Je veux m’en sortir ! Sortez-moi de là !

J’ai l’occasion, de par mon rôle professionnel tout comme dans ma vie personnelle, de rencontrer des êtres qui vivent et expérimentent un ensemble de difficultés ; la galère. Tous relatent faire tout leur possible pour s’en sortir mais n’y parviennent pas.
Je vous propose, ensemble, de réaliser un tour d’horizon de « Je veux m’en sortir, mais je suis bloqué.e ».

La vie est complexe, dure, dangereuse et injuste mais, je veux m’en sortir !

Pourquoi vouloir s’en sortir ? D’ailleurs, de quoi souhaite-t-on sortir ?
Et bien, peut-être souhaitons-nous nous en sortir simplement parce que cette vision avec laquelle nous abordons la vie, le monde, le quotidien, pour le moment, est enfermante.
Certes, la vie est complexe. Mais c’est ce qui nous permet de varier les saveurs et les plaisirs ! Sinon qu’est-ce que nous nous ennuierions ! 

Au-delà de cela, le reste dépend de nos choix intérieurs et extérieurs mais aussi beaucoup de notre karma pluriel (cf. La karma c’est quoi ? A quoi ça sert ? Comment ça fonctionne ?).

La vie, au-delà de l’incidence de notre karma, dépend de ce que nous souhaitons, consciemment et inconsciemment, qu’elle soit. Cela interagit directement avec le spectre de nos croyances, les expériences de notre passé et les interprétations que nous en avons fait.

Ce que nous souhaitons pour nous-même en conscience et sans conscience détermine comment nous goûtons à la vie.
Adolescente, j’avais déjà compris cela. En écho, comme un rappel pour moi-même, j’avais réalisé un tableau avec un message fait de lettres de magazine découpées et collées avec un style courrier anonyme qui disait :

Fais attention à ce que tu souhaites parce que tu pourrais bien l’obtenir !

Ma mère l’a conservé et il demeure accroché dans une des chambres.
(cf. : Demande et tu recevras !)

Pour pouvoir s’en sortir, il faut commencer par accepter notre part de responsabilité

Tant que nous restons dans l’optique de faire des comptes d’apothicaire à cout de C’est sa faute ! Moi j’ai fais ça mais lui aussi et il a fait pire… comme le font les jeunes enfants, nous n’irons nulle part. Résultat : nous ne sommes pas prêts de nous en sortir !

Cette mauvaise habitude de vouloir peser le poids des tords de l’autre en comparaison avec les nôtres créé notre propre prison dont nous sommes nous-même le jôlier.

Pour s’en sortir, il faut lâcher l’ancien et parfois l’actuel pour laisser de la place au nouveau

Imaginons que nous soyons un mouton. Si nous souhaitons nous éloigner de notre demeure habituelle, il nous faudra commencer par sortir de notre enclos ou nous détacher. Sinon, nous ne nous en sortirons pas !

Alors certes, cela implique que le berger ne nous mettra plus en sécurité dans l’étable le soir, ne nous donnera plus de fourrage l’hiver et de nous accompagnera plus de ses chien pour sécuriser notre transhumance.
Nous ne ferons plus partie du troupeau.

La liberté sera nôtre mais nous serons exposé au danger à chaque instant de notre existence. Cela peut faire peur. C’est un risque constitué et réel. En réalité, si nous regardons les choses objectivement et avec pragmatisme, c’était déjà le cas avant. Mais, pour notre mental, ça semblait plus « secure » car certains risques semblaient maîtrisés. Et, c’était la situation habituelle. Ce qui dans tous les cas de figure est réconfortant et sécurisant pour le mental. Situation habituelle = sécurité. Le mental contrairement à ce que nous pourrions penser n’a rien de logique ou de rationnel. Il est trop lié à notre cerveau primitif pour cela.

Ca peut faire peur mais c’est un choix : être libre ou être captif.

La vie est faite de choix. Cela fait partie du jeu. Pour vivre, il faut faire des choix, sinon nous sommes un passager qui se fait balloter entre vents et marrées.

Dans ce cas, nous ne vivons pas, nous existons sans même chercher à survivre.

Alors certes, pour certain être captif est plus rassurant. Le processus est bien connu, à force, d’être mis(e) sous cloche, nous nous prenons d’affections pour notre geôlier.

De la même manière, l’humain voit comme un risque de quitter sa condition actuelle même si elle est misérable et souffrante. Pourquoi ? Simplement parce que s’il n’a pas appris à dompter son mental, l’humain est esclave de lui. Or, le mental l’invite à demeurer dans son confort inconfortable.

Son seul argument étant :

– « Ca, on connait. Pourquoi en changer ? ».

La réponse est simple :

– « Ca dépend ? Voulons-nous nous en sortir pour de vrai ou pas ? »

La question mérite d’être posée.
Le nombre d’humains vivant dans le déni du « je fais tout pour m’en sortir » et qui finalement se court-circuitent dès que la porte s’ouvre pour se faire croire qu’ils sont obligés de rester prisonniers à l’intérieur, compose en réalité la majorité des « je fais tout pour m’en sortir mais ça ne marche pas ».

Ce phénomène est bien connu. Il est le fruit du bénéfice secondaire.

Pour s’en sortir, il faut commencer par faire le deuil de notre bénéfice secondaire quelqu’il soit

Il faut être prêt(e) à laisser un certain nombre de choses derrière soi et d’en faire le deuil. Ainsi, nous pouvons troquer certaines habitudes et comportements pour d’autres :

Laisser le passé derrière nous libère et nous permet de nous en sortir

En restant accroché(e) à un bénéfice du passé, nous en devenons prisonnier. Il n’est pas rare de voir une personne préférer, consciemment ou inconsciemment, rester malheureuse et malade plutôt que de perdre l’attention d’un proche ou son allocation maladie, ou de handicap ou son mi-temps thérapeutique ou une autre forme de bénéfice secondaire.
Attention, il ne s’agit ni d’un jugement ni d’une critique mais d’un constat maintes fois observé.

Pourtant, tant que je ne renonce pas et que je ne fais pas le deuil de mon bénéfice secondaire, je ne pourrais pas m’en sortir

Certains se court-circuitent même pour ne pas réussir à quitter leur compagnon parce qu’il apprécient trop leur beaux-parents et ne se sentent pas prêts à faire le deuil de cette relation (avec les beaux -parents parce qu’avec leur compagnon ce n’est pas un problème… Si si c’est vrai ! )

Dans ce contexte, nous restons accroché(e) aux choses du passé.

Rester accroché(.e au passé ne me permet pas de m’en sortir à l’instar d »un bateau qui souhaite sortir du port mais qui n’accepterait pas d’être détaché de l’amarre qui le maintient accroché au ponton par peur de devoir affronter une éventuelle tempête en mer. Ce serait absurde, n’est-ce pas ?

Voyez le ponton comme le confort de son passé; qu’il soit beau, bon, vieux, ou délabré et la mer est la vie, la liberté d’expérimenter, de découvrir de nouvelles réalités.

Il ne sert à rien de rester accrocher au passé si nous souhaitons vivre car le passé est passé… donc mort. Il n’est plus vivant. Il n’existe plus. Il est un ensemble de souvenirs.

Le passé sert, normalement, à l’humain de tirer des apprentissages de ses expériences pour s’améliorer, grandit, fleurir, éclore et donc se révéler en s’ouvrant jusqu’au plus profond de son coeur.

Sauf qu’au lieu de cela l’humain est comme l’éléphant qu’on a habitué à être attaché à une chaine. Il se croit toujours contraint à rester immobile. Alors qu’en vérité plus rien ne le retient.

Lorsque cette vérité lui est révélée, il n’y croit pas et ne peut donc pas s’en sortir

Au lieu de se libérer de l’ancien, l’humain se sent blessé dans son ego (sa personnalité). Parfois, il croit même être blessé dans son âme. Beaucoup se trompent au milieu de ses notions. Et, cela s’explique par ce qu’on lui a appris.

Son conditionnement l’a enfermé dans une illusion. Il ne s’y retrouve plus. Or, cette « âme »dont on lui a rabâché les oreilles n’est pas ce qu’il pense. Il s’agit de l’âme à laquelle on s’intéresse en psychanalyse et dont parle Lise Bourbeau. Il s’agit de l’âme-corps. Cette âme liée à l’incarnation. Elle est ce qu’on appelle la psyché. Elle réfléchit et fait intégralement partie du mental. Elle est impactée par l’émotionnel. Certains l’appelle le coeur. Cette âme-corps n’est pas du tout immortelle contrairement à notre véritable Âme.

Notre âme véritable au sens spirituel est ce que nous pouvons appeler l’âme-esprit. Cette différence, nous la retrouvons aussi chez Omraam Mikhaël Aïvanhov qui appelle la première le coeur et la seconde l’âme. De la même manière, il différencie l’intellect de l’esprit.

Bref. Pour s’en sortir, il faut lâcher du leste, faire des deuils et être honnête

Oui, il faut accepter que votre ex ne vous versera pas de pension pour arrêter d’entretenir la relation toxique qui vous lie et qui perdure à coup de procès, et de procédure pour pension alimentaire non-payée… etc… Et, soit dit en passant, vous avez probablement dépensé plus en frais de justice que ce qui lui était demandé !

Il faut aussi accepter que cela n’a pas d’importance que nous ayons plus ou moins tord ou raison que lui. C’est fait et cela ne changera rien même si notre ego essaie de nous convaincre du contraire.

Oui, il ou elle nous a fait du mal. Mais ça aussi c’est fait. La seule réparation, ce n’est pas nous qui pouvons choisir la forme qu’elle prendra ni quand elle aura lieu. C’est le karma qui régule. Pour nous, ce qui est important, c’est de comprendre ce qui nous a amener à vivre cette expérience; Pourquoi et comment nous l’avons entretenue et fait perdurer.

Le reste, c’est l’ego qui voit une injustice. Oui, nous sommes blessé(e) dans notre ego, notre personnalité dans notre individualité, mais arrêtons d’appeler cela une blessure de l’âme.

Si cette blessure est souffrante et ne se réactive pour un oui ou pour un non sans raison apparente, c’est qu’elle est probablement un trauma. Dans ce cas-là, c’est d’un accompagnant spécialisé qu’il nous faut.

Et ensuite comment faire pour s’en sortir ?

Ici encore, l’introspection et la véritable méditation sont les meilleurs outils. C’est grâce à l’observation de Soi, à l’intérieur et à l’extérieur que nous pourrons transformer les choses et nous en sortir. Mais, cela démarre par laisser de côté ce qui appartient à l’autre et arrêter de ressasser (cf. La rumination n’est utile qu’aux vaches !).

Lorsqu’un élément vient à nous, il convient de nous questionner :

– Est-ce que cela dépend de moi ?

Si la réponse et non, on passe à autre chose. Si la réponse est oui, allons plus loin. Qu’est-ce que cela m’apprend à propos de moi ? Avec quoi cela résonne ? …

Pour cette observation, cette introspection, il convient de laisser de côté notre petit moi et prendre de la hauteur et de la distance. Acceptons de changer de point de vue.

Chercher qui a raison et qui a tord ne sert à rien.

C’est du temps perdu. A moins que nous ne souhaitions en réalité ne pas nous en sortir. Nous pouvons toujours persuader les autres et même soi (Mentir pour se protéger, pourquoi ? Comment en sortir ?) que nous avons raison. C’est tellement simple d’avoir raison (cf. L’Art d’avoir toujours raison). Notre inconscient y conspire constamment.

Ce qui importe davantage c’est de comprendre quelle est notre part dans ce jeu à deux. Car n’oublions pas qu’une relation est un jeu. Un jeu qui se joue au moins à deux. Pour gagner en clarté et en discernement par rapport au rôle que nous avons joué, il est important de réaliser une introspection avec honnêteté.

Pour m’en sortir, observons nos comportements !

Si nous nous convainquons à chaque fois que ce n’est pas soi mais l’autre qui est en tord ou responsable, c’est que nous nous mentons. C’est pareil, quelle que soit la situation. Dans une relation, si quelque chose ne fonctionne pas, c’est que tous les acteurs ont joué ensemble, bon gré, mal gré , pour en arriver là où ils en sont.

Si nous avons l’impression que les autres ne sont pas honnêtes avec nous, mais que nous nous le sommes tout le temps avec tout le monde. C’est que nous ne sommes probablement pas honnête avec nous-même. Si les autres sont méchants, c’est probablement que nous le sommes aussi… ou ce peut-être que nous refusons de reconnaitre notre part de mécha. Cette part se révèle alors comme une zone d’ombre à explorer.

N’oublions pas que les autres, c’est soi. Ou, plus précisément, la vision que nous avons des autres dépend de la vision et la relation que nous avons avec nous-même.

Je suis imparfait(e) et c’est grâce à cela que je vais pouvoir m’en sortir

L’humain est riche et complexe. Il a une multitude de facettes. Certaines sont plus belles que d’autres. D’autres sont plus parfaites alors que nombreuses sont celles qui présentent des. C’est essentiel d’accepter cela : nous sommes imparfaits et c’est heureux ! Nos imperfections sont nos plus beaux cadeaux car elles sont des potentiels inestimables qui pourront se révéler lorsque nous les aurons alchimimés et sublimés…..

C’est une merveilleuse aventure, pleines de rebondissements. C’est un voyage fait de joie et de peine. Accepter de le réaliser pleinement nous rend vivant et nous permet de goûter à la véritable saveur de la Vie.

Accepter d’être imparfait(e) est un point de départ pour pouvoir décrypter tout cela. Cette acceptation doit se faire sans jugement pour que la culpabilité n’ait pas sa place.

Dans la Bhagavad-gita, il est dit que les 3 plus grands péchés (gunas) sont la méchanceté, l’ignorance et la vertu. La vertu dans la sens de se croire vertueux. Alors, pourquoi la vertu compromettrait ma capacité à m’en sortir ? Et bien, je vous laisse réaliser une introspection (et pas y réfléchir hein…) pour trouver votre propre réponse. En quoi la vertu pourrait être un obstacle à ma libération ?

Vous pouvez y répondre pour vous-même ou partager le fruit de votre introspection en commentaire.

Je vous souhaite une belle et lumineuse semaine.
Avec tout mon Amour,
Lætitia

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