J’ai, depuis quelques mois maintenant, des discussions fort épineuses, mais cordiales, avec un cartésien invétéré débordant de certitudes que j’aime de tout mon coeur.
L’exercice est complexe car toute chose qu’il n’a pas expérimentée est, selon lui, une de mes croyances. Et, en même temps, lorsque je tente d’ouvrir son champ de vision, pour essayer de lui apporter de la compréhension, je me confronte aux murs inébranlables de ses certitudes.
Pourtant, la demande initiale vient de lui, car il me questionne pour mieux comprendre ma vision du monde dans sa dimension plus ou moins subtile et la perception que j’ai de la Vie avec un caractère plus ou moins spirituel.
En quoi ces certitudes sont-elles un problème ?
Cela n’en est pas un s’il ne m’importe pas de le libérer de la prison qu’il s’est lui-même érigé.
Mais, comment lui faire découvrir ma perspective, mon horizon depuis le fond de sa prison ?
Les murs de sa prison, je les connais bien. Je m’étais imposée les mêmes, avant mon réveil.
Mes propres murs, avant cela, me semblaient insurmontables, infranchissables et plutôt rassurants. Je l’avoue.
Ils me protégeaient du jugement et du regard des autres. En effet, ils m’obligeaient à rester dans la norme.
N’est-il pas sécurisant pour l’humain, pour l’ego, de se sentir « normal »? comme les autres ?
De penser comme tout le monde ? De se complaire dans la médiocrité du standard établi ?
Pourtant, tout mon être étouffait.
Ma liberté me manquait.
C’est comme si les murs de cette prison rassurante serraient ma gorge dans un étau chaque jour davantage.
Je m’asphyxiais.
Or, le dilemme était grand. Je souffrais en toute sécurité… et ma Vie était en péril.
Mais, la seule alternative était de trouver une solution pour m’extraire de cette prison mentale et comportementale.
Et, cela présentait un risque monumental. Celui de me découvrir, de m’exposer…
Je devais alors accepter de prendre le risque d’être libre et rejetée, à nouveau reconnue comme inadaptée et peut-être même comme ayant perdu la raison… en étant libre d’être ce que je suis.
Mes certitudes étaient fortes et je les défendais avec vigueur et ténacité.
Je devais faire « comme on doit faire ».
Faire « ce qu’on attendait de moi ».
Être face au regard des autres « quelqu’un de bien, de respectable » qui se sacrifie pour le bien des autres.
Pourtant, ce n’était jamais assez.
Ni assez bien, ni assez juste, ni assez grand ou petit… ni assez… tout.
J’étais et demeurais quoi qu’il advienne et malgré tout ce que je pouvais décider de mettre en oeuvre, dans un sens ou son opposé, la plus grande égoïste qui soit au monde (lire l’article)
Puis, il y a eu un déclic, une énorme prise de conscience qui est venue s’inscrire dans un autre processus de transformation profonde et définitive.
J’ai alors pris conscience que ces murs étaient une illusion. Ils n’existaient que dans ma conception du monde. Mais, en Vérité, dans la réalité, là oú je voyais des murs, il n’y avait rien à part des mirages que mon esprit malade avait densifiés et ainsi matérialisés.
J’ai choisi d’être libre
Mais, il s’agit de mon choix. Mon choix personnel. Et, la Vie, aujourd’hui, me rappelle lors de ces conversations que, même si j’aime cette personne, pour son bien, je veux la libérer, cela n’est pas son choix.
Ce n’est peut-être pas le moment.
Peut-être qu’elle n’est tout simplement pas prête à Vivre cela.
Car, la liberté, ça fait peur !
Personne ne nous dira quoi faire ! C’est dangereux ! On pourrait enfin reconnaître (re-con-naître) qui on est vraiment. Or, cela passe par accepter d’aller visiter nos zones d’ombre les plus sombres. Vous savez celles que vous avez enfermées dans la cave de l’oubli avant d’en sceller la porte. Celles-là !
C’est un processus durant lequel, on entre dans des cycles raccourcis de Vie-mort-Vie entremêlés de périodes de chaos. Ces moments suspendus entre deux apprentissages où tout est possible, et oú nous sommes le créateur de notre avenir.
Quelle responsabilité !
Cela veut dire que ce qui nous arrive n’est de la faute de personne sinon de nous-même. Vous ne pourrez plus vous plaindre que les autres et le monde sont méchants avec vous et que vous n’avez pas de chance. Vous serez obligé(e) de renoncer au drame de votre vie.
Mais pour autant, il est inutile de culpabiliser car il n’y a pas de faute. Il y a uniquement des expériences et/ou des apprentissages, que nous avons consciemment ou inconsciemment choisi de Vivre dans cette Vie. Votre âme sait cela.
Alors, par amour pour cette personne si chère à mon coeur, il m’est demandé de ne rien faire. Sinon, de la laisser expérimenter ce qu’elle a choisi pour elle-même, à son rythme et de la façon qu’elle a choisi.
C’est cela, lui laisser son libre arbitre et respecter une des Lois fondamentales de la Vie.
Si elle choisit de Vivre prisonnière, c’est son choix et je me dois de le respecter.
Ainsi, je lui laisse son pouvoir et je lui transmets ma confiance et mon amour.
Par amour pour elle, je lui fais confiance. Je renonce ainsi à prendre le rôle d’un sauveur qui m’amènerait alors à mettre entre nous une relation toxique. Ainsi, je lui laisse la liberté de choisir ce qui est le meilleur pour elle : rester enfermée ou s’évader de la prison de ses certitudes. Sachant que le choix d’aujourd’hui ne sera peut-être pas celui de demain 🙂
Et vous, qu’en pensez-vous ? Partagez en postant un commentaire.
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Je vous souhaite une belle semaine.
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4 commentaires sur “S’évader de la prison de nos certitudes”
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Merci pour cet article qui fait sens pour moi, pour avoir vécu plusieurs fois cette situation, j’ai pris conscience que je pouvais passer par des rôles différents de sauveur, destructeur,victime,persécuteur, en fonction de mes croyances et ce que l’autre personne me renvoie. Si la perception me fait mal c’est qu’elle est pas bonne et en changent de perception je peux comprendre l’autre et l’accepter tel qu’il est.
Bonjour Philippe,
Merci de votre témoignage de votre message et retour d’expérience toujours important pour donner encore plus de sens à la matière que je peux apporter.
Encore merci.
Je vous souhaite une lumineuse semaine
Bien à vous
J’aime beaucoup…
le chemin vers la liberté d’être est long et exigent, il implique un repect et une entière sincérité envers nous même.
Il nous confronte à nos peurs les plus sombres, les plus vives, et à ces moments où nous plongeons en essayant de ne pas nous noyer dans le mouvement de transformion interieur qui vient puissamment nous chercher, et retourner toutes nos certitudes, croyances, schémas, modèles…
La liberté a un prix, celui du coeur à coeur avec notre âme, qui lorsqu on l’a vécu, ne nous permet plus de revenir en arrière.
L’âme qui a goûté à la liberté ne se laisse plus enfermer.
Et elle est aussi le plus beau et le plus precieux des cadeaux : celui de rencontrer intimement cet être divin et incroyablement grand et beau, qui vit en nous, et EST nous.
Lorsqu’on a vécu, ou que l’on vit cela, on est alors capable de ressentir cet élan d’amour qui nous permet de laisser celui ou ceux qu’on aime, libre de qui ils veulent être.
Merci pour votre beau partage Coline.