Aujourd’hui, je nous propose d’e parler d’aborder l’ envie car elle a plusieurs aspects, nuances et colorations.
Dans certains cas, l’envie est manquante et nous n’avançons plus.
Dans d’autres, elle est excessive et nous nous laissons contrôler, manipuler par elle. Elle finit par devenir le pilote de notre vie et faire de nous un voyageur passif et sans constance. Nous devenons un passager embarqué, dans notre propre vie, départi de son pouvoir de décision, sans libre arbitre. Car nous lui avons délégué les commandes. Alors, l’envie régit désormais notre vie
A notre époque où les concepts et croyances sont limités et les nuances contradictoires rarement observées avec discernement, je nous propose de nous offrir différents points de vue. Ainsi, chacun pourra s’offrir la possibilité d’élargir son champ de vision et observer des angles de perception variés.
L’envie, qu’est-ce que c’est ?
Définition résumée de l’Envie selon cntrl :
Désir plus ou moins violent.
Ce désir, cette envie, peut revêtir de nombreuses formes et des amplitudes variées. Et, cela change du tout au tout ce qui vibre ou vient avec.
Pour rappel, l’incapacité à résister à l’envie de croquer au fruit défendu serait à l’origine de l’humanité telle que nous la connaissons !…
Suite à sa chute ou précipitation dans la densité de la matière (cf. : Offrir une nouvelle vision du péché originel dans le jardin d’Eden)
Comprendre l’envie factuellement selon différentes polarités
L’envie de manger un gâteau peut être anodine, bénéfique ou problématique en fonction du contexte dans lequel cette envie s’inscrit.
Elle se révèle anodine si elle ne résonne avec rien de particulier.
Mais sera considérée comme bénéfique si la personne concernée avait perdu l’appétit jusque-là.
Cette envie devient alors le signe d’un retour vers une guérison plus ou moins conséquente.
Et, elle pourra revêtir un caractère négatif si la personne en a déjà mangé trop. Voir même beaucoup trop, si elle est allergique à ce type de gâteau, si, elle doit respecter un régime spécifique qui en fait un élément proscrit …etc…
Ici, nous voyons un exemple concret et simple d’un même fait matériel qui pourtant revêt des significations différentes. Néanmoins, il s’agit d’un seul et même acte : manger un gâteau.
A cela s’ajoute l’élan qui nous pousse à réaliser cet acte.
Celui-ci est coloré par l’éventuelle intention consciente ou inconsciente qui nous anime aux différentes étapes qui nous conduisent à le manger ou pas.
Parfois, il n’y a pas d’intention, seulement de l’instinct. Nous sommes alors poussés par notre animalité. La pulsion animale, sauvage, dictée par notre nature inférieure dite primitive. Celle-ci n’est ni bonne ni mauvaise, elle est. La polarité dualiste que nous pouvons lui conférer dépend de nos choix de vie et de notre carte du monde.
Quand l’envie devient un problème
L’ envie est communément reconnue comme un péché capital en accord avec les croyances et valeurs judéo-chrétiennes. Or, il me semble intéressant de nous poser la question du caractère général ajusté ou non de cette attribution. D’ailleurs, d’où vient-elle ?
C’est Saint Thomas d’Aquin qui est à l’origine de celle-ci suite à sa définition des 7 péchés capitaux.
Saint Thomas d’Aquin, au XIIIe siècle, a réparti les péchés capitaux de la manière suivante :
- soit ils désirent un bien
- soit ils fuient un bien qu’ils considèrent comme un mal.
Dans son approche, il parle plus précisément de l’ envie sous l’angle de la convoitise.
L’ envie de s’attribuer ou de posséder ce qui appartient à un autre ou que nous vivons comme nous générant un manque ou nous faisant défaut.
L’envie ici est donc considérée dans son orientation qui rend envieux, jaloux et qui ouvre notre intériorité à l’insatisfaction (plus ou moins chronique), au manque, à une forme d’irrationalité issue de la comparaison entre ce qui est à moi et ce qui ne l’est pas.
Or, le ressentiment qui en découle génère un feu qui consume la personne envieuse de l’intérieur.
De ce même feu irradient des énergies haineuses orientées vers la personne qui est enviée.
L’envie est un démon qui tente de démolir la personne enviée, mais qui n’y parvient pas toujours…
Par contre, avec grand succès, il détruit l’envieux.
Fais attention à ne jamais céder à l’envie envers quelqu’un, sinon elle te ruinera la vie.
– Swami Roberto
Du coup, il semble opportun de se poser la question de la justesse et de caractère véridique ou non de l’adage :
Vaut-il mieux faire envie que pitié ?
Personnellement, il me semble que les deux se valent.
Finalement, il me parait plus sage de vivre heureux.
Ou en tout cas satisfait de ce que nous avons, dans la sobriété, même si notre confort est rudimentaire.
Et, dans tous les cas, même si nous vivons très confortablement de ne pas l’exposer outrageusement comme le veut ou nous le suggère la tendance actuelle.
Il me semble clair que ma préférence va vers l’adage :
Pour vivre heureux, vivons cachés.
Même si…
Tout ce qui est caché sera dévoilé 😉
Il ne s’agit donc pas de dissimuler mais de ne pas faire la démonstration de notre richesse matérielle.
Ne serait-ce qu’exposer notre richesse intérieure peut attirer la convoitise ou attiser la jalousie.
L’expérience d’ailleurs a fait de moi le témoin de ce qui peut advenir lorsque nous exposons ce que nous avons.
Elle m’a montré qu’exhiber ou exprimer « trop » de bonheur peut faire naître un sentiment d’envie.
Ou de jalousie si intense que certaines personnes ne peuvent s’empêcher en retour de nous envier et de nous souhaiter en retour malheur, difficulté et tristesse.
Car selon elles, il est injuste que nous puissions nous en délecter alors qu’elles s’y refusent, s’en empêchent ou ne parviennent pas à s’offrir du bonheur.
Attention ! La notion de trop ici dépend de notre observateur. Cette démesure est totalement subjective et donc bien difficile à jauger)
L’envie et la jalousie que vous pouvez contribuer à faire naître sans vous en rendre compte et sans en avoir l’intention sont néfastes et dangereuses.
Certaines personnes, lorsque naissent en elles l’envie et la jalousie en viennent à nous souhaiter de mauvaises choses. D’autres iront jusqu’à vous jeter des sorts ou à payer des marabouts ou autres sorciers pour le faire !
Je trouve cela vraiment triste mais c’est malheureusement une réalité maintes fois rencontrée.
Ainsi, en vivant heureux mais caché, nous nous préservons à la fois de faire envie ou pitié et nous pouvons nous offrir la liberté d’être et de vivre dans la joie et la gratitude.
L’idée n’est évidemment pas de chercher à se rendre triste et misérable pour être loyal.e envers la médiocrité ou le malheur des autres. C’est pourtant des formes de loyauté couramment rencontrées en accompagnement.
Revenons à l’envie-convoitise
Dans cette orientation, l’envie peut être considérée comme un caprice de l’ego qui veut posséder ce qu’il n’a pas et s’oppose au sentiment de gratitude envers ce dont nous bénéficions d’ores et déjà.
Beaucoup de grands sages partent du postulat qu’en vérité, rien ne nous appartient.
Cela est légitimé par le fait que nous ne sommes que de passage et que nous empruntons de la matière le temps de notre incarnation.
Ainsi, ce que chacun pense avoir ne serait qu’un prêt que Dieu/l’absolu/la Source nous a conféré l’usufruit plus ou moins temporaire de ce dont nous jouissons plus ou moins librement en fonction de l’autorisation que nous nous conférons.
Quand l’envie se manifeste par son absence dans notre existence
Je rencontre régulièrement des êtres qui sont frustrés ou tristes parce qu’ils n’ont envie de rien. Rien ne les anime.
Nous sommes alors confrontés à des problématiques qui touchent différentes histoire de vie et aspects de la Vie et de l’envie.
Pour certains, la nécessité de tristesse est comme un engagement vital. Pour eux, accepter de ne plus être dans la tristesse, la souffrance ou la douleur revient à mourir.
Avoir envie de quelque chose et y répondre est donc inacceptable car cela pourrait se révéler être agréable, joyeux, doux ou savoureux.
Rencontrer la cause de ce qui nous lie avec loyauté à cette obligation de tristesse peut nous permettre de changer cet état de fait durablement.
Le manque d’envie peut être la manifestation de différentes expériences :
1- La conséquence de la dépression ou d’un burn-out
Elle amène une perte de la sensation de plaisir et en conséquence la disparition de toute forme d’envie.
2- La perte de sens.
Nous nous sommes perdus en chemin. A force d’avoir cherché à satisfaire nos proches, depuis si longtemps, nous avons construit notre vie en fonction d’eux, selon leurs besoins, souhaits ou exigences… imposées ou interprétées par nous-même.
Lorsque nous recommençons à nous centrer sur notre être et notre Soi, il y a une étape où nous ne savons plus ce que nous voulons car ce n’est plus notre entourage plus ou moins proche qui définit cela et nous le dicte.
Dans ce cadre, il nous restait à matérialiser leurs choix plus ou moins normatifs alors que désormais, avec le retour à Soi, il nous revient d’apprendre à déterminer cela. Et, c’est souvent complexe… car nous ne savons pas comment faire pour identifier nos envies, réaliser un choix, le mettre en oeuvre…
3- Quand le goût de la Vie nous a quitté.
Nous existons mais ne vivons plus. En perdant notre lien à la Vie, nous sommes comme morts à l’intérieur. Nous sommes des morts-vivants, des robots sans vie et sans envie.
4- Suite à une étape de l’éveil
Comme je l’exprimais dans un article, Quand l’éveil nous tombe dessus, l’illumination reste floue !
Et, il rend souvent notre existence et notre quotidien bien compliqué à vivre. Car une dissonance énorme nous assaille.
En effet, souvent l’éveil nous a coupé de notre intérêt pour la matérialité, nous devons réapprendre ou redéfinir notre relation à la matière.
Dans tous ces cas, mais aussi dans d’autres, il s’agit d’une phase. Ca aussi ça passera
Or, à travers ce passage que nous avons à traverser, la proposition est souvent de s’offrir le temps de renouer avec Soi et la Vie.
Dans cette phase, nous apprenons à mourir à une partie de nous-même qui était factice ou inappropriée pour renaître à la Vie nouvelle dans une nouvelle version de Soi, plus juste, plus vraie.
Cela demande d’oser transgresser et dépasser des codes normatifs, nos croyances innées ou acquises…
Puis d’oser nous abandonner dans l’expérience de notre liberté de créateur retrouvée.
Et, la liberté croyez-moi, ça fait peur.
C’est lorsque nous aurons retrouvé notre essence véritable que même sans envie, chaque expérience que nous gouterons sera une nouvelle opportunité d’être en joie et de vivre le bonheur. Et tout cela sera inconditionnel.
Nous goûterons sans cesse à la saveur merveilleuse du quotidien et l’extraordinaire de la Vie tout simplement parce que nous sommes en-vie.
Vous ne savez pas vivre dans cet état d’émerveillement, de dilatation, de légèreté, d’amour qui donne des ailes.
Les oiseaux savent que pour voler ils doivent étendre leurs ailes. Alors, comment se fait-il que les oiseaux aient trouvé le secret et que les humains soient là chaque jour à se rétrécir, à s’engourdir, à s’enterrer ? C’est donc qu’ils ne sont pas aussi intelligents que les oiseaux !
Vous dites : « Je me sens bizarre, je n’ai plus de goût à rien. – C’est que vous ne savez pas comment déployer vos ailes, c’est tout. – Oui, mais je suis docteur de plusieurs universités. – C’est possible, mais vos ailes sont repliées… ou alors quelqu’un vous les a coupées, cela arrive aussi. Intérieurement vous vous êtes laissé couper les ailes. » Si vous voulez être chaque jour capable de voler, apprenez à nourrir en vous les pensées et les sentiments qui vous donneront des ailes.
Lorsque l’envie est saine et bénéfique
L’envie est saine et bénéfique lorsqu’elle émane d’un élan du coeur. Attention, je ne parle pas ici de sentimentalité mais bien d’une ouverture éclairée du coeur.
C’est dans ce contexte qu’elle est la plus belle et la plus douce. Mais l’envie peut aussi être juste lorsqu’elle nous permet d’identifier un de nos besoins essentiels que nous n’avons pas encore reconnu et auquel nous n’avons pas répondu.
Mais attention ! un besoin véritable n’est pas, là non plus, un caprice de l’ego.
Abordons maintenant l’angle de vue de l’alchimiste dans son rapport à l’envie
En alchimie, l’envie est gouvernée par Mercure, le grand alchimiste messager maitre de la communication, de la circulation… Personnalisé notamment par Hermès, messager de Dieu.
Mercure est connu pour son coté immature et ambivalent. Il est instable. On le nomme aussi vif-argent car il est réceptif mais aussi dynamique. Lorsqu’il est sublimé, ce mercure n’est plus fait d’envie il devient la manifestation de l’intelligence. Il est fertile et vecteur de transmission.
Envie d’allez plus loin ?
Découvrons la WebConférence « Vivre l’extraordinaire au quotidien » :
Si vous souhaitez aller plus loin et/ou si vous ressentez que vous avez besoin d’un accompagnement, que ce soit sur des thèmes comme l’envie, l’ego, notre rapport à la vie, notre être, le burn out, la dépression, donner du sens, la joie, l’émerveillement, l’éveil… quelle que soit votre intention, si elle est juste, vous pouvez réserver un rendez-vous à distance : ici ou une consultation en cabinet à Grasse là.
Partager la publication "Retrouver la juste envie d’être en vie"
2 commentaires sur “Retrouver la juste envie d’être en vie”
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
Merci infiniment pour cette approche de l’envie très instructive et passionnante. Merci de partager votre savoir avec autant d’enthousiasme . Gratitude
Merci d’en votre message. C’est avec plaisir que je partage avec vous non pas’ du savoir mais de la Connaissance… qui d’ailleurs ne m’appartient pas
Bon week-end ✨