Pour vivre, il faut mourir ! La mort, ce passage obligé…

C’est un thème qui revient très régulièrement dans les articles que je vous propose car c’est un fait :
Pour vivre, il faut mourir.

Le thème de la mort et la renaissance, mais aussi de la mort et la résurrection sont omniprésents dans tous les courants initiatiques.
Or, la mort fait peur.
Certains évitent même d’utiliser son nom pour éviter de l’attirer.
Cette peur de mourir a toujours été un repart de protection entre le profane et l’initié.
Alors, quel est le sens de cette mort initiatique ?
Est-elle juste symbolique ou a-t-elle une véritable signification ?

Le postulant, dans les différentes doctrines et groupes d’obédience initiatiques, après avoir subi un cycle de différentes épreuves ou tests, débute bien souvent son chemin initiatique par un rituel de mort symbolique.
C’est à l’issue de ce rite mortuaire qu’il pourra être intronisé en tant qu’initié.

Ainsi, il meurt au monde des profanes pour naître au monde des initiés.

C’est en tout cas ainsi que cela est présenté au travers des rituels.
Mais au-delà de ces rituelies, sur le chemin spirituel, la notion de mort et de renaissance existe aussi.
Cet éveil à la vie est appelé la seconde naissance.

Cette renaissance est pleinement liée à la notion de régénération.
Il s’agit d’une transformation.
Or, tant qu’il y a transformation, il y a vie.
Avec plus de justesse, je dirai même qu’il s’agit d’une transmutation intérieure.
La transmutation de cette fameuse pierre cachée si chère aux alchimistes et autres hermétistes.

VITRIOL : « Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem »  et j’ajouterais « Veram Medicinam ».
Ce qui se traduit par : Visite l’intérieur de la terre et, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée (ou secrète) … de la Véritable Médecine.

La première naissance est la naissance humaine.

Nous naissons de l’union sexuelle d’un homme et d’une femme.
Nous sommes fille ou fils de l’homme.
Durant cette vie de fille ou fils de l’homme, nous expérimentons la découverte et la recherche de la maitrise de notre nature humaine inférieure.

Cette découverte expérientielle, nous la vivons dans le mental.
Puis, nous la vivrons éventuellement dans le corps.
Ensuite, cela dépend de chacun, certains réussiront à vivre leur vie en tant que fils ou fille de Dieu.
Tout ne se passe pas toujours dans ce sens là.

Vos enfants ne sont pas vos enfants. 
Ils sont fils et filles du désir de vie en lui-même.
Ils viennent par vous mais non de vous, et bien qu’ils soient avec vous,
ce n’est pas à vous qu’ils appartiennent.

– Khalil Gibran

Chaque humain endure au fil de sa vie le poids de leur croix (c’est-à-dire leur karma), en nourrissant leur nature inférieure qui répond à la dictature de l’ego.

Certains tireront leur aiguille du jeu en vivant la réussite matérielle grâce à des pactes plus ou moins lourds.
Mais, ils oublient souvent, qu’à un moment donné, il va falloir payer ses dettes.
Tout le monde passe à la caisse en sortant de la zone d’expérimentation incarnationnelle.

Et enfin, il y a ceux qui oseront choisir de mourir à tout cela.

Cela revient à s’investir dans un cheminement complexe et difficile qui requiert bonne volonté, foi, rectitude, discernement et force intérieure.
Mais une fois ce chemin traversé, une question demeure :
Pourquoi est-ce que cela a été si difficile alors qu’en réalité, les choses sont si simples ?

La seconde naissance est la naissance divine.

Nous naissons à notre nature humaine inférieure… les années passent…
Puis, nous sommes appelés à mourir à cette réalité corrompue qui est une illusion.

Chacun est libre de répondre à cet appel, ou pas.
C’est cela, le libre arbitre.
Personne ne peut vous obliger à vous dépasser.
Vous êtes libre de toutes vos décisions… pas de leur conséquences.

Cette mort est précédée par un chemin de transmutation personnel avec une multitude d’étapes.
Ce chemin est différent pour chacun.
Chacun a son chemin.
Mais tous passent par l’étape où il faut arrêter de Faire pour Être.

C’est un point de passage obligatoire, le seuil de l’Être

A partir de là, nous pouvons commencer à percevoir les encornures de l’illusion et notre conscience s’élève.

Celui qui parvient à transgresser l’illusion, meurt à cette illusion pour renaître à la Réalité de l’Eternité.
Il devient alors pleinement et consciemment fille ou fils de Dieu.
Mais, ce processus de mort se fait progressivement et doit être confirmé constamment.

C’est comme se sevrer d’une addiction.
Cela ressemble à une cure de désintox.
A tout moment, on risque de replonger si on n’y prête pas gare ou si on manque de volonté.
Il faut changer d’habitudes, de réflexes, de stratégies automatiques.

Ce processus, personne ne peut le faire à votre place.

Aucun livre ne pourra nous l’enseigner.
Ce n’est plus de la théorie, il s’agit de la Vivre.
Cela demande beaucoup de Force, de recherche de Discernement et de Clarté.

C’est cela que Jesus, de nombreux prophètes et Maîtres spirituels se sont tués à vouloir expliquer et transmettre.
Il n’y a rien de religieux là dedans.
La religion est de la sphère de l’Homme.
Elle ne concerne pas le divin.

Pour vivre cette seconde naissance, il va falloir mourir

Cela ne se décide pas.
Il s’agit d’un cheminement.
Ou plutôt, il s’agit d’un engagement personnel, puis individuel à s’inscrire dans un cheminement spirituel dont nous sommes le héros.
Personne ne pourra le faire à notre place, vraiment personne.
C’est notre voyage du héros.
Il est unique, c’est le nôtre.
Ce voyage ne ressemble pas à celui d’un autre.
C’est un périple dont les étapes et les épreuves qui mèneront à son dénouement dépendrons de notre essence et de notre originalité.
Il s’agit du chemin qui nous-même à notre quintessence unique.

Pour arpenter correctement ce chemin, il faut être authentique et présent.

Ce chemin est difficile et va nous demander de nous dépasser, d’affronter nos peurs, nos ombres et tout le reste.
Nous allons faire face à la mort.
Personne ne peut nous appeler à le faire.

Pourrions-nous imaginer quelqu’un aussi sage soit-il que nous suivrions alors qu’il nous dit :

– Maintenant, ne bouge pas. Je vais te crucifier et tu renaîtras en Christ.

Parce que d’une part, qui est-il pour prétendre cela ? d’autre part le croirions-nous ?
Si c’est le cas, nous devrions sincèrement nous poser des questions sur notre naïveté.
Parce qu’il est fort probable que la seule renaissance que nous connaîtrons c’est la réincarnation dans un autre corps !
Nous risquons de mourir corporellement pour renaître de chair… encore une fois.

Il faut concevoir l’idée de mourir autrement.

Le point de vue alchimique est très intéressant si on comprend le langage onirique et métaphorique utilisé.
Merci d’entendre ce qui suit comme un travail spirituel à faire par le disciple dans son monde intérieur.

Mourir sur la croix, c’est mourir dans ce que l’alchimiste appelle le creuset.

Dans ce creuset, l’alchimiste dépose la matière première (la poussière = matière corporelle) ou il l’amène par diverses opérations à mourir et se putréfier.
C’est l’oeuvre au noir.
Il obtient d’ailleurs une matière noire, un compost (élément terre).

Puis, commence l’oeuvre au blanc.
Elle consiste en la purification par le feu (l’Esprit) jusqu’à ce qu’elle devienne blanche.

L’oeuvre au rouge commence par distillation (chaleur et eau) puis conjonction (mariage des contraires : feu et eau, subtil et épais, masculin et féminin), elle devient rouge.

Et enfin par sublimation (dissolution et réduction de la matière en ses principes.
Cette opération consiste à extraire les éléments les plus admirables que l’on cherche ensuite à fixer alors que les éléments vils et vulgaires sont consumés par le feu), on obtient de l’Or.
C’est la résurrection.
L’homme qui a déposé son corps dans le creuset devient Christ.
Entendez l’incarnation du Soleil sublimé.
Cet Or philosophique, n’est pas l’or vil et vulgaire qu’on trouve initialement en l’homme et qui se traduit par l’orgueil (qui est le péché préféré de Satan). Ce même péché qui a fait chuter Lucifer, l’ange préféré qui est aussi fils de Dieu.

Merci de noter que la notion de Christ n’est pas limitée aux croyances chrétiennes.

Christ est fils ou fille de Dieu et il est présent en sa forme endormie à l’intérieur de chaque humain. La science initiatique indique :

Chaque fois que l’esprit descend s’incarner dans un corps humain, c’est le mystère de la mort du Christ sur la croix qui se répète.
La matière, qui est représentée par les quatre éléments, terre, eau, air et feu, est la croix sur laquelle l’esprit du Christ ne cesse de se sacrifier.

Omraam Mikhaël Aïvanhov

Comme il est dit, la seconde naissance est d’eau et d’Esprit.

C’est ce que les chrétiens ont voulu perpétuer par le baptême, mais ils ont perdu l’essentiel en route.
Car, certes, l’eau est bien présente, mais où est donc passé l’Esprit ?
Libre à chacun d’y trouver la signification qu’il souhaite.

Pour finir, je partage la Table d’Emeraude.
Selon la légende, elle présente l’enseignement de Hermès Trismégiste, fondateur mythique de l’alchimie, et aurait été retrouvée dans son tombeau, gravée sur une tablette d’émeraude.
La plus ancienne version connue se trouve en appendice d’un traité arabe du VI°siècle.
Bien qu’il s’agisse initialement d’un texte de magie talismanique, une erreur de traduction en latin au XIIe siècle, a conduit à en faire un texte d’alchimie, largement commentée au Moyen Âge et surtout à la Renaissance.

La Table d’émeraude d’Hermès Trismégiste, père des Philosophes
(traduction de l’Hortulain) :

« Il est vrai, sans mensonge, certain, & très véritable :

Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d’une seule chose.

Et comme toutes les choses ont été, & sont venues d’un, par la médiation d’un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation.

Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le vent l’a porté dans son ventre ; la Terre est sa nourrice.

Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entière, si elle est convertie en terre.

Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie. Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, & il reçoit la force des choses supérieures et inférieures.

Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi. 

C’est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide.

Ainsi le monde a été créé. De ceci seront & sortiront d’admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici.

C’est pourquoi j’ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde.

Ce que j’ai dit de l’opération du Soleil est accompli, et parachevé. »

La table d’émeraude est un texte clé.

Il a l’air simplet, mais si nous savons lire entre les lignes et si nous avions développé la sensibilité nécessaire, nous aurons les yeux pour voir et les oreilles pour entendre ce qu’il recèle.
Car cela est invisible pour le mental, il ne parle qu’à notre coeur conscient.
Alors, nous saurons car tout y est contenu.
Chaque phrase contient des perles inestimables.

“On ne voit bien qu’avec le coeur.
L’essentiel est invisible pour les yeux.”
– De Antoine de Saint-Exupéry / Le Petit prince

Je vous souhaite une belle semaine ensoleillée.

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