Comment sortir d’une situation toxique ?

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Tous autant que nous sommes, nous avons expérimenté, à un moment ou à un autre, une situation toxique.
Cette situation est la résultante d’un piège abscons.
A un moment donné, nous avons mis le doigt dans un engrenage qui a fini par nous emporter tout.e entier.e.
Mais comment en est-on arrivé là ? Et comment en sortir ?

Nombreux sont celles et ceux qui pensent que cela est dû à une personne toxique : pervers, narcissique, manipulateur, pervers narcissique, pervers manipulateur, machiavélique, psychopathe, bi-polaire… mais aussi dépendant affectif ou social, co-dépendant…
Il existe tellement d’étiquettes à cet effet !

En réalité, il faut reconnaître qu’il s’agit d’un jeu relationnel et interpersonnel qui se joue à deux, trois ou plus.
Et chacun joue son rôle à merveille de façon consciente ou inconsciente.

Les bonnes intentions sont généralement à la base de la toxicité de la relation

La plupart du temps chacun a de bonnes intentions, ou pense être dans son bon droit, ou cherche à redresser une injustice, ou pense avoir raison, ou cherche simplement à s’affirmer ou à avoir un comportement cohérent avec l’image qu’il veut véhiculer de lui-même à l’extérieur… etc…
Les raisons sont nombreuses et la liste évidemment non exhaustive.
Mais il y a toujours une bonne raison, viable et argumentable.

Or, c’est avec cette conviction d’être dans son bon droit, dans la vérité, dans ce qui doit être, qui amène la toxicité durable de la relation.
Et, cette toxicité va s’amplifier au fil du temps car les éléments, posés tels qu’ils le sont ne permettent pas à chacun de se remettre en question.
Cela ne pourra advenir que si un changement d’angle de vue vient à s’opérer.

Malheureusement celui-ci n’advient généralement que lorsque la vie nous offre une expérience bien douloureuse ou très souffrante.
L’impact doit être considérable pour que nous prenions le temps de considérer et observer ce qui se joue dans la relation.

Il est essentiel de comprendre que, dans la majorité des cas,
c’est la relation qui est toxique et non la personne

Les personnes concernées, car il n’y en a effectivement pas qu’une seule comme vous aurez pu le comprendre, ne font qu’entretenir le jeu en continuant de se comporter à l’identique.

Une situation toxique perdure comme un jeu de ballon.

Si nous en avons assez de jouer mais que nous continuons à renvoyer la balle aux autres joueurs et que eux veulent continuer… le jeu se poursuit.

Pour sortir d’une relation de ce type, il est donc intéressant d’observer les composantes de cette relation toxique. C’est à dire chaque personne concernée et ce qui la lie avec les autres.

Dans la majorité des cas, ce qui se joue s’apparente au jeu des chaises tournantes.
Chacun passe par tous les rôles et les guerres d’ego, de pouvoir, de domination et soumission, de plus forts et plus faibles sont enclenchées, en mouvement et rythment la danse.

Cette danse s’appelle : « Le triangle dramatique« .

Entrée dans le triangle dramatique : la naissance d’une situation toxique

L'enfer est pavé de bonnes intentions

La danse démarre en général par une bonne intention comme nous l’avons indiqué plus haut.
Mais souvenons-nous que :

L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Alors prenons gare et ne nous y trompons pas !

Au démarrage, il peut s’agir d’une personne, à notre connaissance fragile et faible, que nous apprécions, qui vient se plaindre auprès de nous ou qui nous rapporte un problème

ou une difficulté que lui fait subir une autre personne particulièrement dominatrice/manipulatrice/malveillante/inconsciente/égoïste/narcissique (faites votre choix pour l’appellation).
Par ricochet, et pour pallier à sa faiblesse naturelle, nous allons chercher à l’aider (la sauver).
Et voilà, nous y sommes ! Le processus du triangle dramatique est enclenché !

Nous avons tous les acteurs de départ :
– une connaissance fragile et faible alias « la victime » ,
– nous « le sauveur » ,
– une autre personne dont nous mettons en exergue au moins une caractéristique négative « le persécuteur » .

Mais, ne nous leurrons pas, cela peut rapidement changer.

Situation toxique bilatérale

La situation toxique qui se joue peut également démarrer lorsque nous nous plaignons (victime) d’un problème (persécuteur) auprès d’un proche (sauveur) et celui-ci veut absolument nous aider en nous offrant une solution.
Or, nous n’avons rien demandé !

Alors, nous nous rebellons intérieurement ou extérieurement contre ce proche qui s’immisce dans notre vie.
Notre inconscient ressent que ce proche est entrain, sans s’en rendre compte, de prendre notre pouvoir.
Ce pouvoir qui est le seul vrai pouvoir de l’humain est le pouvoir de choix et de décision.
Ainsi, il ne va pas tarder à devenir le persécuteur à son tour !
Sans pour autant être en capacité de le percevoir et donc de le reconnaître.

Cela pourra finir par un « Je ne comprends pas pourquoi mais [l’ex-victime] est fâché(e) contre moi alors que je l’ai aider. Non mais franchement, tu imagines le manque de gratitude.
En plus de ne m’avoir donné aucun remerciement pour mon aide.
Maintenant, il/elle ne veut plus me parler. Il/elle m’ignore, m’évite… »

Il suffit que la personne auprès de laquelle notre ex-sauveur est entrain de rapporter son vécu décide de s’impliquer dans l’histoire pour régler la situation ou faire justice et une nouvelle situation toxique vient de voir le jour.
Nous avons un nouveau triangle dramatique qui vient d’émerger.

Triangle dramatique de Karpman


Exemple : triangle dramatique dans une situation toxique familiale courante

Pour l’illustration, nous allons prendre en exemple une autre situation simple de la vie courante, notre maman nous reproche de mal parler à notre frère.

D’un premier point de vue : notre frère est la victime que nous persécutons de par notre manière de lui parler et notre mère est le sauveur.

En adoptant un second angle : nous sommes la victime de notre mère qui nous persécute pour sauver notre frère.

D’un troisième point de vue : peut-être que face aux reproches éventuellement exagérés de notre mère (persécuteur), notre frère ou notre père (sauveur) voudra nous (victime) défendre et nous apporter du soutien endossant le rôle de sauveur.

Notre mère deviendra alors la victime persécutée par ce dernier sauveur
Et on recommence la boucle.
Une situation sans fin, en fin de compte !
Nous nageons dans la situation toxique.
Celle-ci ne cesse de s’étendre et de s’alimenter.
L’intoxication relationnelle guète et gâte notre famille. Il est donc urgent d’en passer par la detox.

Un autre exemple de triangle dramatique dans un contexte professionnel est à découvrir ici.

Comment sortir de cette situation toxique ?

L’équilibre qui permet à la situation toxique de se manifeste perpétuellement réside dans le schéma du triangle dramatique.
Celui-ci perdure car les éléments tournent.
C’est une dynamique où  tous les acteurs vont tous, à un moment donné, prendre chacun des rôle victime, persécuteur et sauveur.
Le triangle dramatique de Karpman fonctionne sur le principe des chaises musicales.

Cela est dû à un positionnement et une attitude relationnelle dysfonctionnelle.
Ceux-ci s’appuient sur plusieurs éléments :

  • la peur de s’avouer vulnérable,
  • penser que l’autre souhaite que nous lui apportions une solution,
  • vouloir aider,
  • penser être mieux armé que l’autre pour gérer la situation (être meilleur.e, plus fort.e, plus compétent.e), meilleur.e communicant.e…),
  • peur de la culpabilité si on ne fait rien pour changer les choses,
  • prendre la responsabilité des autres (ce qui revient à prendre leur place et leur pouvoir),
  • être dans le jugement,
  • croire que nous savons mieux/plus que les autres… comment fonctionne les choses, comment elles doivent se faire, ce qui est normal ou pas…

Pour sortir d’une situation toxique, chacun devra se prendre en main et changer de positionnement

Triangle vertueux

Chacun des acteurs doit s’investir dans une démarche de changement, d’évolution pour devenir acteur de ses actes et se responsabiliser.
Mais aussi s’investir à mieux respecter et aimer l’autre pour le laisser jouir de son pouvoir de choix et donc de création de sa vie.
Il n’y a qu’ainsi que chacun pourra conserver son pouvoir et en user, occuper pleinement sa place et ainsi vivre en harmonie et en paix en mettant en oeuvre des relations saines, respectueuses et bénéfiques pour tous et chacun.

La relativité de la vérité et la responsabilité

Une des étapes est de se rendre compte, de s’autoriser à reconnaître, que chacun a une vision différente de la situation. 
Chacune de ces visions est à la fois vraie et fausse en fonction du point de vue adopté.
Les hermétistes disent que toute vérité n’est qu’une semie-vérité.
Dans le sens où personne ne perçoit l’intégralité de la situation.
Dieu seul connait l’intégralité de son plan divin.

Cela est le cas que la relation soit reconnue comme toxique ou pas d’ailleurs.
Il est inutile de rentrer pas dans un débat ou ce combat du qui a raison ou tord.
Chercher à savoir qui est le ou la responsable de la défaillance relationnelle aussi est vain.
Et pour cause, lorsque la relation dysfonctionne, tous les acteurs de la relation concernée son co-responsables.
Chacun observe sa propre vérité qui est un segment de la Vérité.
En regardant du dessus ce qui s’apparente à 6 est un 6, en le regardant du dessous, il devient un 9.

Nos croyances et filtres qui s’ajoutent à cela interfèrent et distordent la réalité.

Ainsi, pour éviter de créer, développer ou entretenir une situation toxique, les acteurs chercheront à éviter d’imposer leur vision ou représentation du monde aux autres.
Ils lâcheront aussi le calibrage du bien/mal, trop/pas assez, correct/déplacé issu de leur cadre de référence qui n’est qu’une grille de valeur issue de leur histoire et leur expérience et qui ne s’applique donc qu’à eux-même.
Il est important d’accueillir qu’il n’y a pas de normalité.

Au lieu de cela, chacun prendra en compte le fait que les autres acteurs de la situation vivent selon leurs propres paradigmes, vision du monde et cadre de référence.
Et qu’il est opportun de respecter leur liberté de perception et surtout leur libre arbitre.
Tous y gagnent en liberté, autonomie, responsabilités et respect.

Cela n’est pas toujours évident car parfois, nous avons peur que l’autre n’y arrive pas.

Mais aimer, c’est aussi faire confiance en l’autre et croire en sa capacité de développer de nouvelles ressources.
C’est la position du « coach ». 
Il  signifie à la personne que si elle le souhaite, il sera disponible pour le soutenir ou l’aider.
Tout en faisant attention à rester dans un positionnement du en quoi puis-je t’aider et que cela ne se transforme pas en prise de pouvoir ou je décide de ce qu’il faut faire sans plus consulter la personne en demande.

Il n’est pas question de décider à la place de l’autre.
Il doit rester maitre de son navire car c’est lui/elle le/la seul(e) capitaine à bord.
Si cela vient à changer c’est qu’il s’agit d’une mutinerie.

Le coach devient aidant simplement en faisant savoir qu’il est ouvert à accompagner la personne par rapport à une éventuelle demande qui émanera d’elle et qu’il est disponible si besoin.
La nature de l’aide sera co-définie grâce à l’explicitation de la demande de la personne et de ce qui est juste, faisable, mesuré et acceptable pour le coach.

Nous faisons ensemble, collaborant dans le respect de chacun, en prenant soin de la préciosité, de la vulnérabilité et des ressources de chacun.

Passer d’une situation toxique à une dynamique vertueuse passe par plusieurs étapes

1-Accepter d’être imparfait(e) en acceptant sa vulnérabilité mais en prenant ses responsabilités

Notre ancienne victime fait le choix de prendre sa vie en main.
Elle refuse d’être simple spectateur de sa vie, passagère de l’existence que les autres ont choisie pour elle.
Son choix est de prendre les rênes et de devenir plus consciente de la réalité factuelle.
Elle devient « créateur » ou créatrice de sa vie.

Son imperfection devient une opportunité de grandir et de s’améliorer.
La clé qui ouvre une nouvelle porte et la rapproche du bonheur. Et, elle accepter en résonance de modifier sa perception des autres.
Accepter que les autres aussi sont imparfaits permet de ne plus craindre leur jugement mais de les considérer d’égal à égal.
Personne n’étant parfait, tout le monde étant imparfait et vulnérable…
Il devient possible de collaborer et surtout à s’exprimer.
Elle s’engage à prendre position pour exprimer ses difficultés, besoins, demandes avec bienveillance.

En acceptant de se révéler vulnérable sur certains points, elle se renforce et transforment ce qui était perçu comme des faiblesses et potentiels d’amélioration et de perfectionnement.

discussion-girafes2-Prendre soin de la qualité de la communication

Cette étape incontournable est une autre des clés à prendre en compte.
C’est le point à éclaircir en tant que challenger.
L’améliorer en travaillant la qualité de notre communication interpersonnelle est un travail constant à inscrire dans le long terme.
Nous prenons soin de parler de nous plutôt que de prendre la position de l’autre. Nous évitons de faire des suppositions.
Et, on prend soin à ne pas rentrer dans un jugement dual du c’est bien ou c’est mal.

En bon « challenger », nous devons émettre des critiques constructives exemptes de tout jugement et interprétations malheureuses.

Il est très important d’être vigilant(e) aux mots et tournures employées. Souvenons-nous toujours que lorsque nos mots sont sales, ils nous salissent intérieurement du ventre à la bouche avant que nous les jetions au visage de l’autre.

3- Evoluer vers une  communication bienveillante

J'ai décidé d'être heureux/se - Les 15 règles d'or pour réussir

Apprendre à utiliser la communication bienveillante (« communication non-violente » nous aborderons ce point la semaine prochaine) et/ou la critique constructive, factuelle, étayée et éclairée est un avantage.

Merci d’avoir lu cet article.

Si vous souhaitez vous libérer d’une situation toxique et que vous ressentez le besoin d’être accompagné.e en ce sens, soyez libre de requérir un accompagnement ici

Chacun est libre de poster un commentaire en bas de cette page pour échanger avec moi.
Je vous souhaite une agréable semaine 🙂

P.S.: Si vous souhaitez découvrir l’ouvrage « J’ai décidé d’être heureux/se » cliquez sur l’image 🙂

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