (plus ou moins bien) de générer des innovations et révèle parfois des génies. Quand je parle de génie, j’entends des gens qui ont impulsé des avancées (technologiques, idéologiques, découvertes scientifiques,…) plus ou moins révolutionnaires.

Je profite de l’occasion pour transmettre un message à ceux qui sont HP. Il existe des moyens pour canaliser votre mental et mieux vous accepter.

Même si au premier abord cela semble inconcevable, je suis un exemple vivant puisque cela a fonctionné pour moi. Et pour d’autres aussi.

La méditation est un remède exemplaire.

Oui, je sais, moi aussi j’ai pensé que c’était inconcevable et inutile. Etre assis(e) à faire rien ! Quel ennui et impossible pour moi qui ne tient pas en place. Et bien détrompez-vous !
Il y a méditation et méditation. Elles ne se valent pas toutes. Il faut commencer progressivement, en testant différentes variantes : assis(e), en marchant, en mangeant, en dansant, etc… l’habitude s’installe et cela permet de calmer le mental. Il existe bien d’autres solutions.
Soyez libre me contacter si vous souhaitez être accompagné(e).

14 réflexions au sujet de “Je fais mon coming out”

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