Accepter d’être approximatif pour tenir les objectifs

Le terme approximatif ici peut sembler étrange, étonnant ou mal choisi. Pourtant, je vous assure qu’il ne l’est pas.
Être approximatif peut prendre différentes significations et être appliqué de manières diamétralement opposées.

Evidemment, être approximatif pourrait être une solution destinée aux personnes excessivement perfectionnistes au point de ne finalement jamais rien produire.
Car évidemment, rien n’est assez parfait pour être considéré comme délivrable.

Être approximatif selon les mathématiques

Alors qu’en mathématiques être approximatif signifie :

Approximatif : qui se rapproche de la Vérité absolue

– selon cnrlt

dans bien d’autres configurations, cela semble beaucoup moins vertueux.
Mais commençons par ici.

Dans le contexte mathématique, il s’agit de pouvoir utiliser des paramètres connus pour évaluer par le calcul quelque chose qui ne serait pas mesurable autrement par manque de données.

Sans poser des approximations, qui se rapprochent le plus possible de la vérité, il serait impossible de concevoir ou de discerner ou de se représenter quoi que ce soit.
Il s’agit alors de pouvoir prédéfinir ce à quoi notre quelque chose pourrait ressembler.

Dans certains cas, comme dans la prévision de budget, il est souvent nécessaire d’avoir recours à un prévisionnel dit “à la louche” pour prédéfinir ne serait-ce que la faisabilité financière d’un pré-projet.

Faire des compromis

Lorsque les circonstances, le contexte, la situation, l’environnement, les directives ne se marient pas bien, nous avons tendance à nous orienter vers les compromis.

Il n’est pas toujours évident de faire un compromis, car cela implique de faire le deuil d’une partie de ce qui nous tenait à coeur de mettre en oeuvre ou de réaliser.
Mais c’est aussi souvent une nécessité.

Le projet imaginé initialement par un rêveur qui avait recueilli son approbation précédemment sera revu.
Or, cela est parfois loin d’être évident tant le rêveur a pu nourrir, aimer et construire mentalement chaque détail du projet.

Il faudra faire des compromis ou concilier des éléments qui semblent contraires pour que le projet puisse être réalisable dans la matière.
La faisabilité joue alors son rôle de régulateur. Notamment de par les possibilités d’aboutir à une réalisation techniquement viable
Contrairement a ce qui peut sembler, ce processus est on ne peut plus créatif et alchimique.

Puis des compromis nouveaux seront nécessaires ou imposés de fait pour répondre aux possibilités de ressources allouables au projet. Et cela que ce soit en terme de temps, d’énergie, de jour-homme, de forces vives et de budget…

Créer des espaces

La notion d’espace est généralement bénéfique.
Cet espace peut être défini par un cadre, un mode de fonctionnement, un temps spécifique, un contexte…
Créer des espaces, permet d’offrir un meilleur discernement.
Car alors, nous pouvoir définir où démarre et où s’arrête le projet, tâche, objet…concerné.
Sans cela, la notion d’approximation n’aurait pas de sens.

Dans certains espace, l’approximation est bénéfique et nécessaire.

Par exemple, dans le cas d’un projet naissant des esquisses de budgets prévisionnels définis à la louche, des estimations de temps, de ressources… sont nécessaires.
Pour autant, être précis ici n’aurait pas de sens et serait une perte de temps.

Mais, dans un autre espace temps, lorsque le projet aura avancé et sera en marche, il faudra être bien plus précis en se rapprochant de sa réalisation.

Puis, dans la phase finale, il sera intrinsèquement nécessaire d’être précis.e, attentif/ve au détail, vigilant.e aux petites choses.
Sans cela, rien de bien ne pourra perdurer.

Pour autant, lorsque l’espace définit est limité en terme de temps, il va nous falloir choisir le moment où le temps d’exécution et d’amélioration s’arrêtera.
Et cela devra être clair dans notre tête dès le départ pour que nous puissions mobiliser nos ressources dans le temps imparti peu importe les difficultés, impondérables, imprévus et autres galères.

Acceptant, de fait que tout est juste et que si la Vie nous offre cette expérience sous cette forme bien précise, c’est qu’il y a un apprentissage précieux à faire ici.
Je suis profondément convaincue qu’il ‘y a pas de hasard.

J’ai expérimenté à plusieurs reprises de ne pas pouvoir mettre en oeuvre un projet ou un évènement tel qu’il était prévu.

Mais surtout conformément à ce que je le voulais.
Et en toute sincérité, les premières fois ont été complexes.
Parfois souffrantes ou coûteuses car une partie de moi refusait de lâcher ou de faire le deuil de matérialiser ma volonté.

La première fois, où cela a été marquant pour moi, cela a été très frustrant pour moi.
Et le terme est faible.
En vérité, j’étais effondrée de l’intérieur.
Car j’aimais ce qui été parfaitement maitrisé et controlé à cette époque.
Oui, à l’époque, j’avais 18 ans et était étudiante en école supérieure de commerce.
J’avais d’ailleurs un niveau d’anxiété qui crevait le plafond et les insomnies faisaient parties de mon quotidien.

Ce qui était compliqué à l’époque, c’est qu’il y avait beaucoup de projets de groupe à réaliser.
Sauf que dans les groupes, il y avait très régulièrement au moins la moitié des élèves qui étaient là surtout pour être nourris et blanchis sur la côte d’azur française sous couvert de faire des études payées par papa et maman.
Moi, j’avais une bourse au mérite et il n’était pas question d’avoir des résultats juste acceptables.

Nous avions donc un exposé à rendre autour d’un projet qui ne pouvait en rien être approximatif sensément réalisé par 6 personnes.

Qui, en réalité avait très majoritairement été réalisé par moi seule puisque les autres avaient préféré aller à une beach-jet-ski-party.
Mais il y a eu un problème avec mon Zip (support contenant le fichier informatique de l’exposé, on était au balbutiement, peu de Web et pas de cloud).

Mes compères n’avaient donc pas de support sur lequel s’appuyer.
Sauf qu’ici, pour ce qui me concernait, en dehors du fait que j’ai un niveau de stress et de frustration qui aurait pu me fait exploser…
Alors, j’ai pris un moment pour respirer, me recentrer, faire le point des possibilités qui m’étaient offertes et de mes ressources disponibles.

J’avais 2 avantages.

  • Premièrement, je connaissais le sujet parfaitement.
  • Et deuxièmement, j’étais très douée en speech et en improvisation.

Il a donc été facile de donner le change.
Sauf que j’étais la seule du groupe à pouvoir le faire.

L’exposé a été un succès même si le prof nous a rabroué après le cours.
Il avait bien perçu et compris ce qui s’était déroulé en coulisse.
L’avantage ayant été que sans support, l’exposé du projet était bien plus vivant et nos “spectateurs” ont été sensibilisés et mobilisés à interagir avec nous par des questions.

Bref, pourquoi je vous partage cet épisode de mon vécu d’étudiante ?

Parce que c’est un exemple typique de ce qui peut advenir.
J’ai commencé à y apprendre la résilience.
C’est aussi un apprentissage majeur qui a compté dans le modelage de ma conception du monde.
Et cet exemple est aussi représentatif de la forme que peut prendre une régulation dans les faits.

Si j’étais restée coincée sur le fait que les choses ne se passaient pas comme j’avais prévu, selon ma volonté. Si j’avais refusé de faire mauvaise fortune bon coeur, l’exposé aurait été un échec.

En Art, il est coutume de dire que ce qui fait l’âme d’une chef d’oeuvre c’est la capacité de l’artiste à composer avec les défauts imprévus en les magnifiants.
Entendez en faisant le contraire de les cacher, les dissimuler ou les estomper.
C’est d’ailleurs exactement le processus qui s’opère dans l’exécution de mon Art qui est l’alchimie spirituelle.

Miser sur la conciliation

L’Art de la conciliation est d’une richesse sans nom et plein de vertus.
La conciliation, je l’aborde régulièrement notamment dans l’article Concilier les contraires (pour ne pas faire de redite, ni alourdir cet article, je vous renvoie vers sa lecture).

La conciliation est un Art de composer avec la Vie.
C’est comme transférer l’Art d’accommoder les fleurs ou les saveurs en fonction des saisons dans le domaine du Vivant.
Cela demande nécessairement de la créativité, de l’attention et une certaine passion.

« À l’origine de nombreuses défaites se cache une sorte d’altération de la dignité.
C’est-à-dire l’acceptation d’être approximatif.
Si d’une part, cette condition te semble favorable et rapide, d’autre part, elle crée de l’incomplétude et du vide.
Si un musicien était approximatif, il vaudrait mieux qu’il change de métier.
Gare au médecin approximatif…
Et ainsi pour toute chose qui s’imprègne d’elle, amère et humiliante imprécision. Attention ! »

– Swami Roberto

Il nous faudra toujours demeurer vigilant.e.s. pour ne pas nous perdre dans une chute dans les méandres de la médiocrité acceptable

Quel que soit le domaine concerné, l’acceptation de compromis ou d’approximation n’est bénéfique que dans des cadre et contexte spécifiques.

Accepter de fournir un résultat approximatif par flemme, manque de volonté, de contenance, de continence… n’a rien de bénéfique et ne doit pas être accepté.

Par contre, cela a du sens en début de projet.
Lorsque nous avons un excès de perfectionnisme ou lorsque nous ne pouvons faire plus dans le respect du temps imparti ou de nos engagements.
Ou encore lorsque nous sommes amené.e.s à composer avec le réel, factuel disponible.

Comment faire la différence entre être bénéfiquement approximatif ou l’être à mal ?

Il nous faudra pour cela élargir notre conscience, affuter notre discernement, accepter de voir la réalité des choses…
Si c’est un chemin sur lequel vous souhaitez vous engager, je peux vous y accompagner.

Pour cela, il vous suffit de requérir un rendez-vous

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