Pardonner encourage-t-il les autres à persister dans leur erreur ?

Ce matin, je suis tombée sur un post Facebook sur le fil d’actualités d’un de mes proches qui m’a hérissé le poil du dos et j’aimerais échanger avec vous sur le sujet.
Il était question d’erreur et de pardon qui sont des thèmes importants dans notre vie.
J’aimerais nous offrir la possibilité d’élargir notre perception de ces thèmes et de ce qui les relient réellement.

Parfois, l’erreur nait du manque de contexte et de recul

Depuis bien longtemps maintenant, que ce soit sur ce réseau social ou sur d’autres, des encarts sont diffusés sur nos fils d’actualités exposant des affirmations qui nous sont servies comme des vérités.
Or, tout comme ce n’est pas parce qu’on nous dit quelque chose à la TV que c’est vrai, ce n’est pas parce que quelqu’un affirme une chose sur les réseaux sociaux qu’elle est une vérité.
D’ailleurs, elle pourrait être vraie dans un contexte et totalement fausse dans un autre.

Certaines affirmations ou citations sont effectivement inspirantes et offrent la possibilité à certain.e.s d’entre nous de reprendre un peu d’élan, d’espoir, d’inspiration dans leur quotidien.
Mais d’autres ont un tout autre effet.

Avant de vous parler du cas spécifique qui me fait tapoter mon clavier aujourd’hui, j’aimerais rappeler quelque chose d’essentiel.

Toute vérité est une demie-vérité.

– Hermès Trismégiste – Le kybalion

Et, de même toute affirmation est à la fois vraie et fausse en fonction de là où nous nous positionnons, de notre état de conscience, et de la vibration avec laquelle nous l’exprimons.

Je vais donc faire mon possible pour mettre un peu d’eau dans mon vin dans l’approche que je vais nous proposer de l’affirmation dont j’ai été la lectrice et qui me fait réagir; en voici le visuel.

😳

Quelle horreur/erreur d’affirmer un truc pareil !

C’est parce que tu leur pardonnes toujours qu’ils ne se rendent pas compte de leurs erreurs.

Sérieusement  ❗️

En dehors du côté potentiellement culpabilisant pour notre propre « gentillesse », les deux points énoncés n’ont en vérité rien en commun.

D’un coté, il y a le pardon et de l’autre, il y a la notion de prise de conscience de ce que nous avons pu faire/dire/penser/… et qui est reconnu ici comme une erreur.

Bon, nous pourrions y voir aussi tout de ne même un essai de sensibilisation à la responsabilité qui est la nôtre dans le problème. Mais cette responsabilité a été posée par erreur sur le fait de pardonner ou non alors que cela devrait se pose ailleurs.

Qu’est-ce qu’une erreur et qu’est-ce qui ne l’est pas ?

En premier lieu, nous pourrions discuter de ce qui est ou non une erreur.
Cette qualification est adaptée ou déplacée en fonction de la signification que nous donnons à l’acte/la parole/la pensée considérée que nous jugeons erroné.e. Car, ici, il y a une part suggestive sur la signification et l’interprétation que nous appliquons à cet(te) acte/parole/pensée. Celui ou celle-ci dépendant totalement de notre conscience, savoir, perception, connaissance, schéma de pensée, mode de fonctionnement… 

Ainsi, ce qui est pour nous une erreur ne l’est probablement pas pour l’autre ou les autres. Personne n’a pas même critères d’appréciation.

Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer que quelque chose est une erreur ou pas uniquement d’une manière d’appréhender les choses et de faire des choix différents des nôtres ?

Ne pas bien régir, prendre une mauvaise décision est une erreur

Pour nous permettre de mieux comprendre ce qui se joue, prenons un exemple simple et concret :

Quand son enfant pleure, Pierre réagit en disant :

« Ah bon ! Tu pleures ? Arrêtes de pleurer ! « 
Voyant que l’enfant continue de pleurer, il le punit en ajoutant : 
« Va au coin ! Tu reviendra quand tu auras arrêté de pleurer. »

Pour certains, cela est normal parce qu’il n’est pas acceptable de… ou… on ne peut pas… laisser un enfant faire un caprice.

D’autres, en concluront que c’est normal, car c’est pour que l’enfant puisse apprendre que pleurer gène les autres. Cela est donc inconvenant. Il ne faut pas infliger cela aux autres.

On peut trouver tout un tas d’autres explications validantes.

Mais, pour d’autres, punir un enfant parce qu’il pleure est une erreur insupportable et inacceptable.
Pourquoi ? Hé bien, je vais vous répondre en vous témoignant de mon expérience.

Dans le cadre de mon travail notamment, l’expérience m’a montré que c’est ainsi que nous apprenons aux enfants, qui deviendront ensuite des adultes, que les émotions ne doivent pas être exprimées.

D’autant plus lorsqu’elles sont considérées comme négatives (alors qu’en réalité, elles n’ont que lapolarité que nous voulons bien leur donner).

Or, réfréner l’expression des émotions crée un nombre innombrables de blocages émotionnels, corporels… et parfois même des pathologies bien plus lourdes.

Comment la communication bienveillante aide à transformer les erreurs en expériences bénéfiques.

Alors, certes, il faudrait ajouter quelques d’éléments de plus pour pouvoir jauger de la réponse idéale.
Mais, par principe, pour que la réponse de l’adulte face à la réaction de l’enfant ait du sens, il va falloir trouver un compromis ou créer une conciliation incluant nécessairement un degré de communication plus importante avec l’enfant.

Un exemple pourrait être :
– Je ne suis pas d’accord pour t’acheter ce [jouet/bonbon/…]. Je comprends que tu sois [triste/ frustré/déçu…] mais cela ne changera rien. 

Ensuite, il est important simplement d’accueillir la réaction de l’enfant telle qu’elle se manifeste. Car, c’est ainsi qu’il exprime [sa vérité/ce qui se joue en lui].

La réaction que cela génère en résonance chez l’adulte lui appartient. L’enfant ne comment pas d’erreur, il est loyal.

Or, l’adulte, théoriquement, est mieux équipé et à davantage de ressources que l’enfant pour trouver des solutions et des voies de sorties créatives ou inspirées. Cela va passer par la communication.

Et ne nous leurrons pas cette communication se fait verbalement et non verbalement.
Inconsciemment, tout le corps de l’adulte communique le degré de sa gène.
En s’exprimant, cela implique qu’il ait pu sonder et stabiliser son état intérieur pour verbaliser une proposition de solution pour répondre à son propre besoin d’adulte tout en respectant celui de l’enfant. Et, c’est en faisant cela que nous apprenons à l’enfant à faire de même.

Ainsi, si les pleurs de l’enfant (correspondant au besoin de pleurer pour exprimer sa [tristesse/ frustration/déception…]) gène Pierre (il a besoin de mettre de la distance entre les pleurs et lui-même) il pourrait ajouter :
– Si tu as besoin de pleurer encore un peu, je te propose d’aller t’asseoir là-bas. Tu reviendras me voir quand tu auras fini de pleurer et que tu seras à nouveau calme. 
Certains diront que cela revient au même. Pourtant, je peux vous garantir que non. Tout ce qui est vraiment important et qui change tout est dissimulé dans les détails et les petites choses. 

L’enfant vit une réponse émotionnelle à ce qu’il vit. Il ne faut jamais considérer cette réponse comme inappropriée

Dans un cas, on le punit pour avoir eu une réponse émotionnelle qui est tout bonnement physiologique. On le punit donc d’être vivant.

Dans l’autre cas, il est libre d’exprimer son émotion. Et, en prime Pierre respecte sa difficulté à être en contact avec l’expression émotionnelle de son enfant.

Alors, évidemment, l’idéal serait que Pierre puisse se prendre en charge et mener une introspection pour comprendre pourquoi il ressent une difficulté à être confronté à l’expression émotionnelle de l’enfant. L’objectif étant qu’il puisse transformer sa propre difficulté à être confronté à l’émotion des autres et s’en libérer si cela est possible. Mais cela, c’est un autre point qui dépend de son libre arbitre.
 

Et Pierre, est-il le seul à être dans l’ erreur ?

Nous pourrions, ici, affirmer que rester dans cette configuration est une erreur de Pierre. Et, bien, là encore, oui et non. Il s’agit d’un choix qui le concerne lui et dépend de lui. Bien sûr, s’il n’arrive pas à gérer sa réaction cela à un impact sur les autres. Mais, chacun de ses autres est libre, lui aussi de réagir avec justesse et communication (idéalement ou de préférence) aux réactions de Pierre. 
Il appartient alors à Pierre d’user ou non de son libre arbitre pour mettre en oeuvre son intention éventuelle de transformer les choses. Sa décision étant fonction de comment il le vit, sa conscience, son histoire personnelle, son mode de fonctionnement…

Pardonner n’efface pas l’erreur

Il est important que nous soyons conscient(e)s du fait que si nous lui pardonnons, ou non, son éventuelle réaction que nous jugerions inappropriée n’a aucune incidence sur sa capacité de faire autrement.
Tout ce qui pourrait nous amener à dire qu’il fait une erreur dans son choix serait le fruit de notre propre jugement/appréciation. Or, vouloir lui infliger notre solution pour lui sans qu’il ait émis de demande serait assimilé à de la persécution. Par contre, nous avons la possibilité de communiquez avec lui pour l’aider à prendre conscience qu’il existe qu’autres possibilités de vivre la situation et que s’il le souhaite, il pourrait trouver d’autres façons de réagir. Juste histoire d’ouvrir son champ des possibles.
 
Cela pourrait donner :
– Tu sais Pierre, quand je te vois réagir avec difficulté face aux réactions émotionnelle de Simon (l’enfant), cela me fait de la peine. Je suis triste pour toi. Si tu le souhaites, je peux te donner les coordonnées de quelqu’un qui pourrait t’aider à mieux vivre et accueillir les émotions, si tu le souhaites. 

Pardonner insisterait l’autre à recommencer dans ses erreurs ?

Est-ce que vous pensez que si Pierre pardonne Simon d’avoir pleurer, cela est une erreur ?

Et de même que si je pardonne Pierre de m’infliger sa réaction face à une expression émotionnellement lourde pour lui, cela l’incite à recommencer ?

Est-ce que nous pourrions affirmer que c’est parce que Pierre pardonne toujours Simon d’avoir pleurer qu’il continue à pleurer lorsqu’il est [triste/frustré…] ? Ou, pensez-vous que s’il ne lui pardonnait pas il arrêterait ?

Je vous laisse jauger vos propres réponses et ce que cela implique dans votre compréhension.

Le silence n’est pas une solution pour rectifier les erreurs

Pour qu’un individu puisse se rendre compte de ses erreurs, il faut échanger avec lui à ce sujet. 

En vérité, notre propre erreur résiderait dans le fait de ne rien dire, de nous taire, ou de faire comme si de rien n’était. L’adage dit : 

Qui ne répond consent

Cela reviendrait à dire qui ne dit mot valide que ce qui se déroule est acceptable.

Comment voulez-vous que l’autre/ou les autres puisse(nt) appréhender ce qui est pour vous une erreur si pour elle/lui/eux cela ne l’est pas. Or, seule la communication bienveillante par le biais d’une discussion éclairée pourra lui/leur permettre d’élargir leur conscience et/ou gagner en compréhension et ainsi prendre conscience que ce n’est pas ok.

Il me semble essentiel ici de rappeler que :

Chaque être fait de son mieux en fonction de son expérience, de ce qu’il sait, ce qu’il connait, de ses ressources… etc… Il ne pourra faire autrement que si un de ces éléments changent ou si au moins un autre est intégré à son système.

Oubli, erreur, faute,… d’inattention, de faiblesse, d’incapacité, de choix… acceptable, neutre et inacceptable

Il y a évidemment des cas plus extrêmes que d’autres. Oublier de fermer le dentifrice n’a pas le même poids ou la même importance que, laver la voiture avec du papier à poncer, mentir ou de se laisser aller à l’adultère.

Oublier de fermer le dentifrice peut-être agaçant mais pour la plupart sera acceptable. Même si nous préfèrerions qu’il en soit autrement. Mais, si nous focalisons sur cela, c’est qu’il y a d’autres choses qui pèsent dans la balance. Est-il important ici de jauger si pardonner laissera l’autre de recommencer…

Laver la voiture au papier à poncer nous confronte à une autre situation erronée.

Soit la personne (un enfant par exemple) n’est pas consciente du résultat que cela va avoir au final soit elle le fait sciemment. Que son intention soit bonne ou mauvaise, dans les deux cas, une discussion s’impose. Notamment pour évaluer comment cette personne va pouvoir rectifier son geste.

Se taire, ne rien dire ou créer en monologue ne serait pas constructif. Par ailleurs, ici encore, ce n’est pas parce que nous allons lui pardonner ou pas qui va changer son choix de recommencer ou pas.

Pardonner nous libère simplement nous-même de notre éventuel ressentiment. Mais pour pardonner, il nous faut avoir boucler notre processus interne de transformation de ce qui s’est passé.
Pour aller plus loin à propos de la notion de pardon, vous pouvez lire l’article : La vertu du pardon

Mentir, est un processus stratégique qui peut répondre à diverses problématiques, peurs, modes de fonctionnement.

Certains mensonges sont presque anodins, d’autres peuvent être l’objet d’un apprentissage stratégique notamment chez les enfants. Mais, concernant l’adulte, il relève en général d’une stratégie de protection. A ce sujet, vous pouvez lire : Mentir pour se protéger, pourquoi ? Comment en sortir ?
 
Pour finir avec notre dernier exemple, parlons d’adultère.

La question de savoir s’il faut pardonner un adultère est extrêmement complexe et en même temps ne l’est pas.

L’idée, en réalité, n’est pas de savoir si nous pardonnons mais plutôt de savoir quelles sont les décisions que nous allons prendre et les choix que nous allons faire en conséquence. Or, cela peut être très complexe si non avons du mal à nous confronter avec la réalité qui a pu nous infliger en choc trop violent. Dans ce cas, un processus de deuil se mettra en oeuvre et cela demande du temps.
 
Pour certain(e)s, l’adultère est inacceptable. Pour d’autre, c’est acceptable (consciemment ou inconsciemment) et pour d’autres encore cela fait partie de leur mode de fonctionnement (pour les échangistes notamment).
En fonction de ce que l’adultère représente et signifie pour nous en terme de croyance et de valeur, nous ferons le choix d’accepter ou de refuser de pardonner et/ou de prendre le risque que cela se reproduise ou pas. Mais, cela n’est pas cautionner par le fait de pardonner ou pas. 

Chacun ses choix et ses perceptions de ce qui est une erreur ou ne l’est pas

Pour certain(e) si s’est arrivé une fois, cela se reproduira inévitablement. Ou cela est juste inacceptable.
Pour d’autres, tout le monde peut se laisser prendre par la tentation une fois.

La meilleure façon de résister à la tentation, c’est d’y céder.

– disait Wilde Oscar

Attention, cela est sa croyance pas la mienne. Il existe une multitude de croyances et de valeurs. Comme par exemple : Tout le monde devrait avoir le droit à une une seconde chance.

 
Certain(e)s y verront leur part de responsabilité ou miseront sur la culpabilité de l’autre, etc… toutes les configurations sont possibles. Il n’y a pas de meilleurs choix que d’autres ni de bonne réponse ou de mauvaise réponse. Alors comment pourrait-on dire qu’un choix serait une erreur et un autre le bon ? Cela dépend de tellement d’éléments !
 
C’est pour cela qu’aucun choix n’est une erreur en soi. Tous peuvent avoir une raison d’être. Un chois est un choix, mais il est préférable de le réaliser  en conscience en fonction de qui nous sommes et de ce qui est le plus important pour nous. Que les autres perçoivent notre choix comme une erreur parce qu’ils en auraient pris un autre, cela est leur choix et leur problème. Pas le nôtre. Qu’ils nous reprochent notre choix qu’ils considèrent erroné ou pas ne changera rien à nos motivation s’il s’agit d’un choix éclairé. 

Pardonner ou pas n’a pas d’incidence sur le fait que la même erreur puisse se reproduire ou pas

L’humain a cette idée folle que s’il ne pardonne pas, il garde un contrôle sur des éléments incontrôlable. Cela lui donne l’illusion d’avoir une certaine maitrise sur la situation.
Quelle folle idée !
 
Ce serait comme croire que nous pouvons prévoir l’imprévisible ou contrôler le hasard, le destin ou le karma. Tout cela est tout bonnement illusoire. 
 
Nous pouvons pardonner, ou pas, l’autre et rester en couple avec elle/lui sans rien changer. Ou, pardonner, ou pas, tout en restant dans la peur que cela se reproduise. Une autre réponse encore serait de pardonner, ou pas, et continuer à vivre en couple avec l’autre en devenant un dictateur persécuteur pour se donner l’illusion de gérer les risques…
 
Notre mode de réponse va conditionner nos choix et notre nouvelle dynamique de fonctionnement. Le fait de pardonner ou pas ne changera rien à ce niveau. La seule chose importante est de trouver une solution écologique pour nous. C’est à dire qui nous permettra de préserver notre intégrité dans la respect de notre unicité et de nos besoins au moment présent. L’erreur serait de mettre sur la balance ce que les autres vont en penser ou le regard qu’ils porteront sur notre situation.
 

Ainsi, ce qui change, ce sont les choix que nous faisons en conséquence de l’erreur.

Ce qui se joue ici, c’est l’amour et le respect que nous nous témoignons. La vraie question, en conséquence de ce qui s’est passé, est :

Qu’est-ce qui est acceptable ou pas pour moi ?

Si nos choix ne sont pas en accord avec nous-même alors nous choisissons de nous enfermer dans une prison qui nous rongera au fil du temps. Le pardon que nous aurons accordé à l’autre n’aura aucune incidence si nous continuons à nous faire du mal en conséquence.
La question alors est :

Pourquoi nous nous infligeons cela ? 

Probablement parce que soit nous ne nous sommes pas pardonné(e) quelque chose. Soit, parce que nous ne nous aimons/respectons pas suffisamment, soit notre peur de changement est trop forte ou encore parce qu’une ou des croyances nous enferment dans ce schéma.
Dans ces cas-là, il est souvent utile de se faire aider ou d’être accompagné(e) pour réussir à transformer la situation et à réaliser de nouveaux choix, meilleurs pour nous, en conscience. 

Si vous souhaitez être accompagné(e), vous pouvez requérir un accompagnement individuel en cabinet : ici – ou à distance par téléphone ou visio : là

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Je vous souhaite une agréable journée.

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