Lors de mon introspection de ce matin, qui est la continuité de nombreuses autres introspections et méditations, je me suis rendue compte que toute ma vie a été rythmée par un même fait : on ne me voit pas telle que je suis. Ne pas être vue et reconnue a été une souffrance d’enfance. Cela a créé en moi pendant longtemps un sentiment, que je sais aujourd’hui factice de rejet ou de non-acceptation. Et, par résonance, si je ne suis pas vue, je ne peux pas non plus être reconnue. Mais pour autant, pour être reconnue, ne faudrait-il pas déjà voir été connue ? C’est quoi d’ailleurs être connue ?
Et puis, un jour, j’ai pu être vue et reconnue
Si vous saviez le nombre de fois où intérieurement, je me suis dis à moi-même :
« Ce n’est pas grave, il/elle ne te voit pas, ne le prends pas pour toi. Pardonne-lui«
Ce qui est « marrant », c’est que c’est justement le partage spontanée d’une personne que j’accompagne depuis un certain nombre d’années qui a été le déclencheur de cette réflexion dont a émergé une prise de Conscience.
Ensemble, toutes les deux, nous sommes parties de loin. De très loin même ! Nous avons cheminé et évolué ensemble chacune dans ce qui lui revenait d’apprendre, connaitre et grandir. Ce qui a été très aidant dans son cheminement, c’est son implication, sa constance, sa bonne volonté et l’acceptation à chaque étape. Même lorsque le reflet que je lui offrais était déplaisant, elle choisissait de dépasser son mental et son ego pour aller plus loin. Et, ce n’était pas facile, ce n’était pas confortable. Mais, elle dépassait cela.
Sa grande force, c’est qu’elle avait déjà compris que cheminer spirituellement, ce n’est pas être en quête d’un bien-être confortable et éphémère.
C’est aller vers Soi pour tendre vers un mieux être durable. Cela, évidemment se fait progressivement. Pas après pas… constamment, perpétuellement… Il n’y a pas de solution miracle ou de chemin plus rapide.
En ce jour, elle a suivi son inspiration et m’a appelée pour me partager ce qu’elle vivait dans l’instant présent grâce à mon entremise de plusieurs années ensemble. Dans le témoignage qu’elle m’a offert, j’ai constaté qu’elle… m’a vue. Waouh ! Quel cadeau extraordinaire !
Le plus drôle, c’est que cela arrive alors même que nous ne cheminerons plus ensemble car elle a à cheminer avec d’autres que moi. Le temps est venu de changer d’accompagnant. Car tout a un début et une fin. Chaque personne traverse notre vie pour une raison. Or, une fois l’étape faite, il est l’heure de passer à la suivante. Il faudrait être fou pour ne pas accepter d’allez vivre la suite. Alors, on se quitte. Il n’y a même pas de deuil à faire, simplement de poser que nous continuerons à être nourrie des moments partagés ensemble. En acceptant de continuer le chemin sans l’autre, nous nous autorisons à le libérer pour qu’il puisse suivre son propre chemin et nous nous autorisons à faire de même. Et, c’est la plus belle manière de pouvoir continuer à honorer ce qui a été partagé, car nous l’emportons dans notre coeur et nous pouvons partager le rayonnement, fruit de ce temps ensemble, avec d’autres.
Le temps a sonné d’être vue et reconnue telle que je suis… ou pas
Ce qui est encore plus extraordinaire, c’est que cela s’inscrit dans une mouvance dans laquelle plusieurs personnes m’ont tour à tour, vue et reconnue. Et ça, ce n’est pas anodin.
Il ne suffit pas de vouloir cheminer vers la Conscience pour que, pour autant, nous puissions voir clairement ce qui est ou celui/celle qui est devant nous dans sa plus grande simplicité. Il y a tellement de voiles ! d’illusions ! de distorsions ! Alors, que dire de ceux qui se cachent derrière des masques et des subterfuges !
Ce processus qui m’a amenée à être vue et reconnue a démarré il y a quelques temps déjà. La rédaction et la publication de l’article « Je ne suis personne » a ouvert une porte sur un nouveau champ de conscience.
Depuis ma plus tendre enfance, j’ai souffert d’un manque de reconnaissance, d’un sentiment qui me faisait sentir qu’on ne me comprenait pas, que j’étais mise à l’écart, rejetée. Je me sentais inadaptée à ce monde. J’en ai un souvenir très clair depuis environ mes 6 ans. Mais, je n’ai pas lutté. J’ai accepté qu’on ne puisse pas me comprendre, pas me voir dans ma complétude. A l’époque, je n’avais aucune conscience de ce qui touchait au besoin de reconnaissance. Ca passait à mille lieux au-dessus de ma tête ! Il n’était donc clairement pas question de cela.
C’est quoi ce besoin d’être vue ?
Il me semble important, ici, d’ajuster et d’affiner ce que j’entends par être vue. Parce qu’on me voyait et on m’entendait. Et pour cause ! Enfant hyper active toute en son et lumière, on ne pouvait que savoir que j’étais là et me voir. Je ne sais pas si j’aimais la vie mais pour autant, j’aimais la Joie. Le contraire aurait été un comble en s’appelant Laetitia qui signifie Joie en latin !
Le problème n’était donc pas de faire savoir que j’existais ou que j’étais là. Je ne suis pas issue d’une famille nombreuse et mes parents étaient présents et attentionnés. Même s’ils ne me comprenais probablement pas toujours. La difficulté était plutôt d’être vue et reconnue en tant qu’être dans mon unicité, dans l’acceptation de mon Originalité singulière. Alors, certes, ma « différence » était perceptible mais pour autant, on ne me comprenait pas… parce qu’on ne me voyait pas telle que j’étais dans mon entièreté, dans ma multidimentionnalité. Mais soyons clairs, je ne pouvais pas exiger cela. Qui aurait pu être capable de cela. La très grande majorité des humains n’a pas conscience de sa propre multidimentionnalité.
Cela a duré longtemps évidemment, puisque cela dure encore 😉
Mais, les mentalités ayant évoluées, je suis devenue plus acceptable… enfin, il me semble.
En réalité, j’aurais seulement aimé qu’on me voit.
Mais plus dans un sens d’acceptation de qui je suis. Qu’on me vois comme je suis, qu’on me reconnaisse comme je suis et qu’on accepte que je n’avais pas à changer, que mon mode de fonctionnement était acceptable, que je n’avais pas à devenir comme les autres ou plus normale. J’avais besoin que quelqu’un me dise : « Ok tu as a vision du monde et c’est ok ».
Mais qu’on me prenne comme je suis (et non pas qu’on me comprenne), ça aussi, ça a pris du temps. Il me semble que ma mère m’a davantage vue à 40 ans. Un jour où elle m’a dit que malheureusement j’avais ce quelque chose qui faisant qu’on ne pouvait pas me comprendre ce quelque chose de particulier comme Mère Theresa. Cela a été un cadeau qui a ravi mon coeur. Car, Mère Thérèsa, avait une caractéristique immense et extraordinaire. Elle savait que Dieu l’aimait et elle aimait l’humain en retour car elle percevait la part de Dieu en lui. C’est de là qu’émanait la Joie de son être. Et si ma mère voyait cela en moi… Waouh ! quel cadeau.
Bon, je ne sais pas si ça a duré… mais c’était bon à prendre 😉
Mais quelle partie de moi est-ce que je prétends dans mon fort intérieur que les autres devraient voir ?
Tout est là ! Je veux être vue et reconnue, mais qu’est-ce que cela concerne ? de quelle façon ? dans quel aspect ? … Et c’est ici, sensiblement, que nous allons prendre conscience d’un fait critique et incontournable qui détermine la réussite ou l’échec de ce après quoi nous courons sans jamais ne serait-ce que le toucher du doigt. C’est exactement de là que vient le problème.
Nous aurons beau chercher la réponse, il n’y en aura pas. Car ce quelque chose est invisible pour les yeux. Il est même invisible à d’autres niveaux. Ai-je, ne saurait-ce qu’une petite idée ou le début naissant d’une idée de qui je suis ?
Quand je parle de qui je suis, je parle de qui je suis au-delà et en-delà des étiquettes et de mon état civil ou de caractéristiques sommes toutes très relatives en fonction de la grille de lecture et du cadre de référence que j’utilise.
Sur ce thème, je vous renvoie vers : Mais qui je suis en vrai ? Une histoire d’étiquette et de case
Qu’est-ce que je crois que les autres devraient voir et reconnaitre chez moi ?
C’est là que réside toute la question et le problème. Comment obtenir une réponse, une rencontre, si je n’ai pas clairement défini mon attente et la nature de mon besoin ?
Est-ce que j’ai besoin que mon autre, mes proches, les autres voient que j’existe ? que je suis différente ? unique ? singulière ? Ou, est-ce que j’ai besoin que quelqu’un d’extérieur à moi puisse témoigner des efforts intérieurs que je mets en oeuvre ? A moins que ce soit le besoin qu’on reconnaisse qu’au-delà de mon coté sauvage, ou de mon apparence qui peut sembler parfois orgueilleuse, j’ai un grand coeur où il y a de la place pour tous ? A moins que j’ai simplement besoin qu’une personne extérieure à moi puisse témoigner que je suis [je ne sais quoi] de la même manière que Dieu a fait émaner de lui des êtres pour pouvoir découvrir qui/ce qu’il est dans toutes les facettes de qui/ce qu’il est ? Il y a probablement quelque chose de cet acabit.
En vérité, il me semble que ce dont j’avais besoin que les autres voient et reconnaissent (lorsque j’étais enfant, ado puis jeune adulte) c’est ma souffrance, ma douleur, mes difficultés intérieures.
J’avais simplement besoin que quelqu’un me dise :
« Je sais que ce n’est pas évident tous les jours, mais je sais que tu fais de ton mieux. Ne t’inquiètes pas, même si tout n’est pas parfait, tu es digne d’Amour. Je t’aime. Dieu te voit et il t’aime pour qui tu es au-delà de tout ce que tu peux faire ou ne pas faire. Lui te connait, il te voit et reconnait tes intentions profondes de faire du mieux possible depuis le centre le plus profond de ton coeur. »
Mais, sincèrement, personne ne me l’a jamais dit. Enfin, aucun être incarné. Pourtant, je sais que c’est le cas maintenant. Et depuis que j’ai intégré cela, je n’ai plus eu besoin ni qu’on me voit, ni qu’on me reconnaisse et encore moins qu’on m’aime. Et, ça a changé ma vie. Je tenais à partager cela pour que chacun puisse renaitre à sa vie autrement. Après cela, il n’est plus nécessaire d’attendre que les « choses » viennent de l’extérieur. Elles émanent de l’intérieur.
De ce besoin, cet élan intérieur est né ce texte, cette déclaration : Je voulais simplement te dire que je t’aime
Alors, certes, lire ou comprendre intellectuellement ne permet pas pour autant de faire le switch vers une autre manière de percevoir et vivre le monde. Pour autant, voici quelques pistes de cheminement.
Suis-je moi-même capable de me reconnaitre ?
C’est à dire, suis-je en capacité de reconnaitre qui je suis, ce qui est de moi, ce qui est aux autres, ce dont j’ai hérité des miens et des autres?
Suis-je capable de faire la différence entre qui je crois être, c’est-à-dire un mélange d’étiquettes, de masques, d’illusions issues de distorsions ou même de mensonges que nous nous infligeons à nous mêmes ? ou encore comment je souhaite paraitre, l’image de moi sublimée que je souhaite transmettre aux autres… mais qui est une version faussée de qui je suis. Une sorte de mirage que j’ai créé et que j’entretiens.
Dans ce cas, comment pourrait-on me reconnaitre si je me cache derrière un écran de fumée ? Est-ce que je veux vraiment continuer à jouer à cache-cache et à pleurer de tristesse parce que personne ne me trouve. Alors même que personne n’a été informé que je jouais à ce jeu d’ailleurs !
Que pourrait m’apporter le fait d’ être vue et reconnue ?
Qu’est-ce que cela changerait ? Est-ce que j’attends une validation de l’extérieur qui me dirait que je suis bien qui je suis ? Cela serait fort dramatique, car l’autre, les autres, l’extérieur ne fait que voir une version d’eux déformée par le spectre du miroir que je deviens pour eux. Ce qu’ils perçoivent et voient de moi est le reflet de leurs propres croyances, valeurs, aspirations, conditionnements, rejets et complexes.
Ce reflet qu’ils m’offrent parlent d’eux et de moi en même temps. Mais ni l’un ni l’autre n’est posé avec mesure, justesse et encore moins vérité. A moins que ce reflet ne me soit proposé par une personne capable de se positionner en complétude et en accord avec qui elle est dans sa vérité. Seule cette personne entière, authentique et vraie pourrait me proposer un reflet qui pourrait ressembler à un début de moi si dans cette position de miroir elle accepte de s’oublier.
Un miroir ne ment pas car il ne s’agit pas de rendre une image qui pourrait lui permettre d’alimenter un jeu relationnel. Le miroir est imperturbable car il n’a pas de personnalité à défendre.
Pour finir, il me semblait important d’ouvrir une parenthèse à propos des réseaux sociaux et videos
Ces réseaux, pratiquez par presque tous sont bien plus dangereux et problématiques que nous pouvons le percevoir. Sur les réseaux, rien n’est vrai, tout est calculé. Chacun entretient une image factice consciemment ou inconsciemment. Il s’agit d’une réalité augmentée qui n’a rien à voir avec la vie.
Il s’agit d’une existence synthétique, il n’y a qu’à voir tous les filtres proposés. Sur la toile, chacun peut choisir de créer et entretenir une image fausse de lui-même. De nombreux quasi-néophyte dans un domaine se font passer pour des experts. Des personnes malheureuses comme les pierres vous proposent de rencontrer le bonheur absolu. Certains êtres complètement perdus dans leur vie, qui ont complètement lâché-prise sur la réalité de la vie forment d’autres êtres à la spiritualité,… on frôle le n’importe quoi. Pourtant, ces outils que sont les réseaux pourraient être précieux si nous nous en servions pour partager la beauté de la Vie, simple, naturelle… plutôt que de pseudos contenus vides de sens dont seul le titre est accrocheur.
Mais, surtout, comment réussir à être vue et reconnue telle que je suis si je participe à l’illusion collective ?
La question est même : Comment puis-je me reconnaitre dans ma vérité si je partage et j’entretiens une fausse image de moi qui me permet d’être aimée ? Parfois même un faux-self.
Et, si on commençait par faire le choix d’être vus et reconnus tels que nous sommes vraiment, dans notre vérité avec nos qualités et nos défauts… qui sont finalement la même chose. Puisque mes qualités sont les moindres de mes défauts et inversement. D’ailleurs, n’oublions pas que ce qui peut nous sembler être une qualité peut se révéler être un défaut selon le contexte, la mesure ou l’excès et le cadre de références.
Tout cela étant totalement relatif autant accepter d’être dans notre vérité, non ?
Plutôt que d’entretenir un mensonge fait aux autres et à soi-même qui menace à chaque instant notre Paix. Car, le risque d’être percé(e) à blanc, d’être démasqué(e), d’être identifié(e) comme un imposteur ou une impostrice, est alors constant. Cette épée de Damoclès ne cesse alors de nous poursuivre en tout temps et en tout lieu. Tout être serait en mesure de dévoiler notre escroquerie faite au monde. Est-ce que le jeu du vivre dans la Peur en vaut la chandelle ?
Ou préférons-nous prendre le risque d’être soi et d’être vu(e)s et reconnu(e)s comme tel(le)s. Et par là même, nous autoriser à collecter l’Amour qui nous revient plutôt que de le laisser tomber parterre à côté de nous ?
(Les personnes ayant bénéficié d’un accompagnement en Amour comprendrons cette dernière phrase qui est un clin d’oeil. Mais aussi une Vérité majeure pour la Paix du Coeur.)
Et si nous commencions par prendre le temps d’initier un chemin vers nous en vue de nous voir et nous reconnaitre tel(le)s que nous sommes ? Cela permettrait d’aplanir nos sentiers intérieurs et de préparer le chemin qui mêne à notre vérité pour que les autres puissent plus facilement parvenir jusqu’à nous et à leur tour nous voir et nous reconnaitre.
Je prie pour que chacun de nous puisse choisir de se reconnecter à la Vie et d’incarner pleinement et totalement qui il est véritablement.
Je vous souhaite un doux dévoilement de votre être véritable.
Bien à vous,
Lætitia
***
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