Avons-nous conscience de notre propension à être devenus avides de connaissances ? Plus l’information et les formations sont disponibles facilement et plus ce phénomène s’amplifie. Mais pour quoi ? comment ? Quand est-ce que cela a commencé et qu’est-ce qui se joue ici ?
Notre génération est absolument addicts de connaissances. Les médias et réseaux sociaux l’ont bien compris. C’est sur cette curiosité mal aspectée que se fonde tout leur business.
Dans notre civilisation où chacun a été élevé par une société de consommation, les limitations de ressources de notre Terre et la recherche constante de nouveaux profits à trouver une manière de vendre quelque chose qui est illimité. Mais là n’est pas la question. La question est de comprendre ce qui pousse l’humain à être toujours en quête de nouvelles connaissances.
Ce qui est amusant, c’est le hasard.
Je reprends l’écriture de cet article, ce qui me pousse à commencer par relire ce que j’ai déjà écrit. Et là où nous ne sommes, je ris toute seule. Un flash me revient. Hier sur Facebook, je lisais le post ci-après :
Et, tout est là. Déjà à l’époque, on pensait que l’information, alias les connaissances pourrait nous sauver. Bon ben non. Mais pourquoi et d’où est-ce que cela nous vient ? Il y a une croyance qui s’est inscrite dans notre héritage : C’est l’information qui permet de gagner la guerre. Or, cela s’est transposé aux situations de concurrences commerciales. C’est l’information que fait gagner ou perdre un projet et dans le cadre juridique un dossier. Il y a aussi un autre élément encore davantage lié à la croyance.
Fais des études et grâce à tes diplômes et tes connaissances, tu réussiras mon fils / ma fille
Depuis plusieurs générations, avoir des diplômes étaient la promesse de faire une belle carrière et d’avoir un bon travail. Enfin, ça, c’était avant ! A l’époque où on embrassait un métier et on y restait toute sa vie pour faire carrière.
Ainsi, nos parents ont été élevés à cette sauce. « Il faut que tu aies ton bac, un BTS… et tu pourras avoir un bon travail, dans un bureau avec un travail garanti. » Sauf que, la crise (qui a été plurielle et répétée nous a amener à expérimenter massivement le contraire). Les jobs à l’usine ont démontré leurs limites à coup de 3/8 et autres vagues de licenciement. Pourtant, nos parents nous ont transmis cette croyance dont ils avaient eux-mêmes hérités : « Fais des études et grâce à tes diplômes et tes connaissances, tu réussiras mon fils / ma fille« .
Nombreux sont celles et ceux qui y ont crus et qui ont ensuite déchanté (pour la plupart). Un peu comme lorsque nous avons compris que le père Noël, le lapin de Pâques et la petite souris ne sont que des mensonges des grandes personnes sensés faire rêver les enfants pour les motiver à faire/produire ou se comporter comme ils le souhaitent.
Et nous, qu’avons-nous fait (en grande majorité) après avoir pris connaissance du mensonge ?
Nous l’avons relayé et propagé comme nos ancêtres avant nous. Serions-nous devenus fous, gagas ou incohérents ? Qu’est-ce qui nous pousse à reproduire la même ignominie ? Pourquoi sommes-nous tellement et à ce point avides de connaissances.
Nous avons reproduit les mêmes schémas, les mêmes histoires, les mêmes croyances.
Et nous nous sommes laissé prendre par ce qui est devenu notre propre mensonge ! Nous avons même tremblé lorsque notre enfant a eu des difficultés scolaires ou ne savaient que faire comme études. Alors que nous devrions déjà tous savoir qu’avoir un diplôme n’est plus un « Sésame ouvre-toi » porte de la réussite professionnelle. Et pourtant, observons-nous !
Quelle blague ! Quelle hypocrisie ! Seulement un tiers des étudiants exercera une profession qui correspond aux études qu’il a suivi. Réveillons-nous ! Les études nous apprennent à apprendre. Mais ce ne sont pas les connaissances que nous allons emmagasiner par coeur qui vont nous sauver. Ce qui nous sauve, c’est notre savoir-faire et notre savoir-être. Cela se joue entre la pratique de notre Art (notre zone d’excellence) et l’incarnation du notre unicité (qui nous sommes véritablement dans notre essence). Intérieurement, de plus en plus d’humains le savent et pourtant, nous continuons à être avides de connaissances comme si notre vie en dépendait. Et, c’est ainsi que nous choisissons de nourrir notre mental plutôt que de vivre la Joie du Coeur. Quelle tristesse !
Mais que cherchons-nous vraiment à travers cette quête effrénée qui nous rend avides de connaissances ?
Pourquoi, lorsque nous nous sentons limité(e)s dans notre travail ou dans notre vie, est-ce que nous avons presque tou(te)s le réflexe de chercher une nouvelle formation, un nouveau livre ou une vidéo explicative ? Nous sommes à nouveau de cette situation d’inconfort par laquelle nous répondons en étant à nouveau avides de connaissances. Nous avons un besoin irrépressible d’acquérir des connaissances nouvelles.
Cela me fait penser à un ordinateur en quête d’un nouveau logiciel pour obtenir une nouvelle fonction. Nous ne sommes pourtant pas des robots (bien que… nous nous comportons beaucoup comme tels)
C’est comme si ce nouveau savoir que nous pourrions obtenir pouvait changer notre vie. Et, une fois obtenu, nous pensons avoir changé(e)s. En tout cas, c’est ce que souhaite nous faire croire notre mental et plus précisément notre ego.
Pourtant, en vérité, nous avons juste nourrit ce mental de quelques informations supplémentaires. Alors, nous nous sentons rempli(e)s, quelques temps, de façon très éphémère avant d’être à nouveau affamé(e)s. Nous sommes des drogués, avides de connaissances. Toujours en quête du prochain livre, du prochaine article, d’une nouvelle vidéo, d’un autre savoir… de la dernière mode, la dernière nouveauté… qui va changer notre vie et/ou nous permettre enfin d’être mieux, plus heureux, plus épanoui(e)… Et ce qui est risible, c’est que nous n’atteignons jamais ce but durablement (Je fais semblant d’être heureux). Nous ne le touchons que dans l’illusion temporaire de notre mental.
Savoir et connaissances – ou – expériences et Connaissance
Ce qui est certain, c’est que cette recherche est stérile et sans fin car nous nous sommes trompé(e)s de chemin. Quelque chose en nous nous susurre qu’il faut trouver la Connaissance. Mais, cette Connaissance n’est pas le Savoir ni les savoirs d’ailleurs, ni même les connaissances après lesquels nous ne cessons de courir avec empressement à l’instar du lapin blanc. Ce qui nous est demandé, ou plutôt vivement conseillé, c’est de partir en quête de la Connaissance. Et, cela davantage au style de la tortue qu’à celui du lièvre.
Or, cette Connaissance ne pourra pas être trouvée à la surface ou à l’extérieur. La Connaissance ne peut se rencontrer qu’à l’intérieur; au plus profond de notre intériorité. D’où l’importance que revêt l’introspection. La porte qui s’ouvre sur la Connaissance a toujours été là, au plus profond de nous. Or, cela demande beaucoup plus d’investissement et de persévérance que de gravir la plus haute montagne ou descendre au plus profond de la Terre ou de l’océan (cf. Une vieille légende hindouiste).
Toute la vie n’est qu’une suite de connaissances.
On cherche à entrer en relation avec des hommes riches, savants, influents, ou avec des jolies femmes, mais que va-t-il se produire par la suite à cause de ces connaissances ?…
On lit des livres pour être au courant de quantité de choses, mais ces connaissances. sont parfois des poisons qui transforment la vie en enfer…
Pourquoi veut-on savoir et connaitre ?
Très souvent, il y a un motif intéressé : on pense y gagner quelque chose, et voilà que c’est le contraire qui se produit.
La mouche regarde avec curiosité la toile d’araignée, elle veut savoir ce que c’est, elle ne se doute pas qu’au centre de ce réseau de filaments se tient une créature très intelligente qui a construit sa toile.
Si la mouche s’y aventure, elle fera en effet bien connaissance avec l’araignée, mais elle y perdra tout.
L’artiste qui a construit ce piège sera enchantée, mais c’en sera fini de la mouche !
L’existence est remplie ainsi de toiles d’araignée et de pièges qui nous attendent. Il n’est pas bon de toucher, de sentir, de goûter n’importe quoi sous prétexte de savoir ce que c’est.Mikhaël Omraam Aïvanhov – « Nouvelle lumière sur les évangiles »
Le plus important, c’est ce que nous retirons de l’expérience
Les connaissances, les savoirs, nous permettent de faire des interprétations, des projections, des calculs… c’est utile pour oeuvrer factuellement dans la matière (et encore pas toujours). C’est ainsi et grâce à cela que nous pouvons vivre des expériences. Pourtant, c’est avant, durant et après l’expérience qu’il est essentiel de se questionner sur ce qui s’est jouer dans le visible certes, mais aussi dans l’invisible.
Ce qui est visible et mental n’est qu’un pent de la vie. La Connaissance, elle se joue dans l’invisible, dans le coeur, dans l’intention… Elle se mérite. Pour y accéder, nous devons lui dédier notre vie. Et même ainsi, rien ne garantit que nous pourrons l’atteindre car la Connaissance ne s’achète pas. Pour y parvenir, chaque pensée, parole, action doit être pesée, mesurée et souvent rectifier pour que tout notre êtreté soit impeccablement immaculée. Ici, pas d’effort inutile, chaque expérience à son utilité. Chaque pensée, mot, geste est un indice pour faire un pas de plus. Or, l’important pour aller vers une destination, c’est quelle soit suffisamment belle pour nous porter. Si elle correspond à un haut idéal c’est une aventure merveilleuse. Je n’ai pas dit simple ou confortable mais belle et motivante. Ensuite, il s’agit d’avancer un pas après l’autre. Chaque pas nous rapproche de notre Coeur divin.
Ici, un choix nous est offert. Soit nous faisons le choix d’avancer en s’engageant à aller vers la Connaissance, soit nous continuons à nous essouffler à courir après l’information et demeurer avides de connaissances pour le reste de notre vie.
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