Je veux disparaître et tout plaquer ! Je me sens seul(e), incompris(e), décalé(e), non adapté(e), je suis malheureux/se. D’ailleurs, Je suis convaincu(e) que si je disparaissais, personne ne s’en soucierait vraiment, à part peut-être mes parents…
Je n’en suis pas arrivée là parce que le nombre de réponses à mon mini sondage est affligeant.
Non, c’est un ras-le-bol. Le ras-le-bol qui m’est communiqué de façon massive via le blog.
Cet état de déprime et de mal être me peine sincèrement.
Qu’est-ce qui ne fonctionne pas dans notre société pour qu’autant de personnes soient à bout et se sentent mal-aimées ou inadaptées ?
Il est clair que nous vivons une période particulière de crise. Mais les crises ont toujours existé. Elles se suivent et se renouvellent constamment. J’ai l’impression que c’est le sujet de conversation qui se substitue facilement à la météo ou qui convient aux politiques pour nous expliquer pourquoi ils n’arrivent pas à avoir des résultats positifs. C’est une sorte de sujet pour se défausser… ce n’est pas de ma faute, c’est la crise. Arrêtez avec ça, et prenez vos responsabilités !
« On a essayé mais ce n’a pas fonctionné. On s’est trompé, peut-être, mais on va essayer autre chose qui sera peut-être plus efficace. »
sonnerait tellement plus juste à mes oreilles. Après, ce n’est que mon point de vue. Personne n’est infaillible.
Mais revenons à notre cri de détresse.
Comment ce fait-il que j’en appelle à dire : Je veux disparaître et tout plaquer !
J’imagine qu’à peu près tout le monde c’est déjà dit cela au moins une fois dans sa vie, à un moment de fatigue, d’épuisement, de déprime. C’est le moyen extrême d’exprimer l’envie de jeter l’éponge.
Pourtant, si j’analyse les quelques fois où je me suis affirmé « Je veux disparaître et tout plaquer ! », c’était à des moments charnières, juste avant de passer un cap et découvrir une autre étape de ma vie. C’est d’ailleurs ce que nous retrouvons dans le voyage du héros.
C’est un peu comme quand on se prépare pendant des mois pour un évènement, une compétition, un oral… On prépare, on organise, on s’entraîne, on prévoit… et plus l’évènement approche, plus le stress monte, plus on doute,… la peur s’empare de nous petit à petit. Le doute s’installe, on perd confiance en Soi, on s’épuise… mais on y est presque. Et c’est au moment où l’évènement est là, juste là, à portée de main mais que c’est si dure mentalement et parfois aussi physiquement… que « Je veux disparaître et tout plaquer ! » survient.
C’est le réflexe de fuite, un instinct primal de survie que nous avons tous en nous. Cet instinct s’enclenche en cas de stress intense normalement consécutif à l’apparition d’un danger imminent.
Par chance, la vie m’a faite tenace et j’ai une sainte horreur d’abandonner. Car abandonner dans mon système de croyances, c’est perdre, échouer, jeter l’éponge alors qu’on avait les ressources pour continuer mais qu’on était trop faible pour persister. Bref, c’est pire que tout.
Abandonner, dans ma vision, c’est arrêter de se donner l’opportunité de réussir, anéantir tout espoir d’y arriver, se corrompre soi-même. Pour moi, l’important c’est d’aller au bout des choses et de tout donner. Tant qu’il y a de l’espoir, tant qu’il y a une nano chance de réussite, il faut continuer. Mais cela m’appartient car c’est MON mode de fonctionnement. Nous sommes tous différents et c’est parfait ainsi.
« Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme »
disait Windston Churchill.
Et il savait de quoi il parlait !
Par contre, quand on échoue. Il faut reconnaître son échec. Le regarder droit dans les yeux. Observer ce qui l’a amené là et nous a emmené là pour pouvoir l’éviter (si possible la prochaine fois).
Entendons-nous bien. Si vous faites un triathlon, que vous êtes blessé(e) et que la seule perspective possible à l’horizon se révèle être la matérialisation d’une blessure bien plus grave, voir irrémédiable, alors, persister à continuer est une bêtise.
Par contre, si vous avez un projet génial, innovant, et que vous devez vous dépasser pour trouver une énième option pour le rendre viable, continuer, persistez, soyez tenace !
Un système inadapté ?
Le système de société dans lequel nous vivons semble de plus en plus inadapté. Avant, dans la tribu, le clan, la famille existait un équilibre systémique où chacun était le relais des autres membres. Les générations étaient complémentaires et les plus jeunes apprenaient naturellement des aînés. Les aînés en retour recevaient de bons soins et de l’attention.
Avec la fragmentation de ces groupuscules qui répondaient à un équilibre naturel, les parents sont désormais isolés face au stress de la gestion des enfants, du travail, des tâches domestiques, administratives… Les grands-parents sont isolés et esseulés pour la gestion du quotidien, leur sécurité, leur approvisionnement vital, leur soin et finissent dans des maisons de retraite.
L’isolement des enfants implante le germe d’un futur mal-être
Les enfants sont de plus en plus seuls, gardés par la nounou télévision, Web, smartphone et tablette, parqués et insérés dès le plus jeune âge dans un système scolaire standardisé, imaginé il y a des siècles à l’époque industrielle pour former de bons ouvriers et de bons exécutants.
Il est même maintenant question que la dernière année de crèche réponde à un programme scolaire standardisé. Cela, pour inciter les mamans à reprendre le travail plus tôt et par là-même faire rentrer les enfants dans le système de standardisation précocement et ainsi de les couper au plus tôt de la possibilité de développer une part de créativité qui nait naturellement de l’ennui.
En effet, le Docteur Teresa Belton, enseignante chercheur à School of Education and Lifelong Learning, University of East Anglia, UK, a prouvé que l’enfant non occupé, qui tend à s’ennuyer apprend à développer son imagination et sa créativité. En le maintenant dans des activités qui s’enchaînent, l’enfant n’a pas la possibilité de développer sa facette créative. Il n’apprend pas à trouver son rythme naturel propre à lui-même. On l’adapte à un rythme qui arrange la structure organisatrice. Il est ainsi coupé au plus tôt de l’apprentissage et de la reconnaissance de ses propres besoins physiologiques.
Une société trop standardisée
Toute notre société a été structurée sur le même schéma de recherche de standardisation pour faire de bons ouvriers, de bons employés, de bons petits soldats mais surtout pas des rebelles, des leaders (naturels et non fabriqués selon un programme de standardisation d’un leadership accepté) ou d’avant-gardistes.
Or, chacun de nous a une part créative, une ambition, un talent spécifique, son excellence, son originalité qui correspond à une mission de vie ou tout au moins à une destinée qui lui est propre. Malheureusement, notre créateur intérieur ne parvient majoritairement pas à se manifester car il est écrasé et contraint dans le carcan de la standardisation.
La réponse du contournement du Je veux disparaitre et tout plaquer se traduit par une surconsommation
A force d’être pressée, surchargé(e), à courir constamment avec la tête dans le guidon, la créativité est jugulée. L’individu souffre d’un malaise constant qu’il essaie de faire taire à coup d’achats compulsifs comme l’y incite la publicité. Les messages publicitaires étant toujours : si tu achètes ce produit tu seras heureux, ta famille idéale, tu seras beau/belle avec une sexualité épanouie…
Mais, le produit n’apportant pas l’effet promis. La promesse n’est pas honoré. La frustration augmente et génère ce sentiment de mal-être. Alors la personne travaille plus pour gagner plus, pour pouvoir acheter plus… et les enfants sont plus seuls. C’est l’emprise du piège abscons, le cercle vicieux prend de la vitesse jusqu’à l’épuisement puis, c’est le burn-out.
La semaine prochaine, nous aborderons les moyens de sortir de cet état d’épuisement qui amène à affirmer Je veux disparaître et tout plaquer. Mais vous pouvez déjà lire cet article qui est en lien avec le sujet : Le burn-out est la chance de votre vie !
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A bientôt
Laetitia
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4 commentaires sur “Je veux disparaître et tout plaquer !”
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Bonjour je me sens de plus en plus je n ais pas d amis mon mari il y a que foot qui compte si je vais faire une connerie j ai besoin de quelqu’un
Bonjour Béatrice,
Je vous avais répondu par e-mail, il y a de cela quelque temps, mais mon message demeure sans réponse. Si vous avez besoin d’échanger, appelez-moi.
Bien à vous.
Je veux aussi disparaître. Je crois que je vais faire les bagages. Société de merde ! Je voulais encore m’insérer dans la société ? Mais je n’en peux plus et la société me rejète cette société de merde ! Je ne suis pas adapté à cette société ! Je veux m’en aller et chercher un ailleurs ?…
Bonjour,
Je voudrai donner mon soutien et mon aide aux personnes qui ont en besoin. Suis prête à vivre avec vous à vous servir sans contrepartie à part un logement. Je suis moi même seule au monde. Prête à aider un malade ou à tenir compagnie à une personne seule en contrepartie d un logement. Contactez moi au … [la mention du numéro a été cachée pour l’obtenir, merci de contacter l’administrateur du blog] au Maroc. Prête à me déplacer dans un autre pays.