Mais qui je suis en vrai ? Une histoire d’étiquettes et de cases

Vision, mission, donner du sens

Vision, mission, donner du sensIl y a quelques jours de cela, lors d’un regroupement, on m’a demandé de présenter succinctement qui je suis et ce que je veux.
Si on avait ajouté à cela la demande :
De quoi as-tu besoin ?
Je crois que je serais tout bonnement partie… en courant ou j’aurais collapsé.

C’est, vous vous en doutez, une boutade. Et pourtant, ce n’est pas si sûr que s’en soit une… !

Présente-toi en 3 phrases :

Bonjour, je m’appelle Lætitia Trilleau. J’ai trente-six ans. Je suis coach, thérapeute, guérisseuse, blogueuse, auteur, maman de deux garçons… mais en vrai, ça ne dit pas qui Je suis…

Parce que tout ça, ce n’est que mon état civil et des étiquettes professionnelles… Ces dernières me semblaient tellement contraignantes et limitatives qu’elles ne figurent même plus sur mes cartes de visite !

La case, j’ai horreur de ça !
Je fais partie de ces personnes pour qui, quand elles répondent à un questionnaire, il manque presque toujours un autre choix, qui aurait offert la case appropriée pour répondre sans être obligé.e de mentir en faisant un choix.
Or, c’est pareil pour les étiquettes. Il n’y en a jamais une adaptée !

De toutes façons, je fais toujours partie des exceptions… ce n’est pas ma faute à moi (comme dit la chanson)… .
C’est l’histoire de ma vie. Je pourrais même dire : C’est tout moi !
Pour ce qui me concerne, les choses ne se passent pas « normalement ».

Ca veut dire quoi d’ailleurs « normalement » ?

C’est une vraie question. C’est quoi pour vous quelque chose de normal ?
Quelque chose d’acceptable, d’habituel, dans la norme de la normalité ou autre chose ?

Ma profession de foi personnelle pourrait être :

– « Quand j’ai dit que j’étais normale… à vrai dire, j’ai un peu exagéré ! Pardonnez-moi. Je vous en prie. « 

En toute sincérité, c’est même un mensonge. Je n’ai jamais, au grand jamais, été dans la norme. Il n’y a pas si longtemps, dans un contexte divers et sans importance, un ami me disait :

– Pourquoi je ne suis pas étonné que tu sois encore l’exception à la règle ? C’est un peu agaçant à force !

– Ben non, ce n’est pas agaçant. C’est moi. C’est ma vie ! Mais c’est vrai que ça me fatigue à la longue. Ce serait tellement plus facile de ne pas être le clou qui dépasse. Ca éviterait que tout les marteaux qui passent aient besoin de me taper sur la tête…

Et c’est vrai. C’est ce qui fait que je suis moi. Cela semble faire partie de mon essence. Ce n’est pas un choix. Mais cela demande un vrai et profond travail d’acceptation. Pas d’être différente car on est tous différents à notre façon. C’est un peu notre signature personnelle.

– Vous êtes quelqu’un de fort complexe Mademoiselle Trilleau ! – m’avait-il dit un autre jour. Vous ne cesserez de m’étonner ! – Et il l’a à nouveau dit à maintes reprises avant de décréter que ça me rendait trop visible et que je lui faisais de l’ombre.

En vérité, moi-même, au fil des jours, je découvre de nouvelles facettes de, non pas qui je suis. Mais qui je peux être.
Je m’étonne moi-même. Je m’agace et m’insupporte aussi parfois… mais c’est ainsi.
Souvent je me surprends à dire ou répondre intérieurement : je peux être qui tu veux. Dis-moi de quoi tu as besoin ?

Quand la nature ne peut être contrainte.

Je dis des choses incompréhensibles. Je fais aussi des choses bizarres, étranges et j’ai des expériences improbables.
Mais c’est dans ma nature, alors, pourquoi la contraindrai-je ?
On peut toujours essayer de faire rentrer un rond dans un carré. Soit le rond est trop grand, soit il est trop petit mais il n’épousera jamais parfaitement la forme du carré, même s’il est extrêmement souple et malléable. Ou bien, ça ne durera qu’un moment. Et Poc ! il en ressortira expulsé par la nature de la Vie.

Aujourd’hui, je me suis levée avec le feu en moi. En mode furie,… mais furie qui essaie de se contrôler.
Au final, à part quelques dégâts collatéraux et un peu de casse. Ma journée s’est bien déroulée.
Néanmoins, qu’est-ce que je me suis fatiguée à essayer de contenir l’énergie qui bouillonnait en moi !
Et à prévenir d’avance toute personne qui devait l’être qu’aujourd’hui était un jour de feu durant lequel la colère bouillonne en moi pour une raison inexpliquée et donc inexplicable.

Cela m’arrive une fois par an… environ, voir moins.

Ces rares jours-là, il vaut mieux être prévenu(e) car, même si en général, j’arrive à trouver quoi en faire…
Ca reste dangereux cet état. Un ami qui me connait bien disait souvent que j’étais comme l’uranium. J’ai à offrir un grand potentiel. Mais un accident peut vite arrivé, s’il est mal exploité.
La poignée de porte d’entrée de ma soeur s’en souvient !… J’ai réussi à l’arracher, la casser et m’entailler le doigt en un seul mouvement et en même temps… sans rien forcer. Et, je vous promets que je n’exagère pas. D’ailleurs, j’ai deux témoins.

Ce feu débordant fait autant partie de moi que mon côté contradictoire.
Je peux être presque tout et son contraire, en alternance ou en même temps. C’est très perturbant pour mon entourage. Ca l’est aussi, évident, pour moi.

Et pourtant, je co-habite avec moi-même depuis plus de trente-six ans… c’est pour dire !
On ne s’y habitue pas si facilement !

La seule case qui me semble juste serait : « Ne rentre pas dans la case » ou « N/A » entendez « Non Applicable » ou « Non Adaptée« … au choix.

Miroir, mon beau miroir dis-moi qui je suis

Au fur et à mesure du temps, je me rends compte qu’en réalité, je ne suis qu’un miroir qui joue le rôle que souhaite voir, ou auquel doit se confronter, celui ou celle qui est en face de moi.

Comment alors me définir ? Ne suis-je qu’un reflet ?

En vérité, j’étais uniquement ce miroir, mais ça, c’était avant !
Parce que j’étais incapable, ne serait-ce que de savoir quels étaient mes besoins réels ou mes attentes.
La seule intention qui gouvernait ma vie était de répondre aux besoins des autres.

Du coup, j’étais bien trop occupée à pourvoir à leurs demandes pour m’occuper d’autre chose que de mes besoins vitaux stricto minima.
Pour autant, mes proches n’étaient jamais satisfaits. Je n’en faisais jamais assez, ni assez bien, ni assez souvent… et ma vie se résumait à une longue liste de tâches et d’obligations. Pas très fun, je vous l’avoue.

Mais cette capacité de miroir est bien utile et même enviable pour la pratique d’accompagnante professionnelle. Cela permet de montrer à mes consultants leurs angles morts, les parts d’eux-mêmes qu’ils ignorent ou choisissent de ne pas percevoir.

Néanmoins, je suis.

Oui, je suis. Je suis, telle que je suis, au moment présent.
Il est important de préciser  »au moment présent »; car hier, je n’étais pas la même. Et dans 5 minutes, celle que je suis ne sera plus. Elle aura changé. Changée dans sa posture, par rapport au contexte, selon les informations dont elle a pris connaissance… mais aussi d’un point de vue biologique. Une partie de mes cellules seront mortes, d’autres seront nées… ma fréquence cardiaque sera peut-être différente ou peut-être ce sera mon niveau de conscience qui se sera transformé.

Mais ce qui est le plus important c’est d’être soi. Parce que cela a une grande valeur. Cela passe par l’acceptation de soi avec nos qualités, nos défauts, notre inadaptation, notre folie…

Sois toi-même, les autres sont déjà pris !  – Oscar Wilde

Je ne fais pas qu’exister, je Vis et je Suis.

Je peux Etre dans le moment présent, hors de tout cadre et de toute étiquette, même si je suis sauvage, inadaptée, incontrôlable, révoltée, insolente,… je suis mon essence telle un enfant rebelle non standardisé.
Tout ce qui fait ce que je suis, fait que je suis unique et inégalable.
Je suis parfaite dans mon imperfection et c’est parfaitement parfait ainsi.

Cela vaut pour toute personne ayant choisi de s’accepter et d’Etre.
Le monde serait bien triste sans toute cette folie et cet éventail de différences.

Alors oui, tout le monde ne m’aime pas. Certains me critiqueront un peu, voir beaucoup.
Mais est-ce que cela suffit pour que je doive me corrompre, nier et faire le deuil d’une partie de moi ?

Certes non !

Quoi de plus naturel et essentiel que d’incarner l’essence de qui je suis ?

Et si je n’existais pas, ne faudrait-il pas m’inventer ?
La réponse dépend des points de vue de chacun et finalement, peu m’importe.

Ce que les autres pensent de moi, ne me regarde pas. 

Pour autant, et pour finir, je vous présente mes excuses… On m’avait demandé de me présenter succinctement…
Voilà un autre de mes défauts… mais si vous avez lu ce post jusque-là, c’est qu’il s’agit peut-être d’une qualité déguisée. 😉

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Je vous souhaite une journée débordante de votre qualité d’être. Prenez le temps d’embrasser qui vous êtes

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