Oui, vous avez bien lu. Je suis la personne la plus égoïste qui soit. Cette révélation m’a sauté à la figure un lundi soir de décembre. Pourtant, l’idée avait commencé à m’être soufflée par la vie durant le week-end précédent. Cependant, je n’arrivais pas à l’entendre.
La vie a pourtant cette habitude de répéter le même message différemment jusqu’à ce que nous puissions l’entendre.
Alors, aujourd’hui, je peux vous le dire : Je suis la personne la plus égoïste qui soit.
On me l’a pourtant souvent dit : Qu’est-ce que tu peux être égoïste !
Je l’ai tellement entendu que j’ai cherché, des années durant, à gommer cette aspérité mal aimée de mon être.
Tu n’écoutes jamais les conseils des autres
Un jour, une personne qui comptait vraiment pour moi m’a dit :
-« Tu n’écoutes jamais les conseils des autres. »
Pourtant, il me semblait bien que j’écoutais les conseils.
Mais un conseil n’est-il pas offert pour que nous ayons le bonheur, grâce à notre libre arbitre, de faire la part du pour et du contre et choisir de l’appliquer ou non ? Toutes ces fois-là, j’avais choisi de ne pas l’appliqué car ce conseil ne me semblait pas judicieux pour moi ou adapté à la situation ou au contexte concerné.
Du coup, en bonne sceptique, cette fois-ci, j’avais choisi de faire autrement.
Et de suivre le conseil qui me serait donné la prochaine fois que je demanderai un conseil.
On n’est pas à l’abri d’un coup de bol. Peut-être que le conseil serait bon mais que je ne le verrais pas au premier abord.
C’était peut-être bel et bien ma faute et celle de ma vision tronquée. Dieu seul sait ce qu’il en est réellement. Alors j’accueille et j’accepte cette possibilité de ma propre limitation perceptive.
Oui, j’ai tenté l’expérience de laisser le contrôle de la décision que j’allais prendre à quelqu’un d’autre.
Quand l’occasion s’est présentée, j’ai écouté le conseil qui m’a été donné et je l’ai appliqué. Je fais partie des sceptiques qui choisissent de tenter… même quand ils ne sont pas convaincus tant que les conséquences qui en découlent dans le bon ou le mauvais sont gérables et rattrapables sans grand écueil.
Cela m’a valu un enchaînement de galères et autres désagréments pendant 3 ans.
J’ai tenté ce processus plusieurs fois et j’ai eu des déceptions et des déconvenues. En toute honnêteté et objectivité, à chaque fois.
Et, en plus de cela, on m’a reproché d’avoir suivi le conseil donné. Si, si ! Alors, j’ai partagé le pourquoi j’avais choisi de le faire en donnant vraiment « sa chance au produit » et en ayant à coeur de croire sincèrement que ce pouvait être le bon choix. J’ai vraiment donné la chance. Je en suis pas partie perdante en me disant que ce serait un échec. Non, j’ai misé sur une réussite probable et j’y ai mis du coeur.
Résultat des courses, j’ai donc décidé de reprendre mon ancien mode de fonctionnement qui m’était indubitablement plus bénéfique.
Ecouter, évaluer puis suivre mon intuition, mon ressenti dans le choix de ma décision ou écouter mon coeur, mais dans tous les cas de figure, l’assumer pleinement.
Est-ce réellement un comportement égoïste ?
Non, sincèrement, je ne le crois pas.
Dire « Ca m’est égal » est-ce si égoïste ?
J’ai développé une autre stratégie : le « Ca m’est égal« .
Cette stratégie a un avantage : celui de ne pas se mouiller.
Ainsi, aucune possibilité d’être égoïste, puisqu’on relègue le choix à l’autre.
C’est lui qui décide. Et on s’en lave les mains.
Cela présente une certaine lâcheté à mon sens mais c’est plutôt confortable.
D’autant plus que lorsque le choix se révèle mauvais nous pouvons nous parer du manteau de la victime.
Mais mon objectif était que l’autre puisse être satisfait puisque nous faisions comme il l’avait décidé.
Bien que ce mode de fonctionnement me laissait un arrière goût de tiédeur et de mollesse…
Les « comme tu veux. » « C’est toi qui choisis. » « Ca m’est égal » « Si tu veux » « Je m’adapte » ont fleuri dans ma bulle.
Sauf que les conséquences ont été toutes autres que prévues.
En retour, au bout de peu de temps, j’ai récolté des « Tu n’en a rien à faire« (pour ne pas l’écrire plus grossièrement) « Tu ne t’intéresses pas à moi » « Tu ne t’investis pas »…
Bref. Pas du tout le résultat escompté.
J’étais clairement identifiée comme démissionnaire dans le processus du choix et ça se voyait trop.
Pourtant, j’avais fait comme je l’avais dit. J’avais été hyper réglo dans mes engagements sans jamais râler ou rechigner.
Je me suis adaptée.
J’ai même choisi d’expérimenter des choses dont je n’avais pas envie. Mais c’était un choix assumé. J’ai fait des choses en me forçant un peu ou en me contraignant purement et simplement. Et je cherchais à trouver un avantage à l’expérimentation. Sauf que sincèrement, cela ne me rendait pas joyeuse et je me suis perdue dans le système. Comme l’a dit plus tard, une personne qui me connait depuis mon adolescence « Je t’ai vu te faner au fil des mois ».
Pour quoi déjà ?
J’avais initié ces changements pour que mon autre puisse enfin être satisfait. Résultat que j’échouais à obtenir auparavant.
Résultat des courses, j’avais pris sur moi et encaisser mon insatisfaction à ne pas être actrice de mes choix pour qu’au final, le résultat soit que l’autre ne soit toujours pas satisfait ! Or, ça, ce jeu relationnel, je l’avais déjà joué toute mon enfance. Pour assez facilement décider que c’était un jeu que je ne jouerais plus… à 8 ans, puis à 12 ans.
Alors, pourquoi recommencer à 30 ans passé ?
Or, c’est bien connu dans mon domaine, l’autre c’est moi, puisqu’il est mon reflet dans le miroir de ma conscience.
Ce qui se joue à l’intérieur de moi, se reflète à l’extérieur de moi.
La complainte aurait pu être : Tu pourrais y mettre du tien et être joyeuse quant même ! Tu pourris la journée de tout le monde !
En vérité, elle l’a été à plusieurs reprises. Je portais donc sur moi la faute de l’inconfort de tous.
J’ai décidé de me repositionner
Alors, j’ai tenté de me repositionner et de refuser les activités qui ne me convenaient vraiment pas.
J’ai choisi de m’engager dans ce dont j’avais envie. C’était ma croisade.
Et de faire parfois l’effort de « sacrifier mon manque d’envie » pour faire plaisir.
Or, à chaque fois, je me suis entendue dire que j’étais égoïste. Mais cela glissait, à peu près, sur moi. D’autant plus compte tenu de l’expérience précédente. C’est bon, j’avais donné dans l’expérimentation de la frustration.
Le mécontentement de l’autre était devenu un dommage collatéral incontournable
Dans tous les cas de figure et quels que soient mes choix, il était mécontent.
Alors autant faire ce qui me convenait le mieux !
J’ai continué ainsi un moment, en me leurrant et dans le déni de qui je suis. J’ai renié une part de moi pour être aimée sans même m’en rendre compte; J’avais l’impression de juste donner le change minimum et que cela ne m’impactait pas.
Cela a fini par l’accusation finale : De toute façon, tu as toujours voulu vivre ta vie comme tu l’entendais !
J’aurais tant aimé en vrai. Sérieusement !
Je me serais tant préservée ainsi.
Mais pour cela, il aurait fallu que je m’aime plus. La vraie question à se poser et qui se posait est : Comment je m’aime ?
Le jour où tout a basculé, j’ai découvert que j’étais égoïste pour de vrai !
Ce jour-là, je participais à un atelier de communication non violente. Et nous devions revisiter une expérience qui avait été mal vécue émotionnellement.
Le processus est particulier et passe par différentes étapes pour identifier quel besoin n’a pas été satisfait à ce moment-là. L’objectif étant ensuite de trouver une stratégie pour y répondre sans rentrer dans un triangle dramatique ni générer de situation toxique.
Sauf que dans mon cas, je suis tellement habituée à me mettre en posture de coach et d’accueillir la carte du monde de l’autre avec empathie que j’étais incapable de déterminer quel pouvait bien être mon besoin; mon besoin à moi. Ce mode de fonctionnement pré-existait d’ailleurs à ma formation de coach. En bon zèbre caméléon, c’était un penchant naturel.
Dans la situation vécue, que je revisitais pour l’exercice et dans lequel j’étais rentrée pour jouer le jeu, j’étais incapable de déterminer quel pouvait bien être mon besoin; mon besoin à moi.
Je savais parfaitement ce que souhaitait l’autre, ce qu’il attendait de moi.
J’aurais aimé pouvoir lui offrir cela mais je sentais que cela allait à l’encontre de mon soi profond.
Alors, une fois n’est pas coutume, j’ai pleuré.
Ceux qui me connaissent savent que cela n’arrive pas tous les jours, loin de là !
C’est là que j’ai compris que :
J’étais devenue tellement égoïste envers moi-même que je ne savais même pas de quoi j’avais besoin.
Je ne savais plus considérer mes besoins personnels.
Et moi alors ? de quoi ai-je besoin ? de quoi ai-je vraiment envie ?
Qu’est-ce qui m’appartient dans tout ça ? Qu’est-ce que j’ai pris à ma charge et qui appartient à l’autre ?
Cela a fait écho avec le groupe de partage qui avait eu lieu 2 jours avant. Un peu avant la pause déjeuner, on m’avait demandé :
« Peux-tu, pour le reste de la journée poser des questions pour répondre à tes interrogations plutôt que de chercher à régler les problématiques des autres ? »
Waouh ! Je l’avais pas vue venir celle-là.
Quel choc ! Il avait même été décidé que je n’aurais le droit de poser des questions que si elles m’étaient destinées à moi personnellement.
Tu peux être un peu égoïste pour une fois ! – m’avait-on dit à ma grande surprise.
J’en étais restée coite. Heureusement que j’étais assise !
Résultat, moi qui suis plutôt bavarde et participative, je me suis retrouvée bien silencieuse quasiment le reste de la journée. Et j’y ai gagné une migraine insupportable dont j’ai eu bien du mal à me débarrasser.
Alors oui, je peux l’accepter et le dire : Je suis la personne la plus grande égoïste qui soit… envers moi-même.
Je me suis niée depuis si longtemps !
Pour cette nouvelle année, j’ai décidé que s’ouvre devant moi le chemin de mon voyage du héros vers le retour à la quête de mon Être profond.
Et vous, quelle sera votre quête pour l’année en cours ?
Si vous ressentez que vous avez besoin d’accompagnement pour réalise cela, soyez libre de requérir un accompagnement. C’est par ici 🔜
Partager la publication "Pourquoi je suis la personne la plus égoïste qui soit"
2 commentaires sur “Pourquoi je suis la personne la plus égoïste qui soit”
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
Aaah ça me parle… et la discussion que nous avons eu un à ce sujet à Noël m’a bouleversée.
Et la question qui m’est apparue est : à partir de quel moment suis-je devenue une mauviette pour moi-même ? Muette ?
Moi, la grande gueule capable de défendre la cause des autres sans trembler, sans avoir l’ombre d’un doute ?
Et bien depuis, ça va déjà bien mieux !!
Merci sœurette pour ce partage.
Se lever pour défendre l’autre, victime d’injustice en faisant front, ce doit être une valeur familiale.
Endosser la responsabilité de sauver l’autre… peut-être aussi.
Mais accepter de ce dire que nous faisons cela pour ne pas le faire pour nous-même ou pour que quelqu’un le fasse pour nous… c’est une autre étape de développement 😉
Je t’embrasse